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Kédougou: prostitution, travail des enfants, traite des personnes

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La traite des personnes existe bel et bien au Sénégal. Elle se manifeste sous différentes formes, notamment la prostitution, l’exploitation d’enfants à des fins mercantiles, etc. Hormis d’être réputée pour l’exploitation de l’or, Kédougou est une région où les pires formes de travail des enfants et des travailleuses du sexe dans les zones d’orpaillage traditionnel sont une réalité. L’absence de l’Etat et la porosité des frontières aidant, la ruée vers l’or constitue un terreau fertile pour des réseaux bien organisés qui peuvent vivre des durs labeurs des filles et petits garçons convoyés sur les sites d’orpaillage.

«Je viens de Bénin City, une bourgade de Lagos (Nigéria). J’étais mariée, mais depuis la mort de mon mari, j’ai quitté mon pays en compagnie de mon petit ami pour le Mali. J’ai laissé mon copain dans ce dernier pays pour venir travailler au Sénégal. J’ai opté pour ce métier, c’est un choix personnel». C’est une prostituée nigériane qui se confie ainsi à une équipe de journalistes ayant pris part, du 06 au 12 mai 2013 à la «Caravane de sensibilisation avec les professionnels des médias sur la traite des personnes en zone aurifère (Kédougou)». Mission à l’initiative de la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP) en partenariat avec l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et élargie à des représentants de la société civile et d’Ong.

Dans cette partie du pays où tout ou presque est permis, la prostitution nourrit son homme, pardon le réseau qui l’entretient. «Kharakhéna, c’est un nouveau site, les gens n’ont pas encore assez d’argent. C’est pourquoi la passe est à 2000 F Cfa au moins. Il faut ‘’marchander’’. A mon arrivée au Sénégal, j’étais installée à Sambrambougou où les choses marchaient très bien, mais un incendie a ravagé notre habitation emportant tout ce que nous avions gardé comme biens», explique-t-elle.
Assise sur un bidon vide sous l’ombre d’une case en « crintins » couverte de paille laissant entrevoir beaucoup de choses à l’intérieur et qui lui sert d’habitation, elle répond aux questions en anglais, par l’intermédiaire d’un «traducteur local» habitué de ces zones. Réticente au départ, comme beaucoup d’autres, qui à la vue «d’intrus» (les caravaniers que nous sommes ont choisi de se cacher), elle s’essaie au jeu de questions réponses non sans difficulté. En face d’elle, sa copine, habillée d’une petite culotte assortie d’un «body» couvrant à peine le ventre. Couchée à plat-ventre sur un paillasson à l’entrée de la case, elle ne cessait de l’interrompre, en anglais bien sûr, comme si elle avait peur de quelque chose.

Un million pour… se retrouver prostituée

La règle, c’est la méfiance. Il est formellement interdit de parler à des étrangers, des groupes d’individus, de surcroît aux médias ou de se faire identifier, de peur des représailles du «patron caché». Il faut donc user d’astuces pour décrocher des témoignages ou «aveux». C’est ainsi que sur les conseils des responsables de la caravane et de correspondants locaux des différents organes de presse, la quinzaine de journalistes et les autres membres de la mission se scindent en petits groupes de deux ou trois personnes pour aborder séparément les prostituées. Et ça marche, mais pas à tous les coups.

Les échanges continuent. Même si au départ, la jeune femme a affirmé choisir le travail du sexe volontairement, elle a fini par lâcher : «Le patron vient de temps en temps récupérer son argent». Combien ? Mystère ! Une chose est sûre, c’est qu’il y a des gens tapis dans l’ombre à qui profite le travail de cette prostituée et certaines de ses camarades. Une personne ou un réseau qui vit de l’œuvre de ces travailleuses du sexe. C’est à ce niveau que l’on peut parler de traite, même si c’est en connaissance de cause ou avec «consentement» que ces dernières exercent ce boulot. A l’image de cette jeune-femme au teint clair tâché de noir (elle s’est dépigmentée) rencontrée à Kharakhéna, un nouveau site d’orpaillage situé à 90 km de Kédougou, dans le département de Saraya, elles sont des centaines voire des milliers de jeunes filles, femmes et même des mineures originaires de la sous région, particulièrement du Nigéria et du Ghana, qui n’ont de métier que de «monnayer leurs corps» au niveau des sites d’orpaillage traditionnel ou «dioura». Pis, non seulement elles sont sans aucun papier, document ou titre de voyage, parce que confisqué par les «passeurs», certaines prostituées affirment avoir payé un million francs Cfa à leurs passeurs, pour la plupart des femmes, pour venir au Sénégal.

