Jean-Louis BORLOO Le très honorable colon français en Afrique

Pincez tous vos koras, frappez les balafons.

Allumez partout toutes les lumières à volonté.

Jean-Louis BORLOO a atterri sans parachute en Afrique.

Le chouchou gratiné, pendant de longues années, des Guignols de l’info, terni par la maladie qui lui avait fait abandonner tous ses mandats et fonctions politiques en avril 2014, s’est doté subitement d’un très gros cœur pour devenir incontestablement un altruiste de renommée mondiale. Sa pneumonie aiguë, lui a laissé, semble-t-il, beaucoup d’énergies renouvelables à propager. Et c’est le continent africain qui a été encore choisi parce qu’il regorge apparemment d’atouts comme des terrains complètement nus pouvant servir de camping à un paria comme lui qui cherche à se requinquer. Nul doute que la succulente et délicieuse Afrique fait baver! Dans le fond, il n’y a rien de spécial ou d’inédit dans cette imposture colonialiste de BORLOO. Comme Bill Clinton avec sa fondation impérialiste en Haïti, Tony Blair avec sa juteuse entreprise Tony Blair Associates et tant d’autres personnalités politiques déchues qui veulent à tout prix se maintenir dans un confort fantasmatique, notre bon samaritain français ne peut plus se satisfaire simplement de son investissement non rentable de 500 000 euros dans le club de foot de Valenciennes. Le pur produit syncrétiste de la droite et du centrisme français, est assez tordu pour décider de s’enrichir si pitoyablement.  

Les contribuables français étouffés présentement par l’impôt et les taxes et qui l’avaient majestueusement entretenu, sont devenus des radins consciencieux, des chialeurs professionnels qui ne se laisseront jamais faire. Ses compatriotes qui tendent la main au quotidien pour de l’aide, représentent sûrement aux yeux de notre père missionnaire des risques élevés pour quelqu’un qui aspire à retrouver une santé financière durable. Ils ne sont pas réellement dans la misère pour faire partie des gens à aider « à s’extirper des déterminismes qui leur nuisent» . Pire, ses compatriotes sont des individus porteurs avérés d’innombrables tares qui font qu’ils ne méritent point l’attention ainsi que l’emballement du très honorable Jean-Louis BORLOO, le nouveau colon français affirmé. Bref, l’exclusivité de son amour, de ses efforts, de ses énergies sont à consacrer aux nécessiteux africains parce que  les Sans-abris, les Sans-papiers, les Sans-emplois, les Sans-santé, les Sans-nourritures, les Sans-avenir de son propre pays, la France, pourront s’en sortir seuls de façon miraculeuse.

Dorénavant, il lui faut aiguiser son flair pour les affaires afin de diversifier ses sources de revenus. Une fondation dénommée Énergies pour l’Afrique constitue ainsi un psychotrope naturel mieux indiqué pouvant altérer et hypnotiser les fonctions des cerveaux dormant d’Africains, les « premiers soutenables de l’humanité». Cette fondation,  que dis-je, ce prétendu « plan Marshall africain » ou « plan de la paix » avec son objectif effronté et démesuré d’éclairer toute l’Afrique minée sur tous les plans par une obscurité tenace, est selon son fondateur le fruit d’un cheminement personnel et d’une certitude reposant sur le fait que « l’enjeu environnemental mondial, désormais, c’est l’Afrique ». Sans vergogne, on l’entend également soutenir qu’ « on a fait à ce continent des tas de promesses pour l’aider à s’équiper en centrales et en réseaux, et on ne les a pas tenues. Maintenant, on veut qu’il se finance par des prêts, selon les règles du marché conformes à la folie libérale actuelle, alors que le développement de l’énergie électrique dans vos vieilles nations occidentales n’a jamais eu lieu de cette façon ». Ça y est! La cause est super noble! Voilà une raison pour laquelle le passionné de l’Afrique affirme : « je tiens à mon bébé ( son projet Électricité et Lumière pour tous), qui est fédérateur».

