Titularisé avec Nantes samedi lors de la défaite face au PSG (1-0), Kara Mbodji n’a pas à rougir de sa prestation pour ce dernier match avant la trêve et les vacances à Dakar. Malgré son statut de remplaçant, «sans explications», lors des cinq précédents matches des Canaris, le défenseur central sénégalais prend les choses avec philosophie et « continue à travailler ». Par contre, ses non-convocations avec l’équipe du Sénégal commencent lui peser. Le joueur formé à Diambars n’est plus appelé depuis la Coupe du monde 2018 et la menace de sa non-participation à la prochaine CAN pointe. Kara Mbodji, vice-capitaine, rappelle son dévouement à sa sélection et laisse filtrer une certaine amertume avec sa situation actuelle avec les Lions.
Propos recueillis au Parc des Princes,
RFI: Kara, vous avez été titulaire pendant les trois premières victoires de Nantes après l’arrivée de Vahid Halilhodzic, après, on ne vous a plus revu sur le terrain jusqu’à aujourd’hui (samedi 23 décembre) et cinq matches plus tard. Que s’est-il passé ?
Kara Mbodji: Honnêtement, je ne sais pas ce qui s’est passé. J’ai joué trois matches avec lui (Ndlr : coach Vahid), au quatrième, il m’a dit qu’il était satisfait de mes performances, mais que je n’allais pas débuter. Depuis, effectivement je n’ai pas joué jusqu’à ce match-là contre le PSG. Mais, je ne pose pas de questions, l’objectif que j’avais c’était de revenir à mon meilleur niveau après mes deux opérations du genou. Cela n’a pas été facile, mais, je pense que je suis sur la bonne voie.
Comment vous vous-êtes senti sur ce match contre le PSG ? Vous avez eu du mal à vous remettre dans le rythme ?
Non pas du tout même si ce n’était pas évident, de rester cinq matches sans jouer et revenir pour disputer une rencontre face à l’une des cinq meilleures équipes au monde en ce moment. J’ai déjà joué contre le PSG en Ligue des champions (avec Anderlecht), aujourd’hui Cavani, Mbappé, Neymar, qui n’est pas là, font partie des meilleurs attaquants au monde.
Comment jugez-vous votre première partie de saison avec Nantes que vous avez rejoint cet été ?
Bilan positif pour quelqu’un qui est resté six mois sans jouer. La première étape était de travailler pour revenir. C’est ce que j’ai fait. Je me suis senti bien ce soir (samedi). Physiquement bien et mon genou était top. On a perdu, c’est dommage pour nous, mais je pense qu’il y avait de la place pour faire quelque chose. Je suis content et satisfait de ma performance. Là, j’ai joué six matches (5 titularisations), après, il y a un coach qui fait ses choix, à moi de voir ce qui va se passer en seconde partie de saison, mais j’ai envie de jouer le plus souvent possible.
« J’ai trop de choses dans le cœur… »
Qu’est ce qui se passe avec l’équipe du Sénégal ? Vous avez été appelé pour la Coupe du monde 2018 alors que vous reveniez de blessure et depuis vous ne faites plus partie des listes alors que vous avez repris la compétition…
Je ne sais pas…J’ai vu que cela fait pas mal de matches que je ne suis pas appelé… Je n’ai rien à dire sur ça. L’essentiel est que j’aime mon pays et j’ai tout donné à cette équipe nationale, j’ai toujours honoré le maillot national, je n’ai jamais déçu. Je pense que j’ai toujours donné satisfaction quand j’ai été aligné. Ce qui se passe, je ne sais pas, je ne comprends pas. Moi, je travaille, après on verra.
Vous avez eu une explication de la part du sélectionneur Aliou Cissé ?
Non !
Le Sénégal est qualifié pour la CAN 2019. Est-ce que ce serait une déception de ne pas y être après avoir disputé les CAN 2015 et 2017 ?
Non ! J’ai joué deux CAN et j’ai été parmi les meilleurs Sénégalais. Je suis prêt pour mon pays, si on ne m’appelle pas, il y a d’autres joueurs qui vont faire le travail. Je suis un compétiteur et j’ai envie de faire quelque chose pour mon pays, mais ce n’est pas moi qui décide…
…On sent une certaine amertume…
…L’essentiel est qu’en sélection, j’ai toujours tout donné. J’ai toujours mis les intérêts du Sénégal en avant. Il s’est passé des choses… J’ai trop de choses dans le cœur que je ne peux pas dire. Je ne vais pas rentrer dans les détails.
Rfi.fr