Alex (Romain Duris) est d’un physique virile, barbe négligée, regard macho et une allure fauve. Il a du bagou et exerce un drôle de métier. Si ça en un ! D’ordinaire, ceux qui animent les agences matrimoniales rapprochent les cœurs en créant des opportunités de rencontre. La société qu’Alex a montée avec sa sœur et son beau frère qui forment un couple dépareillé s’est spécialisée dans les brise-cœurs.
La carte de visite de cette entreprise hors du commun se décline ainsi : « Votre fille unique est follement amoureuse d’un sinistre imbécile ? Votre sœur vient de se fiancer à une brute épaisse ? Votre meilleure amie sort avec un con ? Un homme peut encore sauver la situation. Son nom : Alex Lippi. Sa profession : briseur de cœur. Sa méthode : La séduction ». Alex dont le personnage est bâti sur le mensonge, le jeu de rôle et l’audace se prévaut tout de même d’une éthique : celle de n’accepter que les missions dans lesquelles la femme est malheureuse.
Il est payé pour faire prendre conscience aux femmes que leur vie sentimentale n’est pas viable. Surtout n’allez pas croire que le métier de briseur de cœur n’est pas sans risque et qu’il suffit avec une belle gueule de claquer des doigts pour que la nana vous suit et lâche son amoureux. C’est un métier exposé qui demande des prédispositions à la James Bond enroulées dans du velours. C’est le genre dans lequel s’inscrit le film qui le veut puisqu’il s’agit ici de comédie romantique ourlée de film d’espionnage par les méthodes de filage, de surveillance.
La division du travail au sein de l’entreprise « Briseurs de couple » est stricte. C’est Alex beau gosse qui va à l’assaut, Mélanie (Julie Ferrier), sœur d’Alex est la directrice financière de la boite et veille sur le code de déontologie : « Ne jamais briser de couple pour des raisons raciales ou religieuses, confidentialité absolue et disparaitre une fois la mission terminée ». Mar (François Damiens) mari de Mélanie gère la partie technique des missions. Il est un informaticien chevronné quelque peu loufoque.
La mission de l’équipe commence au Maroc avec Max sous les habits d’un humanitaire médecin sans frontière. Mission qui comme d’habitude se termine avec succès. Car depuis dix ans qu’il pratique ce métier un peu partout dans le monde, pas l’ombre d’un échec. Mais à vouloir toujours pousser le bouchon un peu plus loin, le risque des se prendre à son propre jeu devient réel. Sa dernière mission sera périlleuse car il s’agit de séparer un couple follement amoureux celui de Juliette (Vanessa Paradis) et de l’Anglais Jonathan (Andrew Lincoln) bien sur tous les rapports et fortuné en plus. Le hic est que Van Der Becq (Jacques Frantz) le père de Juliette ne veut pas de ce mariage.
L’Arnacoeur, premier long métrage de Pascal Chaumeil qui a travaillé pour la télé et la publicité est un bon divertissement tricoté avec des fils du romantisme à l’eau de rose qui fait qu’une tête pensante sortie de Hec s’amourache d’un vulgaire séducteur, avec aussi des films du films d’action avec les ingrédients que sont la planque, l’écoute téléphonique, la fausse identité etc… Beaucoup de transformisme dans ce film avec un Alex et une Mélanie que l’on retrouve sous diverses personnalités. Sur un solide scénario de Laurent Zeitoun, Jérémy Doner et Yoann Gromb, Alex le séducteur tire le film vers le haut en soufflant dans l’outre des sentiments le chaud et le froid. L’arnacoeur est à l’affiche ce vendredi 3 septembre à l’institut français Léopold Sédar Senghor de Dakar
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