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Isère : terrorisme islamiste ou autre chose ? par Bathie Ngoye Thiam

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En France, depuis le début de l’année, les attentats se succèdent et les autorités prédisent qu’il y en aura encore d’autres. A chaque fois, de nouvelles lois, sécuritaires pour certains, liberticides pour d’autres, voient le jour. Nos pensées vont toujours aux victimes et à leurs proches à l’endroit de qui nous manifestons notre compassion et notre solidarité. Mais dans les informations qu’on nous livre et qui justifient ces lois controversées, il y a des zones d’ombres troublantes qui nous poussent à nous demander si on ne joue pas avec notre crédulité.
Le 7 janvier 2015, après l’ignoble massacre au siège de Charlie Hebdo, une vidéo avait fait le tour du globe. Elle montrait un policier blessé et achevé à bout portant dans la rue. Cette vidéo est dans les archives des chaînes de télé du monde entier qui peuvent la ressortir, prouvant qu’elle est bien authentique. Quand on la regarde attentivement, on se rend compte que c’était du cinéma. De loin, les terroristes tirent sur l’agent qui, touché, roule par terre. Aucune trace de sang sur le trottoir. L’un d’eux court vers lui et l’achève d’une balle dans la tête. La détonation est effroyable. La tête n’explose pas et il n’y a pas de sang. Le plus étrange est qu’au moment où le coup partait, l’homme couché sur le flanc gauche, avait levé la tête et les deux bras en disant au tireur : « Non, chef ». Et, après le coup de feu, il avait toujours la tête et les bras en l’air. Rappelons que le terroriste avait une Kalachnikov AK47, une arme d’une grande capacité destructive. Même avec un lance-pierre, à cette distance là, la tête aurait immédiatement heurté le sol. Ici, la victime avait tranquillement posé sa tête par terre. Aussi, on voit que la balle, réelle ou pas, va directement toucher le sol à quelques pas de la tête visée.
Puis, autorités et journalistes français avaient dit qu’Amédy Coulibaly, un autre terroriste, avait été abattu alors qu’il fonçait sur les forces de l’ordre, l’arme à la main. La vidéo diffusée le jour même par les chaînes de télé françaises, puis à travers le monde, montre clairement que le jeune homme avait les mains liées au moment où on l’abattait.
Le dernier attentat a eu lieu le vendredi 26 juin en Isère dans une usine Air Products. Voici grosso-modo l’histoire : « A 9h28, un véhicule utilitaire pénètre dans l’usine sans attirer l’attention. Il avait l’habitude d’y effectuer des livraisons. Il a sonné, la porte lui a été ouverte car il était connu des employés. A 9h35, on voit sur les caméras de l’usine que le fourgon a accéléré et s’est précipité vers un hangar couvert, dans lequel se trouvait des bonbonnes. L’explosion a retenti à 9h36. A 9h41, les pompiers sont arrivés sur le site. Ils surprennent le suspect alors qu’il ouvrait des bouteilles d’acétone. » C’est ensuite qu’on a découvert l’horreur : un corps décapité. En janvier, des images nous étaient montrées et nous avaient permis de constater que ce qu’on nous disait n’était pas ce que nous voyions. Cette fois, pas d’images, surtout pas. Mais même avec cette méthode, des zones d’ombres surgissent. Les informations divergent et se contredisent parfois.