Le quémandeur autodésigné de l’Afrique prêche, sous tous les cieux, l’adhésion et l’implication dans son deal de tous les acteurs pour que les torts, les sévices et les mensonges subis par« l’Afrique de Borloo» se réparent. Le très motivé messie valenciennois, avec son bâton de pèlerin philanthropique, sillonne les routes les plus périlleuses au monde à la rencontre de potentiels et généreux donateurs à arnaquer.

Pour se donner une bonne conscience, notre vil missionnaire français se mit à légitimer sa démarche obscure. Dans un état d’excitation extrême qu’on lui connaît, il se prénomme «  facilitateur/ avocat de l’Afrique » et défend l’utilité de son business impérialiste luminaire « pour que les enfants puissent faire leurs devoirs le soir, pour que les femmes cessent d’accoucher dans le noir, pour que les médicaments puissent être conservés dans des frigos et pour que les usines puissent tourner sans coupures de courant incessantes».  Il renchérit ses propos en déclarant: «  Et si nous ne faisons rien, 10 millions d’Africains supplémentaires seront chaque année privés de lumière». De plus, notre bienfaiteur si jovial sur les plateaux de télévisions parcourus sans cesse nous renseigne que tous les dirigeants africains qui ont été rencontrés plusieurs fois, comprennent et disent « qu’ils sont les premiers touchés par l’immigration africaine sauvage. Eux aussi ont intérêt à ce que l’Afrique ait de la lumière».  

On a compris! C’est avec la lumière tant rêvée que l’Afrique  retiendra notamment sur son sol ses dignes et valeureux fils qui fuient les ténèbres pour se porter candidats à cette immigration meurtrière vers l’Occident ringard. C’est avec cette lumière comme aumône que l’Europe retrouvera enfin la paix, la tranquillité et l’intangibilité de ses frontières.

Par ailleurs, le guignol sauveur autoproclamé de l’Afrique prend des ailes. Il est enchanté, ravi, heureux, et aux anges. « Quel projet formidable pour l’Europe et la France! », a-t-il martelé devant le journaliste David Pujadas. Un lapsus linguae suprême! Or, l’Afrique entière, dit-il,  lui donne carte blanche et lui déroule le tapis rouge partout où il passe! C’est ce que confirme, malheureusement, Roger NKODO DANG, président du Parlement Panafricain, dans son discours avilissant, honteux et indigne prononcé le 03 octobre 2015 devant l’Assemblée nationale française. Écoutons le déclarer : « Mesdames et Messieurs les Parlementaires, Avant de conclure, permettez-moi de remercier au nom de l’Afrique, l’un de vos amis, ancien parlementaire et ancien Ministre français, notre Frère, Monsieur Jean-Louis BORLOO. Nous lui rendons hommage, pour son engagement discret et inlassable auprès de nous Africains, pour nous avoir expliqué que c’est possible, à condition de fédérer toute l’Afrique, ce qui est chose faite maintenant. Nous le remercions de continuer à plaider auprès de toute la communauté internationale pour qu’un terme soit mis au cloisonnement entre climat, développement, paix, sécurité, lumière et migrations. Enfin et surtout, nous lui exprimons toute notre gratitude pour avoir insisté pour que ce message de l’Afrique soit porté ici, à l’Assemblée Nationale de la République française». On sent là que beaucoup de pacotilles et de bouteilles d’alcool ont été distribuées!

Et bientôt on assistera à l’organisation, dans des États d’Afrique, de cérémonies d’inauguration ponctuées par des festivals de l’animation. Or, « Celui qui ne peut plus éprouver ni étonnement ni surprise, est pour ainsi dire mort: ses yeux sont éteints », disait Albert Einstein.  En transe, tout un peuple sortira, dansera et chantonnera assurément: MERCI PAPA JEAN-LOUIS BORLOO!!!

                                                                                                  Pathé Guèye

Montréal, le 08 novembre 2015

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