Trois Français ont été condamnés à mort dimanche pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), a indiqué à l’AFP un magistrat de la cour de Bagdad qui les a jugés, un verdict inédit pour des ressortissants de ce pays.
Il s’agit de Kévin Gonot, Léonard Lopez et Salim Machou, arrêtés en Syrie par une alliance arabo-kurde anti-EI avant d’être transférés avec neuf autres Français en Irak en février.
Selon la loi irakienne –qui prévoit la peine de mort pour quiconque a rejoint une organisation « terroriste », qu’il ait combattu ou non–, les trois hommes ont 30 jours pour faire appel.
Jusqu’ici, trois Français ont déjà été reconnus coupables d’avoir rejoint l’EI en Irak: Mélina Boughedir, 27 ans, Djamila Boutoutaou, 28 ans, et Lahcène Gueboudj, 58 ans. Tous trois ont été condamnés à la prison à perpétuité, équivalente à 20 ans de détention en Irak, alors que la France refuse la peine de mort.
- « Justice expéditive » –
Les verdicts de dimanche pourraient relancer le débat sur l’épineuse question du retour des jihadistes, qui suscitent un vif rejet dans l’opinion publique en Europe.
Léonard Lopez, Parisien de 32 ans converti à l’islam, a répondu aux questions du juge en arabe lors de l’audience de dimanche, après quatre mois d’interrogatoires, sur la base desquels la cour a rendu son jugement.
Contacté par l’AFP à Paris, son avocat Me Nabil Boudi, a dénoncé une « justice expéditive ». « On condamne à la peine capitale un ressortissant français, sur la base uniquement d’une série d’interrogatoires passés dans des geôles de prison à Bagdad », a-t-il affirmé.
« Le ministère des Affaires étrangères nous avait pourtant garanti que les Français auraient tous droit à un procès équitable même en Irak », a-t-il encore dit à l’AFP alors que les défenseurs des droits humains dénoncent « de vrais risques de torture » et « aucune garantie pour des procès équitables ».
7sur7