Sans conteste Kouthia a imposé son style. Le comédien est devenu incontournable dans le paysage médiatique sénégalais et il ne cesse de progresser. Dans cet entretien, il revient sur son parcours, ses ambitions et sa manière de travailler. Voyage dans l’univers caustique d’un humoriste qui n’arrive pas encore à se prendre trop au sérieux…
Présentez-vous à nos lecteurs.
Je m’appelle Samba Sine, mais on m’appelle Koutia depuis l’âge de 14 ans. Cependant mon véritable nom qui se trouve sur mes papiers d’identité, c’est Samba Sine.
Qu’est-ce qui vous a poussé à faire de la comédie ?
Je dois dire que j’ai attrapé le virus depuis ma tendre enfance. J’étais souvent en compagnie de mes grands frères qui aimaient raconter des blagues et je prenais bonne note. Par la suite, j’ai fréquenté les troupes des Asc comme Mom Sa Réw. J’avais aussi des grands frères qui étaient membres de la célèbre troupe théâtrale Unapes de l’Université Cheikh Anta Diop et je les suivais souvent. Je regardais aussi la troupe de Mboty Pom. Il se trouve aussi que de fil en aiguille, j’étais très souvent sollicité pour animer les différents plateaux qui étaient organisés dans notre quartier. Je racontais alors des blagues pour détendre l’atmosphère et c’est parti comme cela.
Comment pouvez-vous expliquer le fait qu’il vous arrive d’imiter la voix de différents personnages avec une réelle justesse ?
Je crois que c’est parce que je dispose d’une oreille attentive. Cela requiert beaucoup de temps et d’écoute. A mes débuts, je n’arrivais pas à restituer des voix comme celle d’Abdou Diouf et d’autres personnages. Il me faut donc quelquefois beaucoup de temps avant d’arriver à un résultat probant. J’écoute beaucoup la personne, je regarde ses tics et sa manière de parler, sa gestuelle pour mieux m’imprégner. Il faut combiner des facteurs comme sa diction, son débit, ses expressions favorites et tout le cérémonial. Pour tester le résultat, je l’expérimente devant mes amis. En réalité, je dispose d’un public test sur lequel j’expérimente toutes mes créations avant de le proposer au grand public. C’est après avoir recueilli leur avis que j’effectue le grand saut.
Il est vrai que vous étiez un imitateur reconnu mais votre succès a véritablement augmenté quand vous êtes devenu animateur radio. Pouvez-vous nous expliquer ce fait ?
Pourtant j’ai eu à sortir des cassettes avant de fréquenter les stations de radio. J’ai commencé par la cassette «Dal Yi». Je l’avais sortie avec la structure Xippi de Youssou Ndour en 1997. Par la suite, j’ai sorti une autre cassette avec Talla Diagne, «Xorom Si». Après j’ai travaillé avec El Hadji Ndiaye sur le produit titré «Intégration Africaine». C’est par la suite que j’ai commencé