Les «aînés» Idrissa Seck et Macky Sall et le cadet de Wade, Karim, se sont rendus, hier, chez le Khalife général des mourides aux Hlm1. Ils ont sollicité des prières auprès du guide religieux. Le Président, lui, doit s’y rendre aujourd’hui.
Le séjour du khalife général des mourides, Serigne Cheikh Maty Lèye, à Dakar n’est pas de tout repos. Depuis qu’il est dans la capitale pour les besoins du pèlerinage à la Mecque que doivent effectuer de fidèles talibés à qui il a offert lui-même des billets, sa résidence sise aux Hlm1 ne désemplit pas. Les audiences s’enchaînent, mais n’ont pas la même couleur. Celles d’hier avaient un cachet politique avec un ballet très relevé qui a vu défiler trois gros pontes du paysage politique. Karim Wade et Madické Niang ont été reçus les premiers.
Un peu plus tard, c’était au tour de Idrissa Seck et sa directrice de campagne, Léna Sène, de se pointer. Enfin Macky Sall, le leader de l’Alliance pour la république (Apr) s’est signalé à la sortie de son prédécesseur à la primature. Un dénominateur commun : tous sont des «fils de Wade». Le premier, le fils biologique, les derniers nommés des «fils d’emprunt». Des sources ayant pris part aux audiences confient que le chef de la diplomatie, Me Madické Niang, a sollicité des prières auprès de Serigne Cheikh Maty Lèye pour son collègue de la Coopération internationale, des Infrastructures, des Transports aériens et de l’Energie. Le président de Rewmi, quant à lui, a, dit-on, présenté sa nouvelle recrue, directrice de sa campagne, Léna Sène, au khalife général des mourides et demandé des prières. Avant que le patron de l’Apr ne vienne faire la même chose. Les mêmes sources indiquent que les deux anciens Premiers ministres et ex-directeurs de campagne de Wade se sont même croisés «nez à nez» devant le domicile du guide religieux avec, à l’honneur, des accolades fraternelles.
Le chef de l’Etat est, lui, annoncé chez Serigne Cheikh Maty Lèye aujourd’hui, pour boucler le «pèlerinage». Auparavant, des indiscrétions indiquent que Me Wade avait demandé à rencontrer le khalife qui a conditionné son accord à un «déplacement sans motard ni sirène». Aux dernières nouvelles, le Président Wade n’avait pas encore donné sa réponse. Cette bousculade pour les prières intervient à quelques mois de l’élection présidentielle du 26 février 2012. C’est déjà connu qu’Idrissa Seck est candidat, comme Macky Sall d’ailleurs. Et, sans doute, les prières pour devenir «le quatrième président» n’ont pas manqué. Madické Niang ne l’est pas, du moins pour le moment. Karim Wade non plus. A moins que le plan B, démenti par le camp libéral, soit ébauché. Quoiqu’il en soit, cette coïncidence flagrante entre les «frères ennemis» de la famille libérale est révélatrice des ambitions politiques de chacun d’entre eux. Le tiercé libéral pour le fauteuil présidentiel en 2012 ou après ?