Le ministre délégué chargé du Budget a présidé hier à Thiès l’ouverture de la 6e édition des Journées nationales d’information (Jni) de la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid), dont le thème est «L’école et la promotion du civisme fiscal». Une occasion pour Birima Mangara d’appeler les Sénégalais à payer l’impôt pour financer notre développement.
«Beaucoup de Sénégalais ne payent pas l’impôt et l’assiette fiscale n’est pas équitablement répartie», a déclaré hier le ministre délégué chargé du Budget à la cérémonie d’ouverture des Journées nationales d’information (Jni) de la Direction générale des impôts et des domaines (Dgid) qui se tiendront les 10, 11 et 12 mai 2016. Pour Birima Mangara, cette situation affecte à la fois l’Etat et les collectivités locales. «Combien d’infrastructures et de services sociaux pourrions-nous construire et fournir à nos populations si chacun, en fonction de ses moyens, s’acquittait du juste impôt ?», s’interroge-t-il. A son avis, le meilleur système fiscal est celui qui assure à une communauté des ressources indispensables aux financements de son bien-être et de son développement. Lequel système a, comme ciment, un civisme fiscal dynamique. Sur ce point, indique le ministre délégué, «il nous faut reconnaître que nous avons encore des efforts à fournir». Il enseigne que le civisme fiscal se construit dès le bas âge par la sensibilisation des élèves et des jeunes qui sont les contribuables de demain et par l’adoption de comportements civiques et citoyens pour une meilleure adhésion à l’impôt. De ce point de vue, ajoute-t-il, le choix porté sur l’éducation à travers le thème de cette année, «L’école et la promotion du civisme fiscal», est un gage de succès dans le long terme. Par écho au sens large, poursuivra Birima Mangara, il nous faut aussi compter sur l’enseignement religieux : «Aimer sa patrie est une forme d’adoration de Dieu», c’est que nous rappellent toujours nos chefs religieux. Sous cet angle, l’impôt est une manifestation sublime de l’amour à sa patrie et à son pays.
Au regard de ces deux formes d’éducation, la région de Thiès constitue sans doute un lieu indiqué pour traiter du thème avec notamment la présence de l’université, de multiples écoles et instituts de formation, de ses lycées, collèges et écoles élémentaires, mais aussi de ses daaras et de structures d’enseignement laïcs.
«Forger les comportements fiscaux»
S’engouffrant dans cette brèche, le Dgid, Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, d’affirmer que le choix de la ville de Thiès pour abriter la cérémonie de lancement est lié à plusieurs raisons. D’une part, indique-t-il, «dans le sillage de la mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation qui a consacré la communalisation universelle avec un renforcement des compétences locales, l’option de mettre le focus sur une région autre que Dakar afin de mieux s’ouvrir aux populations entre en droite ligne des orientations des plus hautes autorités. Sur ce point, nous pouvons affirmer que sur instruction du ministre de l’Economie, des finances et du plan, la Dgid s’est fortement impliquée dans la recherche de solutions au financement des politiques locales par le biais de la fiscalité». D’autre part, poursuit Cheikh Ahmed Tidiane Bâ, «en tant que ville-carrefour, alliant harmonieusement urbanité et ruralité, accueillant une diversité d’activités et d’acteurs économiques et sociaux, la région de Thiès représente un condensé des problématiques auxquelles notre Administration doit faire face». Revenant sur le thème de cette année, le Dgid salue leur collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Celle-ci vise, selon lui, à introduire la citoyenneté fiscale dans les programmes d’enseignement car, dit-il, «nous sommes convaincus que l’éducation demeure le canal idéal pour transmettre les vertus cardinales qui doivent forger les comportements fiscaux recherchés chez le contribuable. Ce sont là les premiers jalons du civisme fiscal pour permettre à la jeunesse d’acquérir et d’entretenir le sens et le réflexe du devoir fiscal, la compréhension et l’assimilation de la notion d’impôt, son rôle et sa finalité».
Saluant cette collaboration, le ministre délégué chargé du Budget note que «le partenariat en cours avec le ministère de l’Education nationale conforte notre conviction que l’école est un des meilleurs vecteurs dans la construction d’un civisme fiscal dynamique».
Progression des recettes fiscales
Le ministre rappelle que «l’administration est le point cardinal de toutes les politiques de développement, elle doit être au service des usagers par sa proximité, sa simplicité, sa disponibilité, sa célérité, la lisibilité et l’efficacité de son action». L’organisation des Jni, dit-il, participe à cette démarche de proximité et de disponibilité que toute administration doit adopter. Dans ce cadre, le thème de cette 6e édition garde toute sa pertinence, car l’amélioration du niveau du civisme fiscal passe par une bonne information aux usagers, notamment sur leurs droits et obligations en matière de fiscalité. Il termine par féliciter le Dgid pour «les initiatives prises et les stratégies déroulées pour expliquer et rappeler aux contribuables leurs devoirs de participer à la mobilisation des recettes pour le financement du développement du pays». Il précise que Sénégal est dans une phase cruciale de son évolution avec la mise en œuvre d’une ambitieuse politique de développement à travers les projets définis dans le Pse, «leur mise en œuvre rappelle des besoins de financement important». «C’est pourquoi notre pays, aujourd’hui plus que jamais, a besoin de la contribution de tous ses fils pour une mobilisation optimale des ressources intérieures, notamment fiscales dont une grande part incombe à la Dgid. C’est là un enjeu stratégique pour l’avenir de notre pays. Nous devons d’abord compter sur nos propres ressources intérieures, pour dire que nous devons compter sur nos propres forces. A ce titre, il me plaît de relever que les recettes fiscales ont connu une progression constante ces dernières années. Je salue ici les performances exceptionnelles réalisées par l’Administration fiscale en 2015 avec les recouvrements qui ont dépassé les 1 000 milliards de francs Cfa», s’est félicité le ministre délégué.
