A l’en croire, avec un tel fichier, le ministre de l’intérieur peut tout manipuler à sa guise.
«Aujourd’hui, le ministre de l’Intérieur peut faire battre n’importe qui dans mon bureau. Jusqu’au dernier moment les services du ministère de l’intérieur peuvent éditer des cartes d’identité et d’électeur», a affirmé l’ancien ministre sous le régime socialiste de Diouf. Il a expliqué «qu’avec ce fichier qui n’est pas biométrique (il est numérique), la base de données n’est pas unique».
Dans cette même veine, Kahlifa Ababacar Sall a dit toute son inquiétude sur le processus électoral. «Je suis inquiet. On a tous suivi en 2007 que le Pouvoir n’innove pas dans sa manière de faire. C’est du blindage et du blocage qu’on a durant tout le processus», a développé le maire de Dakar. «Aujourd’hui, les partis politiques ne maîtrisent ni l’état nominatif ni la carte électorale. C’est le ministre qui gère le fichier en y faisant ce qu’il veut… », s’est-il plaint.
«Comment un audit peut-il dire qu’un fichier est fiable sans faire de recommandation ? Cela n’a pas de sens», a clamé le socialiste qui regrette que les partis politiques «aient permis au gouvernement d’avoir la main mise» et sur le fichier et sur la carte électorale.
C’est pourquoi, il estime que non seulement il faut régler le problème du fichier mais encore, il faut s’occuper du mode de votation.