L’équation El Hadji Diouf. Par Abdoulaye Thiam

Les “Lions“ du Sénégal de football semblent retrouver la dynamique du groupe et une quiétude qui augurent de bonnes choses en perspective d’une qualification à la Can 2012, premier objectif de Amara Traoré. Toutefois, un débat s’est installé sur le retour ou non de El Hadji Diouf dans la tanière. Un come-back si, il venait à être effectif, qui ne serait sans conséquences dans l’esprit et la dynamique du groupe de Amara Traoré.

Le retour ou non d’El Hadji Diouf dans l’équipe nationale du Sénégal alimente les débats. Au début, c’était les troubadours et autres lobbyeurs qui l’intéressé aurait activité qui plaidaient pour sa cause. Mais depuis un certain temps, des voix autorisées se sont aussi prononcées. D’abord, c’était El Hadji Malick Sy “Souris“. Pour l’ancien président de la Fédération sénégalaise de football, “nous avons besoin de joueurs teigneux comme Diouf pour s’en sortir. Il peut faire basculer la balance lors des matches à l’extérieur. Il n’a pas peur de rien“.

L’ancien international sénégalais ira jusqu’à dire que “Diouf, est un phénomène naturel au football“ et que “de tout temps, le sport a fait apparaître des joueurs de ce tempérament du point de vue comportemental. Le staff n’aura besoin que de le gérer par rapport à cela, comme nous avions eu à le faire en 2002“.

Dimanche dernier, c’est Lamine Diack qui prend son contre-pied. Cachant mal son étonnement sur la question du journaliste relative au retour de Diouf, le président de la Fédération internationale des associations d’athlétisme (IAAF), déclare : “si le Sénégal a encore besoin d’El Hadj, vous n’avez pas de football ’’.

Lors de la 3ème journée de la Premier League, disputée le 28 août dernier, Mayacine Mar n’a pas tarit d’éloges sur la prestation d’El Hadji Diouf nonobstant la défaite (1-2) de la son club à Ewood Park, face à Arsenal. Pour rappel, sur un contre initié par Samba, El Hadji Diouf avait filé à gauche, effacé Koscielny avec une facilité insolente et servi Mame Biram Diouf. Celui-ci terminait facilement de près du pied gauche, inscrivant son premier but en Premier League.

L’adjoint de Amara Traoré chargé de la ….communication, saluait ainsi l’attente entre les deux Diouf. Il ajoute sur les micros de la RDV, “c’est tout bénef pour l’équipe nationale“.

Plus nuancé comme d’habitude dans ses propos, Ferdinand Coly, lui admet que “Diouf est sportivement sélectionnable“. Sportivement ! L’adversaire a tout son sens.

Parce que le problème avec le double ballon d’or africain en 2001 et 2002, n’est pas sportif. Loin de là ! Il est plutôt comportemental. Or, depuis, le mercredi 3 mars 2010 à l’Olympic Stadium de Vólos en Grèce, le staff technique est dans la phase de “reconstruction“ ou de “construction“ en perspective de Gabon et Guinée Equatoriale 2012. Une dynamique est élaborée avec un groupe bien défini avec comme tête de file, le capitaine Mamadou Niang.

Ce nouveau Sénégal rappelle la France de Aimé Jacquet de 1994. A lendemain de l’élimination des Bleus par la Bulgarie au Mondial américain, le successeur de Gérard Houiller n’a pas hésité un seul instant à se “débarrasser“ des deux meilleurs joueurs français d’alors : Eric Cantona et David Ginola.

Les “mille et une édito“ du très influent quotidien sportif “l’Equipe“ ne lui feront pas fléchir. Jacquet aura raison au soir du 12 juillet 1998 !

Aujourd’hui, Amara Traoré est confronté presque au même dilemme. Il est difficile pour lui de faire cohabiter des joueurs comme Souleymane Diawara et El Hadji Diouf dans une même tanière. Les échéances aigres doux que les deux joueurs se sont échangés par presse interposée raisonnent dans les oreilles de beaucoup de sénégalais.

Quid la menace de fronde ou de “chantage“ que d’anciens “cadres“ avaient brandi contre toute sélection de Niang et Diawara à l’époque de Lamine Ndiaye ? Voilà autant de faits qui ne plaident pas pour le retour de Diouf dans la tanière. Une tanière qui semble avoir retrouvé sa quiétude. Même si Amara Traoré, reste le seul boss.

sudonline.sn