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J’alerte ! (Par Tafsir Al Ousseynou SAMB / Saint-Louis (Sénégal)

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Ils nous ont habitués à dire ce qu’ils ne font pas, et à faire ce qu’ils ne disent pas. Pour eux, si dire la vérité est une vertu, mentir n’est pas un vice mais une arme redoutable pour assouvir leurs ambitions. EUX, c’est qui vous savez ! Voilà 63 ans qu’ils nous promettent le Paradis terrestre. « Dakar comme Paris en l’an 2000. », voilà Dakar devenue une ville insalubre, polluante, à la merci des eaux d’hivernage. Le « Sopi » nous avait promis le kg de riz à 15 francs, jamais la pauvreté n’a autant visité les foyers des villes et des campagnes sénégalaises. Les élites de la Gauche sénégalaise, las de la « luttes des classes » ont fini par gagner la lutte des places, certains d’entre eux ont été bien servis dans des institutions de l’Etat où ils se la coulent douce ; institutions qu’ils pourfendaient et qualifiaient naguère de budgétivores. Le « Bokk yakaar » a vu ses lueurs d’espoir s’éclipser dans un scénario de viol mal ficelé engendrant un « gatsa gatsa » dont personne ne sait quel bébé il va enfanter. Oui, nous avons des raisons d’avoir peur, mais avoir peur n’est pas manquer de courage car le courage c’est la capacité à surmonter sa peur.

Certes des acquis économiques, démocratiques et sociaux (bien en deçà de nos attentes, cependant !) ont accompagné toutes ces périodes troubles. Mais pour un pays qui, après 63 ans d’indépendance , est incapable d’assurer son autosuffisance alimentaire, incapable de fabriquer un tissu industriel apte à transformer ses propres ressources agricoles, halieutiques et minières, incapable de juguler une corruption endémique, il n’y a pas lieu de bomber le torse. Nous tous, peuple sénégalais, y compris nos différents dirigeants, avons une part de responsabilité. Nous n’avons pas suffisamment travaillé. Et encore, aujourd’hui, indisciplinés, nous ne travaillons pas assez. Mais chaque peuple n’a que les dirigeants qu’il mérite. Malgré tout, devons-nous nous taire et laisser le pire s’ajouter au mal ? Laisser notre pays basculer dans un cycle de violence sans fin comme cela semble se dessiner ? Ne laissons pas les POLITICIENS installer la violence au nom d’une lutte pour le pouvoir qui, de plus en plus, risque de virer à la haine et au règlement de compte.

Le Sénégal est encore un pays relativement stable dans une sous-région trouble, mais la plus petite étincelle peut mettre le feu aux poudres. Il n’y a pas d’exception sénégalaise, et ce que nous redoutons ailleurs peut nous arriver. La paix, la liberté et la stabilité n’ont pas de prix. Personne n’a le droit de nous les priver. Aujourd’hui, plus que jamais, notre pays a besoin de profonds changements sociaux, économiques, institutionnels et démocratiques pour sortir de l’ornière afin de lutter contre la pauvreté et la violence qui en sont des variables dépendantes. Nul MESSIE ne détient à lui seul les clés de notre prospérité. Ne nous faisons aucune illusion ! Nous appelons encore une fois à l’instauration d’un dialogue constructif entre tous les acteurs politiques du pays et la mise en branle de mécanismes démocratiques efficaces pour que février 2024 soit une élection inclusive, transparente, paisible et incontestable. C’est là le gage d’un régime stable, affermi, d’un niveau de légitimité populaire incontestable, capable de résister aux effondrements dès lors que les circonstances deviennent incertaines, voire dantesques.

1 COMMENTAIRE

  1. Merci , cher compatriote,
    A ce que tu as dit : »il n’y a pas lieu de bomber le torse. Nous tous, peuple sénégalais, y compris nos différents dirigeants, avons une part de responsabilité. Nous n’avons pas suffisamment travaillé. » je vais ajouter: VRAI !!!
    Il n’y a pas de quoi pavoisern, un élément d’exemple : il y a deux ans (je crois), la grève des transporteurs avait complétement paralysé, le pays. un état qui travaille aurait annoncé un renfort de 300 Demdikk (Sénégal, Dakar et Afrique) or, qu’ a-t-on vu? des vacances forcées pour tout le monde alors que ceux qui faisaient grève sont les plus informels et mal organisés du pays.
    Nous ne travaillons pas: au lieu de , COURAGEUSEMENT, songer à désengorger l’UCAD, on surcharge le campus social qui se ghettoise chaque jour…. Un autre Dantect aurait pu être construit sur les hectares qu’on voulait vendre sans mettre les autres dans la rue….
    Nous ne travaillons pas….
    Merci encore pour cette alerte !

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