Dénis Diderot a dit, « Plus vous trouverez de raison dans un homme plus vous trouverez en lui de probité » : s’il a raison, il faut désespérer de la rationalité du Sénégalais ! Nous sommes vraiment un peuple qui aime, adule et fait la promotion des délinquants. Tous les jours, nous voyons de nouveaux riches parader devant nous dès qu’ils sont promus à des postes de responsabilité. Comment un peuple d’hommes libres et raisonnables peut, non seulement tolérer de tels individus, mais encore leur faire allégeance ? Comment expliquer cette tendance du Sénégal à automatiquement voler dès qu’il est sûr qu’il peut le faire sans être puni ? A quoi nous ont servi les religions révélées, l’école et l’Etat ?
Le régime de Macky Sall, qui a pourtant dépensé des milliards pour une prétendue traque des biens mal acquis (et qui alloue un budget à une CREI fantomatique) est un champion du monde en termes de mal gouvernance. Des trafics de visa, de passeports de service et de diplômes, des détournements tous les jours et des dépenses exorbitantes pour des travaux d’infrastructure à la qualité douteuse… Comment avons-nous fait pour accepter que Macky Sall recycle des personnalités qu’il avait lui-même incriminées pour des crimes abjects ? Il suffit de regarder l’entourage du Président et le nombre de ministres incriminés dans des dossiers de détournement de deniers publics pour se rendre compte que nous n’avons que ce que nous méritons. Le pire est que quand on regarde du côté de l’opposition, de ceux qui l’incarnent et de ceux qu’ils recyclent eux aussi, on se rend compte que l’affaire est dans nos gènes culturels. Nous sommes éduqués dans la tricherie, la magie du « tout de suite et maintenant », les combines, la recherche du profit facile. Quand tu critiques le gouvernement ou pose des questions de principe, tes propres parents et amis te conseillent de chercher à te caser. Quand tu accèdes à un poste, au lieu de te conseiller de travailler pour réussir ce que personne n’a jamais réussi voici à ce poste, ce qu’on te dit c’est le fameux « foofu mën nga fa defarôo ». Quelle calamité morale ! Est-ce que ce peuple est sérieux ?
Le problème de la lutte contre la mal gouvernance dans ce pays est que nous sommes éduqués, moulés, façonnés dans la corruption, l’argent facile, la compromission. Nous sommes moulés dans des frivolités incompatibles avec la sobriété, or la sobriété est la condition de la probité. (Ku muñul dô gore). Quand un sénégalais accède à un poste en général, le premier défi qu’il se lance n’est pas la réussite de l’entreprise, mais ce que cette promotion pourrait lui rapporter individuellement. Même dans le secteur privé chacun se débrouille pour avoir des avantages indus. Un plaisantin m’a dit que si on s’avisait à couper la main des voleurs dans ce pays, la première conséquence qui en découlerait est que nous aurons dans quelques années un problème de main-d’œuvre, et la productivité économique serait ralentie. Il ne doit pas très loin de la vérité : on aurait peut-être même des religieux manchots ! Ceux qui ont suivi les déclarations (aveux-accusations) ahurissantes de Farba Ngom à l’Hémicycle concernant de l’argent qu’il aurait, à plusieurs reprises, remis à l’ancienne PM Mimi Touré, sont obligés d’inférer cette évidence empirique : notre classe politique est pourrie. Après avoir entendu de tels propos et en les mettant en rapport avec le contexte de cette contagion de corruption, une seule question s’impose, et elle est adressée à Macky : comment peut-on envoyer en prison des pères de famille pour des motifs douteux, faire preuve d’une telle libéralité avec les deniers publics et dormir tranquillement tous les soirs ?
En réalité, c’est nous qui sommes enfin de compte responsables de tout ce désordre au niveau de l’Administration et des collectivités locales. Nous avons institutionnalisé la pratique de la concussion, car comme dit Rousseau, nous ne demandons plus aujourd’hui à un homme « s’il a de la probité, mais s’il a des talents ». Les plus corrompus sont mythifiés et intronisés en modèles. Dans tout pays normal, Macky Sall aurait été battu dès le premier tour en 2019, mais il est passé par nos vices pour nous obliger à lui faire gagner ces élections. L’instrumentalisation des bourses de sécurité familiale et des organismes de promotion de l’emploi des jeunes en est la preuve manifeste. Nous ne sommes pas résilients face au coefficient d’adversité du monde. Cette classe politique est atteinte d’une maladie incurable, et malheureusement le peuple qui devrait lui opposer une résistance farouche et constante préfère se modeler à l’univers de corruption qu’elle lui propose.
Le racket des policiers sur la route au vu et au su de tout le monde, la privatisation de l’école publique, les scandales fonciers dans les collectivités locales, le tong-tong aux Impôts et Domaines et au Trésor, la personnalisation de la gestion des conseils de gestion dans les lycées et collèges avec des intendants riches comme crésus, la Justice chaque jour éclaboussée par des scandales de corruption, la Douane qui est passe d’être la caverne d’Ali Baba, une presse qui fait du trafic d’influence et du marketing pour des politiciens, et maintenant l’armée avec des rumeurs de trafic sur les missions à l’étranger
Nous sommes tous malades.
Alassane K. KITANE
Kitane tu commences réellement ton dieuferou maintenant ! Enfin tu reconnais que c’est un problème de peuple qu’on a et non un problème de président !! Et qui pour le remplacer ? Un polygame immoral qui va sodomiseur une pauvre orpheline qui a l’âge de son fils aîné Mohamed Sonko ? Ne sois pas plus nafèkhe que le nafékhisme culturel et collectif que tu dénonces ! Un président ou un opposant menteur, corrompu, voleur, manipulateur, violeur vient toujours d’un peuple menteur, corrompu, voleur, manipulateur, violeur…
un peuple pauvre, sans perspective d’amélioration de sort est toujours livré à ses dirigeants civils et religieux corrompus et corrupteurs dépourvus de tout humanisme
mais lemzo tu pense et reflechis j en doute soit objectif et non partisan