Risques du métier

De Sambrambougou à Sabodala en passant par Samécouta, Tomboronkoto, Kharakhéna, etc., les filles de joie trouvent «leur compte» au niveau des diouras, malgré des difficultés. D’ailleurs dans cette dernière localité, un espace est aménagé juste derrière les concessions des «diouratiguis» (orpailleurs) rien qu’à elles. Il s’agit de plusieurs dizaines de cases faites de crintins ou entièrement de paille «tissée», donc un village en marge du village. C’est ici qu’elles reçoivent leur clientèle, non sans risques des fois. «Certains viennent s’attacher nos services et refusent de nous payer une fois leur libido assouvi. D’autres nous forcent à coucher avec eux sous la menace de brûler nos cases. Quand on refuse, ils mettent leur menace à exécution, réduisant en cendres tout l’argent et biens gagnés», confie une Ghanéenne. Et de poursuivre, en réponse à une question, «j’aimerais rentrer, mais je n’ai pas les moyens. Je n’ai aucun papier, tout est avec elle (ndlr-la passeuse). J’ai peur de m’enfuir, car je peux être rattrapée et tuée». Selon des sources bien au fait de la situation, il y a des réseaux bien organisés chargés du convoyage de prostituées de la sous région, notamment des Ghanéennes et Nigérianes, vers les sites d’orpaillage traditionnel.

Et pour ce qui est du Nigéria, c’est tout une cérémonie rituelle qui est organisée lors du départ de ces jeunes filles pour travailler sous d’autres cieux comme au Sénégal. Lors de ces manifestations aux relents mystiques, présidées par des charlatans et autres marabouts pris pour témoins, les «élues» s’engagent à rembourser le convoyeur tous les frais de déplacement. Gare à celles qui ne respecteraient pas cet «engagement cultuel». Ce qui «justifie ou donne droit aux faussaires» de les exploiter.

« DIOURATIGUI » MINEURS
L’autre «crime»

La traite des personnes au niveau des «diouras» ne concerne pas que les prostituées. Des milliers d’enfants travaillent ou sont utilisés dans les zones d’orpaillage. Ces mineurs, parce que malléables, descendent dans des puits dont la profondeur peut atteindre 30 mètres, manipulent des produits dangereux tels le cyanure, le mercure, des dynamites, à leurs risques et périls.

Début d’après-midi a Kharakhéna. Le soleil darde impitoyablement ses rayons sur la terre. Sous ce soleil de plomb le site d’orpaillage traditionnel situé à 35 km de la frontière avec le Mali grouille de monde. Va-et-vient de personnes toutes en sueur, couvertes de poussière ou de boue, pour l’essentiel, sous le vrombissement de grosses motos. La canicule n’entame en rien l’ardeur de milliers d’individus de tous âges qui s’activent dans la recherche du métal précieux.
Le maître mot, trouver de l’or à tout prix. Et tous les moyens aussi bien matériels qu’humains sont mis à contribution, même des enfants, pour y parvenir. Au pied de la colline, sur un vaste espace, tout le monde vaque à ses occupations. Dans ce melting-pot, le malinké, le bambara, le mandingue, le pulaar, le mossi, l’anglais où le français, sont les principales langues usitées.

A côté d’un attroupement, le regard candide, un petit garçon habillé d’un pantalon assorti d’un tee-shirt taché de boue ocre, attire l’attention. A. Ba vulnérable, teint clair, des sandales usées aux pieds, le ventre un peu ballonné assiste ses parents. «J’ai 7 ans. Je viens de Labé en Guinée. Je travaille ici avec mes parents. Je les aide à laver le sable aurifère. Je n’ai jamais été à l’école».

Non loin de là, vers ce qui sert d’abris pour les préposés à la sécurité du site, S. Sidibé, un jeune malien âgé de 16 ans. Il est à Kharakhéna depuis 8 jours (à la date du 7 mai dernier). «Je suis membre d’une équipe de trois Maliens. Nous rencontrons d’énormes difficultés qui ont pour nom le manque de nourriture et d’eau potable. Nous consommons l’eau du puits. Pour des nouveaux venus comme moi, cette eau provoque de la diarrhée, de la dysenterie et autres maux de ventre». Pis, confit-il, «il y a des cas de bilharziose. C’est à peine qu’on parvient à pisser et cela fait très mal».

