03 mois assortis du sursis, c’est la peine que le parquet a requise contre l’animatrice Gagnessiry Guèye, accusée d’abus de confiance par l’ex-époux de sa fille. La dame qui comparaissait libre, ce lundi devant le tribunal des flagrants délits de Dakar, sera édifiée sur sort jeudi prochain, 03 mars.
Le procès s’est déroulé dans une ambiance tendue avec notamment des échanges de paroles peu agréables entre les avocats des deux parties. D’ailleurs, le président de l’audience, El Hadj Malick Dembélé a été obligé de susprendre le procès pour quelques minutes, non sans faire un petit rappel à l’ordre aux robes noires.
La prévenue qui faisait face aux juges s’est montrée sereine, malgré les questions très offensives de Me El Hadj Diouf qui a fini par être interdit de poser directement ses questions à la prévenue, puisque c’est le président de l’audience de l’audience qui se chargeait de transmettre aux concernés.
Face aux juges, Gagnessiry Guèye qui comparaissait libre, suite à sa mise en liberté provisoire, après sa première comparution, a clamé son innocence. Elle a soutenu avec véhémence que le plaignant lui a offert les 2,6 millions francs qu’il lui réclame.
« Amadou Niang voulait acheter un terrain d’une valeur de 8millions. A cet effet, il m’a envoyé par le biais de Western Union, différentes sommes qui ont atteint 2,6millions. Suite à l’échec de la transaction, il a réclamé la restitution de son argent. Lorsque le montant a été soldé, il en a fait cadeau à ma fille avec qui il était marié », raconte Gagnessiry Guèye.
La prévenue de poursuivre : « à ma grande surprise, deux jours après la Tabaski, il m’a réclamé l’argent. Lorsque je lui ai rappelé qu’il m’en avait fait cadeau, il m’a rétorqué qu’il avait le droit de se rétracter ». « C’est en ce moment que le problème de divorce avec ma fille a été soulevé », précise Gagnessiry Guèye qui déclare qu’elle n’a aucune preuve pouvant attester la donation. « Si je savais que les choses finiraient à la barre, j’aurais mille preuves », déclare-t-elle avant d’être confortée par sa fille.
Fatou Nago Guèye qui a été entendue à titre informatif, affirme que son ex-mari a effectivement offert l’argent à sa mère. « Après l’échec de la transaction il m’a appelée en me disant : j’avais l’intention d’acheter le terrain pour toi, comme je n’ai pas réussi à l’acquérir, j’offre à ta mère les 2,6 millions que j’avais versés ».
Une allégation battue en brèche par Amadou Niang qui soutient mordicus qu’il n’a jamais donné cet argent à l’animatrice. Une déclaration confortée par les avocats du plaignant qui soutiennent que la prévenue a dépensé les 2,6millions. « Elle n’a pas été capable de restituer l’argent, malgré les mises en demeure », déclarent tour à tour Mes Emmanuel Padonou et El Hadj Diouf.
Les avocats de M. Niang écartent également les allégations selon lesquelles leur client veut se venger à cause du divorce. Estimant les faits d’abus de confiance établis, ils ont demandé au tribunal de maintenir l’animatrice dans les liens de la prévention. Aussi réclament-ils, la restitution des 2,6 millions consignés par la prévenue.
Embouchant la même trompette que les avocats de la partie civile, le représentant du parquet a requis 3mois assortis du sursis.
A sa suite la défense a, à l’unanimité plaidé la relaxe pure et simple. Convaincus de l’innocence de leur cliente, les conseils de la prévenue estiment que cette procédure est une forme de représailles. « Puisqu’il ne peut rien contre la fille, il a cherché à atteindre la mère qui est une animatrice connue », affirme Me Ibrahima Mbengue. « Ce n’est pas une affaire d’abus de confiance mais c’est une guerre qui est lancée » renchérit Me Samba Sô qui considère que le fait que leur cliente ait consignée, ne signifie pas qu’elle soit coupable.
S’inscrivant dans la logique de leurs confrères, Mes Khalil Sèye et Massokhna Kane ont demandé la restitution de l’argent consignée.
Le tribunal rend son délibéré jeudi prochain, 03 mars.
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