Ce que tout le monde redoutait a fini par se produire, hier. A la tête d`importants détachements des Forces de défense et de sécurité lourdement armé, M. Désiré Dallo, ministre de l`Economie et des fiances du gouvernement illégitime de Côte d`Ivoire, a fait irruption, hier en fin de matinée, dans les locaux de la Banque centrale d`Abidjan-Plateau où il a, sous la menace des armes, obligé deux responsables de la banque à lui ouvrir les portes du caveau afin d`accéder au coffre-fort. Un acte qui n`est pas sans rappeler le hold-up spectaculaire d`un certain Sia Popo dans l`enceinte du même siège de la Bceao au Plateau, au lendemain de l`accession de Gbagbo au pouvoir dans la nuit d’hier.
Un dispositif sécuritaire impressionnant, comme dans un film hollywoodien. Sauf qu`ici, les faits sont bien réels. Et c`est en plein cœur d`Abidjan, et dans la mi-journée, au vu et au su de tout le monde que le braquage de la banque s`est produit.
En effet, afin d`opérer en toute quiétude, le périmètre de la Bceao a été totalement bouclé, par des détachements d`importantes unités de la police, de la gendarmerie et de l`armée. Trois chars pour couper les trois voies d`accès à la banque, des véhicules surmontés de mitrailleuses et des cargos.
Selon une source interne à la banque, lorsque M. Désiré Dallo est arrivé, les choses sont allées très vite. Deux agents de la Bceao dont les noms n`ont pas été précisés ont été invités à ouvrir les portes du caveau où se trouve le coffre-fort. Le ministre de Gbagbo s`y est donc introduit pour faire l`état des lieux et se servir. Selon nos sources, pas moins de 50 milliards de Fcfa en espèces se trouveraient entreposés dans les coffres-forts de ce caveau. Et c`est ce pactole qui se trouve désormais entre les mains de Gbagbo. La Bceao a été ainsi devalisé jusqu’à tard dans la nuit d’hier selon des témoins. Les fonds retirés ont été acheminés dans les locaux du palais présidentiel et au trésor public ivoirien.
Crime financier qualifié
L`acte que vient de poser Gbagbo est d`autant plus grave qu`il viole les principes fondateurs de la Bceao. Banque communautaire, cette institution bénéficie du principe de l`inviolabilité, c`est-à-dire que n`importe qui ne peut, en dehors de toute autorisation des dirigeants de la banque, s`introduire dans les locaux pour faire ce qu`il veut. Il va s`en dire que les fonds, sur lesquels Désiré Dallo vient de faire main basse, n`appartient pas à titre exclusif à l`Etat ivoirien. Selon nos sources, avant le forfait d`hier, les hommes de Gbagbo s`étaient déjà fait servir 2 milliards lundi et 800 millions mardi. En l`absence du directeur national de la Bceao, Denis N`Gbê, en fuite, c`est une dame répondant au nom de Mme Assané qui se devrait de répercuter à tous les services de la Banque centrale à Abidjan la décision émanant du siège de Dakar qui demandait la fermeture de toutes les agences Bceao. Mais à en croire nos sources, cette dame n`aurait fait aucune diligence pour relayer cette information essentielle. De sorte que lorsque la décision de réquisition de Gbagbo est intervenue, les employés de la Bceao se sont trouvés pris au piège.
Catastrophe en vue
La posture dans laquelle s`est installée Gbagbo est meurtrière pour notre système financier et bancaire. L`unique gain pour le président hors-la loi, c`est le butin qu`il a trouvé dans les caisses de la Banque centrale. La conséquence directe c`est qu`il coupe avec le siège de Dakar. Or, la Bceao est une institution au sein de laquelle toutes les opérations (virements, transferts, compensations…) sont intégrées. Dès lors, les banques commerciales qui doivent aller à la Bceao pour faire la compensation ou faire des appels de fonds extérieurs vont se heurter à une immense muraille. Même les fournisseurs ou opérateurs économiques qui traitent avec des partenaires à l`extérieur de l`espace Uemoa auront de réelles difficultés à réaliser leurs transactions sans la Bceao. La Côte d`Ivoire est donc en train de se replier sur elle-même, dangereusement. Gbagbo met en péril aussi bien la vie des banques commerciales que l`institution financière de la communauté.
Paul Koudou
Le Nouveau Réveil
Attention, encore une subtilité de gbagbo; le fait d’opter pour le recomptage des voies est pr lui un piége afin de discriditer les observateurs en particulier le certificateur… Dés lors le doute serai définitivement installé.