L’OTAN a prévenu mardi qu’elle poursuivrait ses bombardements en Libye jusqu’à ce que la population civile soit pleinement en sécurité, estimant que Mouammar Kadhafi conservait une capacité de commandement des troupes lui restant fidèles.
«La mission en Libye est encore nécessaire. Aussi longtemps que la menace persistera, le travail à faire devra être accompli», et ce même si le régime est en train de s’effondrer, a déclaré à la presse la porte-parole de l’Alliance atlantique, Oana Lungescu.
«La mission de l’OTAN en Libye est importante et efficace. Elle est nécessaire pour protéger les civils», a insisté Mme Lungescu, alors que le premier ministre polonais Donald Tusk, qui assure la présidence tournante de l’Union européenne (UE), a plaidé mardi pour que la fin de la guerre soit décrétée jeudi à l’occasion de la Conférence des amis de la Libye à Paris.
«Malgré la chute du régime du colonel Mouammar Kadhafi et le retour graduel à la sécurité, la mission de l’OTAN n’est pas encore terminée», a renchéri de son côté le porte-parole de l’opération «Protecteur unifié» en Libye, le colonel canadien Roland Lavoie, intervenant depuis le QG de cette opération à Naples (sud de l’Italie).
Le dirigeant libyen en fuite conserve une capacité «à commander et contrôler des troupes, leurs mouvements, et celui d’armes ainsi que leur déploiement, y compris le tir de missiles sol-sol», a-t-il assuré.
«Fondamentalement, il fait preuve d’une capacité à exercer un certain niveau de commandement et de contrôle» des troupes loyalistes, a-t-il ajouté.
«Les (forces) pro-Kadhafi que nous observons ne sont pas en pleine débandade, elles cèdent du terrain de manière ordonnée et se retirent sur la moins mauvaise de leurs positions, compte tenu de leur armement», a encore souligné le porte-parole.
Dans le même temps, le colonel Lavoie a assuré que l’alliance n’avait aucune information sur la localisation de Mouammar Kadhafi. «Nous ne savons pas», a-t-il dit.
Dans l’immédiat, l’Alliance atlantique a confirmé qu’elle concentrait ses interventions à l’heure actuelle sur la ville natale de Mouammar Kadhafi, Syrte (est), un des derniers bastions du régime.
«La zone sur laquelle nous concentrons notre attention est à présent un couloir entre Bani Walid et le bord oriental de Syrte où les forces pro-Kadhafi maintiennent un degré variable de présence dans plusieurs villes et villages côtiers», a expliqué le colonel Lavoie.
Il a, dans ce contexte, salué l’annonce par le chef du Conseil national de transition (CNT) libyen, Moustapha Abdeljalil, de négociations en cours avec des dignitaires de plusieurs villes, notamment Syrte, pour essayer d’obtenir leur reddition sans combat.
Quant à Syrte, «nous avons vu les informations faisant état de discussions en cours entre anti et pro-Kadhafi, nous estimons que ces discussions constituent un signe encourageant», a dit le porte-parole, n’excluant pas «une issue pacifique» dans les derniers bastions de Mouammar Kadhafi.
Le chef des rebelles libyens a adressé mardi un ultimatum expirant samedi aux partisans de Mouammar Kadhafi dans les derniers fiefs du régime, pour qu’ils se rendent, faute de quoi ils s’exposeraient à des opérations militaires.
Selon un décompte fourni par l’OTAN, les alliés ont détruit 22 véhicules équipés d’armes, quatre radars, trois centres de commandement, un système de batterie anti-aérienne, un système de missile sol-air, deux véhicules de ravitaillement militaires et une caserne aux environs de Syrte au cours de la seule journée de lundi.
L’OTAN a précisé que la fin de sa mission ne dépendrait pas du sort de Mouammar Kadhafi et de son éventuelle capture, mais de «l’évaluation de la situation sécuritaire» sur le terrain.
(avec cyberpresse)