On nous a dit que « la tête de la victime est retrouvée près d’un grillage », finalement, ça devient « la tête est accrochée à un grillage ». D’après les premières informations, cette tête était recouverte d’inscriptions en arabe. On s’imagine que c’était écrit avec du sang et des images odieuses naissent dans notre imagination et nous révoltent. Finalement, d’aucuns ont dit que la tête était recouverte d’un drapeau portant des inscriptions en arabe et d’autres ont dit que « la tête était entourée de banderoles sur lesquelles est inscrite en arabe la chahada, la profession de foi islamique. » On nous a aussi dit que « selon des images de vidéosurveillance, l’homme avait signé une macabre mise en scène, en accrochant sur le grillage extérieur la tête décapitée de son employeur, entourée de drapeaux islamistes. » Mais personne n’a vu ces images. D’autres sources plus officielles disent alors que la tête a été trouvée dans la partie non couverte par les vidéos de surveillance. Pour le corps décapité, d’aucuns disent qu’il était hors de l’usine, près de la tête, d’autres disent qu’il était dans l’usine. On parle aussi d’un couteau trouvé hors de l’usine selon certaines sources, dans l’usine selon d’autres. Ces détails ne sont pas du tout anodins, mais comme il n’y a aucune image, aucun témoignage, que faut-il croire ? Même les pompiers, premiers sur les lieux, sont tenus loin des journalistes et ne disent pas ce qu’ils ont vu. Nous cache-t-on quelque chose ?
On nous dit que Yassin Sahli, l’homme arrêté, était « connu des services de renseignements ». Après chaque attentat, on entend cette phrase. Mais Yassin a un casier judicaire vierge. Comment peut-il être connu des services de renseignements ? On nous annonce alors qu’il avait fait l’objet d’une « fiche S » en 2006 à la Direction de la surveillance du territoire « pour radicalisation ». On nous explique qu’une fiche S (pour « sûreté de l’Etat ») regroupe les déplacements d’une personne susceptible de préparer des actions nuisibles contre la France. En voila un fourre-tout ! Le ministre de l’Intérieur rajoute que Yassin « aurait été en lien avec la mouvance salafiste lyonnaise, mais il n’a pas été identifié par les services comme ayant participé à des actions terroristes. » Le procureur de son coté parle « d’assassinat et tentatives d’assassinats en bande organisée et en relation avec une entreprise terroriste », « d’association de malfaiteurs terroristes, criminels… »
Yassin Salhi était seul quand on l’a arrêté. Où est donc la bande organisée ? On nous apprend alors qu’un suspect a « été interpellé dans la matinée après avoir été repéré alors qu’il passait et repassait à bord d’une camionnette devant l’usine d’Air Products comme s’il faisait une reconnaissance ». Et « Ce personnage intéresse d’autant plus les enquêteurs que son passé judiciaire comporte des antécédents liés à des menaces de type terroriste. » C’est le profil idéal d’un complice condamné d’avance. Hélas, il a fallu le relâcher car il devait avoir un alibi solide. Un élément nouveau vient alors étoffer le dossier. On dit que deux photos ont été retrouvées dans le téléphone de Yassin : « une de la tête de la victime seule, et une seconde de Yassin Salhi posant avec ». Ces photos, dit-on, ont été envoyées par l’application de messagerie instantanée WhatsApp vers un numéro canadien. Ça ne pouvait mieux tomber pour le Canada qui, comme la France, vient d’adopter une loi antiterroriste controversée parce que portant atteinte aux libertés individuelles.
Yassin a donc un complice au Canada, mais où est la relation avec une organisation terroriste ? C’est là qu’on découvre que la personne qui se trouve au Canada a envoyé les images en Syrie. Et le destinataire est un Français nommé Sébastien Younès, parti en novembre 2014 en Syrie où il combat dans les rangs de l’État islamique. Nous savons comment l’EI est prompt à diffuser sur le Net de macabres images qui portent sa signature barbare. Mais comme on n’a pas encore identifié la personne au Canada, car il lui faut être musulman radicalisé, connu des services de renseignements et ayant des liens avec Yassin et Sébastien, comment a-t-on su à qui elle a envoyé les images en Syrie ? Et n’était-il pas plus simple pour Yassin d’envoyer directement les images à Sébastien Younès, d’autant plus qu’on dit que les deux hommes étaient en contact et avaient même échangé des textos la veille et l’avant-veille des faits ? Ce qu’on comprend encore moins, c’est pourquoi l’EI n’a pas posté les images sur le Net. Les faits ont eu lieu vendredi matin… Samedi, dimanche, lundi, mardi… Non seulement aucune image n’a été mise sur le Net, mais l’État islamique n’a même pas revendiqué l’attentat. Ce quatrième jour, le procureur déclare alors avoir saisi un téléphone appartenant à la famille de Sébastien Younès Et dans une conversation via l’application Snapchat avec son entourage, Sébastien Younès affirme avoir « demandé l’autorisation à l’État islamique de pouvoir diffuser ces clichés ». Ah ! C’est donc pourquoi les images ne sont pas encore sur le Net. Mais pourquoi envoyer un tel message à un proche en France où l’enquête bat son plein ? Et à quel proche ? Sébastien vit en Syrie avec son épouse et leur fille. En France, ses parents sont séparés. Et s’il suffit de débarquer en Syrie pour entrer en contact avec les chefs terroristes, qu’attendent donc les services secrets pour y envoyer des agents ?
