Des femmes, des vieillards, des chaises non-occupées. Tel était le décor des tribunes, hier, lors du lancement officiel des activités marquant le démarrage des activités de l’Office régional pour l’emploi des jeunes (Orej), présidé par Aminata Tall. La Secrétaire générale de la Présidence dont les militants ont sauvé la rencontre, a assisté impuissante à la bataille rangée entre jeunes du Conseil régional de la jeunesse et nervis recrutés par Fallou Mbacké qui, est revenu longuement dans son discours sur l’importance de la création de cette structure. Le lancement des activités marquant le démarrage officiel de l’Office régional pour l’emploi des jeunes (Orej) a été émaillé d’incidents. Le Conseil régional de la jeunesse, conduit par son président Abdou Niane, s’est heurté aux nervis recrutés pour la circonstance par Fallou Mbacké, le président du Conseil régional. Il s’en est suivi des échauffourées entre partisans de ce dernier et jeunes regroupés au sein du Conseil régional de la jeunesse. Et tout cela devant le ministre d’Etat, Secrétaire général de la Présidence, Mme Aminata Tall venue représenter le président de la République Abdoulaye Wade qui, dès le début, avait opposé une fin de non recevoir à l’invite qui lui a été faite par Fallou Mbacké de venir présider le démarrage des activités de l’Orej. D’ailleurs, à cause de la bagarre entre les deux camps, la Police a opéré à des interpellations, le temps de permettre à la manifestation de se dérouler. Une manifestation qui n’a pas eu le cachet populaire tant souhaité et qui a nécessité, selon des sources bien informées, «des dépenses de l’ordre de 6 millions». Même les 1 000 francs remis à des femmes pour venir meubler le décor n’ont pas pu sauver l’événement que la plupart des conseillers régionaux ont boudé, arguant qu’ils n’ont pas été conviés. Un d’eux, sous couvert de l’anonymat, confie : «Tout a été géré en solo par le Président et son cabinet. C’est pourquoi, nous avons préféré nous abstenir et rester chez nous.»
Moustapha Cissé Lô, en sa qualité de président de la Chambre de commerce et conseiller régional, a boudé. Il a préféré rentrer au prétexte qu’il ne veut pas «assister à des bagarres, au risque d’en être une victime». La mairie en a fait de même. Ni le maire Jacques Baudin, encore moins ses adjoints n’ont daigné répondre à l’invitation. Ce qui a eu comme conséquence une chaise non occupée. Très remontés contre Fallou Mbacké, les jeunes, par la voix de Abdou Niane, ont clamé tout haut leur détermination à aller jusqu’au bout de cette affaire afin que «Wade mette fin aux fonctions de Fallou Mbacké, parce qu’il a voulu tuer notre région». «Le combat, dit-il, vient de commencer et j’invite les fils de Diourbel à venir contrecarrer ce tâtonnement ambiant».
Abdou Niane brandit une plainte contre les nervis que Fallou Mbacké a «recrutés». Il annonce un plan d’action pour «bouter dehors Fallou Mbacké qui ne connaît que la violence, parce qu’il a amené ici des nervis». Son collègue Mamadou Dioum renchérit et parle «d’une citation directe à servir au président du Conseil régional». N’empêche, la manifestation a pu se dérouler convenablement. Et la Secrétaire générale de la Présidence, Mme Aminata Tall, a appelé les deux parties à s’asseoir autour d’une table et à «trouver des solutions pour régler définitivement le problème». Elle a félicité le président du Conseil régional pour cette initiative qui vise à «offrir des emplois aux jeunes et à lutter durablement contre la pauvreté». Auparavant, Fallou Mbacké était revenu longuement dans son discours sur l’importance de la création de cette structure qui lutte contre le chômage et le sous-emploi.
Correspondant
lequotidien.sn
