SIDY LAMINE NIASSE
Peiné par le décès de S. L. Niasse. Encore plus en apprenant qu’il a succombé à une crise cardiaque.
Sur cet homme tout a été déjà dit par les amis : le débat public, la presse, la démocratie, la religion, lui doivent beaucoup pour ses multiples initiatives. Sidy était un intellectuel de combat à la verve haute. Quelquefois controversé, ses sorties et ses prises de position osées sur les questions nationales ne laissaient personne indifférent.
De lui, je ne dirai pas grand-chose, sinon indiquer qu’il y a quelques semaines, il y eut une sorte de rencontre intellectuelle entre nous. Il avait lu ma note du livre de Bakary Sambe et avait cherché à entrer en contact avec moi. C’est ce que me rapporta l’ami Ousmane S Diaw qui faisait l’intermédiaire entre nous. Malheureusement, nous n’avons pas pu discuter. À la peine s’ajoute donc le regret de n’avoir pas pu échanger et apprendre de cet homme de culture.
Je dirai deux mots en revanche sur la cause de son décès.
Il faut urgemment demander des comptes à nos dirigeants sur cette recrudescence des maladies cardiovasculaires dévastatrices, eux qui ont le mandat de veiller sur notre santé.
De manière récurrente, les spécialistes nous disent que les maladies cardiovasculaires constituent la première cause de mortalité au Sénégal chez les adultes.
S’il y a une émergence c’est bien celle de l’hypertension artérielle, des crises cardiaques, des accidents vasculaires cérébraux (Avc) et du diabète.
Du fait de l’exacerbation des Avc, beaucoup d’adultes seront bientôt en situation de handicap. L’alimentation est indexée. L’ami Guillermo Sintes Diaz, vrai ministre de la santé sur Facebook, infatigable militant de la saine alimentation et pourfendeur des aliments industriels – qui ne coûtent pas cher mais nous coûtent cher en terme de santé -, rappelle souvent les vertus de la prudence et de la prévention dans ce domaine.
Une prévention que le Sénégal, petit pays, qui compte environ 100 cardiologues pour 14 millions d’habitants, qui présente un déficit d’équipements et où une opération du cœur peut coûter, nous dit-on, 3 millions de francs…coloniaux, ne fait pas assez.
La santé, plus que l’éducation, doit être au cœur du développement social et économique. Car pour bien étudier, il faut d’abord être en bonne santé. Il faut veiller à la santé des hommes qui utiliseront les infrastructures.
Une renaissance ne saurait être le fait d’impotents.
Khadim Ndiaye