Contrairement à Merah, les frères Kouachi et Amédy Coulibaly, Yassin Salhi n’a pas été tué. Comme il n’était pas armé, chose rare pour un terroriste en pleine action, un seul pompier l’a ceinturé et l’a plaqué au sol en attendant l’arrivée des gendarmes. Cela lui a sans doute sauvé la vie. S’il ne se « suicide » pas en prison, il doit donner sa version des faits. Jusqu’à présent, on ne l’entend pas. Même l’avocat qui lui est commis d’office ne s’exprime pas. Une certaine presse, elle, citant des « sources proches du dossier », annonce qu’il a « avoué avoir tué son patron. (La victime était son employeur). Il reconnait l’avoir roué de coups, puis étranglé sur un parking. Il a ensuite emmené le corps sur le site industriel d’Air Products. C’est là qu’il l’aurait décapité et mis sa tête sur un grillage. »
Yassin a donc, sans attirer l’attention, battu et étranglé son patron sur un parking, à l’heure où les gens partent au boulot, puis il a mis le corps dans sa camionnette, est allé devant l’usine où travaillent 43 personnes, a décapité sa victime, a pris des photos, a envoyé les images au Canada, a accroché, on ne sait comment la tête sanguinolente au grillage extérieur, l’a encadrée de deux drapeaux islamistes, s’est fait ouvrir le portail de l’usine, est allé jeter le véhicule sur des bombonnes de gaz qui ont explosé, puis a ressorti le corps et le couteau qu’il a laissés sur place avant d’aller à pied dans un autre hangar. Il devait vraiment se sentir en sécurité car tout ceci doit prendre énormément de temps. Et l’on se demande surtout comment il a pu décapiter un homme avec un couteau. Ça ne doit pas être évident. Mais le plus étrange est que personne n’a rien vu, rien entendu, même pas les cris de la victime car on ne se laisse pas rouer de coups et étranger sans se défendre ou crier. Aucun témoin. Ni au parking ni dans la rue devant le site industriel. Les vidéos de surveillance aussi n’ont filmé ni l’assassinat, ni le décapitage, ni l’accrochage de la tête sur le grillage. Et tout cela s’est passé entre 7h30, l’heure à laquelle la victime a quitté son épouse et 9h28, donc en plein jour.
Yassin Salhi a-t-il tué son employeur ? C’est probable. Les deux hommes s’étaient disputés devant des témoins, deux jours auparavant. L’a-t-il décapité et accroché sa tête à un grillage avec des drapeaux islamistes autour ? Rien, absolument rien ne permet de le croire. Et aux dernières nouvelles, il aurait nié cette mise en scène macabre. Voit-on souvent des terroristes qui nient leurs « hauts faits » ? De nombreux observateurs sont convaincus qu’il ne s’agit que d’un homicide qu’on a maquillé en attentat terroriste islamiste. La vraie question est : dans quel but manipule-t-on ainsi l’opinion publique ?

Bathie Ngoye Thiam

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