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KEDOUGOU : OPERATION D’ASSAINISSEMENT ET DE SECURISATION DANS LES SITES D’ORPAILLAGE 89 individus interpellés, une tonne d’explosifs, 175 kilogrammes de cyanure, 3130 litres d’acide sulfurique saisis

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Les forces de sécurité de la légion de gendarmerie Est ont bouclé hier une vaste opération d’assainissement et de sécurisation dans les sites d’orpaillage de la région de Kédougou et d’une partie du département de Bakel. 89 individus sont interpellés pour divers délits, des produits chimiques toxiques et explosifs d’une grande quantité saisis.

Le coup de pied des pandores de la légion Est dans la fourmilière que sont les sites d’orpaillage traditionnels des régions de Tambacounda et Kédougou a produit des résultats probants. Quatre jours durant, le lieutenant colonel Salif Diédhiou et près de 120 hommes avec d’impressionnants moyens logistiques mis à leur disposition par le haut commandement ont investi Diyabougou dans le département de Bakel, Tenkoto, Douta, Sambarabougou, Diakhali et Sounkoutou dans la région de Kédougou. 89 individus sont interpellés pour des délits allant du séjour irrégulier au défaut de détention d’autorisation préalable d’exploitation et de vente de l’or, en passant par le trafic de chanvre indien, le défaut de carnet sanitaire avec une dizaine de travailleuses du sexe essentiellement originaires de la sous région. Il s’y ajoute le délit de tenue de débit de boisson alcoolisée sans autorisation et d’importation de produits de contrebande. Les infractions qui ont le plus retenu l’attention sont ceux relatifs à la détention de produits chimiques jugés très toxiques et d’explosifs.

En effet, une tonne de dynamite, plus de 3000 m de mèche lente, 3130 litres d’acide sulfurique, 175 kg de cyanure, des armes de troisième catégorie et des munitions ainsi que plusieurs dizaines de caisse de boisson alcoolisée, plus de 3000 litres de gaz oïl sont saisis. Les individus interpellés devront être déférés devant le procureur de la république, et les produits saisis mis à la disposition de la commission régionale de sécurité pour statuer sur la suite à leur donner.

UN LAISSER ALLER INEXPLICABLE DANS LES SITES D’ORPAILLAGE, FACTEUR FAVORISANT UNE INSECURITE AMBIANTE

L’orpaillage est réglementé par la loi 2003-36 du 12 novembre 2003 portant code minier. La plupart des orpailleurs font fi de cette loi et s’installent de façon anarchique portant d’énormes dégâts sur l’environnement avec l’utilisation abusive du mercure, et depuis un certain temps du cyanure et des explosifs comme il nous est donné de le constater dans le site de Sambarabougou situé dans la communauté rurale de Missira Sirimana, dans le département de Saraya.

Ici, plus de quatre mille orpailleurs dont les deux tiers sont constitués d’étrangers, ont installé leurs quartiers dans le permis d’exploration de la compagnie Bassari Ressources dans son projet de Makabingui. Dans ce site, rien que pour cette année, une dizaine d’orpailleurs y ont péri suite à des éboulements engendrés par l’utilisation d’explosifs. L’or qui y est exploité est vendu en dehors du territoire national avec un important flux monétaire qui échappe aux hommes d’affaires sénégalais.

La porosité des frontières facilite l’importation des produits dangereux comme l’acide sulfurique, le cyanure et les explosifs. Sambarabougou, Douta et les autres sites d’orpaillage sont devenus le champ de prédilection de malfrats qui s’adonnent à un trafic intense de drogue. La prostitution y a atteint des niveaux alarmants avec à la clef la prolifération de maladies sexuellement transmissibles.

Des langues se sont vite déliées pour pointer du doigt certains gros bonnets qui seraient derrière cette activité car, comment expliquer qu’avec le niveau de pauvreté dans la région de Kédougou, que des orpailleurs puissent se payer le luxe d’acquérir des centaines de kilogramme de cyanure quand on sait que le kilogramme coûte un million et demi de nos francs. De plus en plus de voix s’élèvent pour inviter les pouvoirs publics à mettre de l’ordre dans cette activité, en créant des couloirs d’orpaillage et des comptoirs d’achat à Kédougou tout en mettant la compagnie Bassari Ressource dans ses droits.

De l’avis du chef de ce projet Moussa Diba, le préjudice subi est énorme. Non seulement l’or leur est piqué, mais aussi la dite compagnie ne peut poursuivre ses opérations de sondage pour porter son potentiel à 35 tonnes et pouvoir envisager l’exploitation.

La coalition nationale des associations de la société civile sur la gouvernance des ressources minérales, à travers le président du comité de pilotage y a effectué une mission de bons offices pour que les orpailleurs quittent le permis de Bassari Ressources, mais c’était sans compter avec la détermination des orpailleurs. Il appartient à l’Etat de prendre toutes ses responsabilités pour assainir le secteur et doter les hommes en bleu davantage de moyens aussi bien logistiques qu’humain pour mettre pour de bon un terme à l’anarchie et à l’insécurité qui caractérisent ces sites d’orpaillage qui ont fini d’absorber un nombre inestimable d’enfants qui ne vont plus à l’école et bon nombre de leurs parents qui tournent le dos à l’agriculture.

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