Payer au prix fort

A l’en croire, il faut débourser au moins 500 F Cfa pour manger à sa faim. Et, pour la boisson, «il n’y a qu’une seule pompe pour alimenter tout le village et le bidon d’eau coûte 500 F Cfa à la pompe et 200 F Cfa pour l’eau de puits. Quand on n’a pas les moyens et qu’on n’est pas pris en charge, on ne peut s’en sortir. On est obligé de revendre aussitôt chaque gramme d’or trouvé pour survivre. On n’a pas le choix car avant de garder quelque chose il faut d’abord avoir le ventre plein», lance le jeune malien.
A son avis, des fois les gens sont obligés de creuser des puits d’un à deux mètres de profondeur pour étancher leur soif avec tout les risques que cela comporte. Non seulement les produits toxiques manipulés peuvent se retrouver dans l’eau, mais l’hygiène fait défaut. A la question de savoir s’il est allé se faire consulter dans une structure de santé, S. Sidibé répond: «celui qui n’a pas de quoi manger, comment peut-il trouver les moyens pour aller à l’hôpital, se soigner. Ici c’est chacun pour soi».

Alors que nous prenons congé de ces orpailleurs, un autre, lui aussi d’origine malienne nous interpelle. «Monsieur, vous êtes docteur ?» «Non ! Pourquoi cette question», lui avons-nous rétorqué. Triste, la voix tremblante, le regard fuyant, le jeune garçon lance: «Mon grand frère s’est coupé la main depuis quelque jours. La plaie s’est infectée et il souffre beaucoup. Il ne peut rien faire, moi non plus, faute de moyens. Je ne travaille plus, étant à son chevet. Je l’ai persuadé de rentrer au pays, mais il refuse encore sous prétexte qu’il est venu chercher de l’or et n’a encore rien trouvé. Donc il ne peut pas rentrer les mains vides».

Mais, le problème est autre. L’Inspecteur régional du Travail et de la Sécurité sociale de Kédougou, Ouseynou Diop, mis au courant, expliquera qu’en réalité ces ressortissants de pays limitrophes n’ont souvent aucun papier. C’est pourquoi, même en cas de maladie, ils n’osent pas se rendre dans une structure de santé, préférant recourir aux médicaments par terre ou traditionnels.

Ce que confirme un Burkinabé. «Je ne connais pas mon âge exact, je n’ai pas d’extrait de naissance, ni aucun papier. A la frontière, nous avons payé 1000 F Cfa chacun pour entrer au Sénégal. Les Sénégalais sont bons, mais au Mali, à chaque poste de contrôle, à l’entrée comme à la sortie, il faut casquer 6000 F Cfa quand on n’a pas de papier», fulmine-t-il.

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3 Commentaires

  1. Je suis tres touche du fond de mon coeur de la maniere dont la presse parle ces jours de kedougou et surtout de l’orpaillage qui traine tous ses maux prostitution traite des personnes et insecurite.Il est temps que nous originaires de cette region orientale du senegal prennent conscience des maus dont certaines de la presse en ligne ou ecrite parlent de notre milieux.aucun effet benefiques slement que des choses nefastes.Et dieu sait que ces hommes de presse naide en rien pour une evolution psitive de la situation ds ces milieux Mieux les organisations qui se disent combattre les nvelles formes d’esclavage ne font que vivre du sang de ces personnes ds ces sitauations .ces orgaismes ONG ne vivent que de ces situations ,tjrs denoncer etjamais apporter de solutions positives.Dans kel region du senegal les enfants de moins de 16ans ne travaillent paspour nourir des familles ,quelle famille a dakar n’exploite pas les petites bonnes menageres?dans kel ville du senegal il n’ya pas la prostitution?Pensez vous ke le gvrnement ki ne peut pas donner du travail a tout un chacun a intereta mettre fin a ces situations ?Ces gens ki denoncent ont ils une morale Dans kelques jrs nous originaires creeront un front de lutte contre ces personnes mal intentionnees ou journalistes,Il faut savoir denoncer objectivement ,Les personnes sont plus exloitees ds les villes qu’a kedougou,nous sommes debout contre toute presse ki a vocation de nuire a notre honneur et notre milieux

  2. Mamoudounding, tu as absolument raison il faut que les originaires de ce belle region que j’ai visiter fassent quelque pur redorer le blason de kedougou. Aussi Xalima news doit arreter de poster des articles non signes, ce n’est pas du tout professionel.

  3. et vraiment ce que lapresse du dans cette region est quasiment vrai car moi je vu dans cette region depuis 8 ans maintenant et sincèrement c’est la triste réalite et d’ailleur meme comme preuve ya des filles qui marchande leurs sexe entre 2000 « kemé nani » et 5000 pour une durée de 24h à domicille si vraiment le gard desire et en plus cela ce passe dans des maisons des autorités quelle soit religieux ou coutumieres et cela ya meme des preuves à l’appui masssa kedougou que Dieu les conscientieux vraiment sur ce comportement de la clandestinité du sex

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