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La boulimie du pouvoir de nos acteurs politiques révélée par les investitures pour les législatives Par Tafsir Ndické Dièye

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« En politique, on ne flétrit le mensonge d’hier que pour flatter le mensonge d’aujourd’hui. » Disait Jean Rostand. La lecture de l’actualité politique au Sénégal lui donne assurément raison. Et c’est vraiment désolant. Personne ne peut satisfaire les appétits de nos acteurs politiques. Ils ont beau nous parlé de leur amour pour la patrie, de leur volonté de rupture… dès qu’une compétition politique s’annonce à l’horizon, ils semblent tous perdre la raison. Nous le disions déjà en 2007, à la veille des élections législatives ; nous sommes les statistiques qui permettent aux politiques de bien négocier leur part du butin. Ces gens continueront toujours de prendre les populations pour des ignorants alors qu’elles sont en avance sur eux.

Depuis quelques jours, le peuple et ses préoccupations sont relégués au second plan au profit d’un partage prématuré du gâteau qui se nomme Assemblée nationale. Chacun se dit prêt à être un député du peuple. Beaucoup d’entre eux sont en train de nous mentir, ils ne courent que pour satisfaire leur quête de strapontin. Si la fonction de député ne donnait lieu, en termes d’avantages, qu’à de sobres indemnités de sessions parlementaires, avec obligation d’être présent à l’hémicycle pendant la durée des travaux, nous sommes certains que ces querelles de positionnement sur les listes n’auraient pas lieu. Partout c’est le même spectacle : les seconds couteaux se battent pour le partage d’hypothétiques sièges (très confortables) de député à l’Assemblée nationale. Ils ont, tous, oublié les problèmes des populations au profit de combats politiques de bas étages : être titulaire chacun sur la liste nationale ou départementale. Après de telles bagarres qui démasquent leurs calculs débiles et leurs appétits sournois, qu’ils veuillent bien nous épargner demain leurs discours de campagne trompeurs !

L’hivernage pointe à l’horizon. Le monde rural souffre le martyr avec des problèmes de famine qui inquiètent à la fois les ruraux et leurs bétails. L’école claudique. La hantise des inondations devient pressante. Même les délestages rampent de nouveau. Et la liste des urgences est loin d’être exhaustive. Malgré cela, nous entendons des ministres élever la voix sur des questions insignifiantes de confection de liste en direction des législatives. Ces habitudes de l’ancien régime sont à bannir. Cela conduit à une confusion des rôles qui retarde encore notre marche vers le développement. Chers ministres, cessez le blabla politicien et allez travailler !

La coalition Benno Bok Yakaar ressemble, actuellement, à une supercherie qui ne dit pas son nom, un grand complot sur le dos du peuple et, sous peu de temps, sur celui de l’actuel président. Ces grandes composantes veulent la même chose : le pouvoir. C’est normal puisque ce sont des partis politiques qui aspirent tous au contrôle du pouvoir politique. Par contre, ce qui est anormal, c’est de mentir au peuple en lui faisant croire qu’ils sont unis pour son bienêtre. C’est faux. Totalement faux !

Chaque parti essaie, au mieux, de tirez la couverture de son côté en se positionnant dans le gouvernement et, sous peu de temps, à l’Assemblée nationale, au Sénat, au Conseil économique et social, dans les ambassades, à la tête des directions de sociétés nationales, des conseils d’administration, des agences etc. pour se fortifier politiquement et financièrement. Ces amis d’aujourd’hui seront les ennemis politiques de demain, c’est-à-dire dans cinq ans (ou moins de cinq ans) car, ils vont s’affronter pour la conquête du pouvoir à la prochaine présidentielle (si le président actuel respecte sa promesse de faire un mandat de cinq ans ; et nous sommes confiants qu’il va la respecter).

Nous sommes persuadé que Macky sait cela parce que les prémices sont assez visibles et édifiants.  Cependant, de peur de passer pour un empêcheur de danser en rond, il va continuer à éviter d’être considéré comme le premier à « trahir leur pacte », en leur accordant leur quota dans tout ce qu’il fera. Toujours le même partage du gâteau ! Demain, c’est lui qui sera trahi et combattu sans réserve. C’est ça la vérité. Et il sera seul à rendre compte au peuple car étant le Président élu.

Tant que nous continuerons, dans ce pays, de faire de la politique un métier, le peuple continuera d’en subir les conséquences. Il est temps que cela change. Lorsque dans un pays, les populations, et surtout les plus jeunes, en arrivent à voir la politique comme leur unique bouée de sauvetage, son avenir est mal barré.

Si nous voulons pousser nos jeunes à être performants à l’école, dans leur lieu de formation et de travail, il faut encourager la compétence, la droiture, et l’efficacité à la place de la médiocrité, du copinage et des récompenses politiques qui ne reposent sur rien de républicain car ils nous observent. Et s’ils voient que, se battre pour être une tête bien faite, un cadre supérieur, ne mène à rien… s’ils voient que seuls les hommes politiques prospèrent, quelque soit la bassesse de leur niveau d’étude et de droiture,  il peut arriver que beaucoup d’entre eux désertent l’école et les amphis en faveur de la politique politicienne menée dans les partis, sans exception. Et cela risque de les abrutir.

Monsieur le président Macky SALL, un pays a besoin d’expertises valables pour se développer. Dans les ruptures à faire, il existe celle d’avec la politique comme seul moyen d’ascension sociale. Comment y arriver ? C’est la grande question à laquelle il nous faut répondre avec des actes.

Ces querelles de positionnement dans les listes électorales révèlent toute la carence d’une partie importante de notre élite politique qui n’espère pouvoir rebondir (opposition comme pouvoir) qu’une fois au sein de l’hémicycle, en tant que député. C’est triste. Pathétique. Les vieux renards reviennent à la charge pour ruser avec le peuple et bouffer notre république. Président, quelque soit votre volonté de changement, présentement, avec tous ces profiteurs professionnels autour de vous, nous vous plaignons. Et nous plaignons notre peuple.

Hélas !

Tafsir Ndické DIEYE

Auteur de polars et de poésie

Consultant au Cabinet Thorinius Consulting

Membre du Pôle programme de Macky 2012

E-mail :[email protected]

 

 

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