La caravane dénommée ‘’Ndajey Lèeb – Les rendez-vous du conte’’, qui s’ouvre le 1-er décembre prochain au Centre culturel Blaise Senghor, est une occasion de ‘’jeter un pont entre la tradition orale et la société de l’information’’, ont affirmé jeudi les organisateurs.
La manifestation débutera le 28 novembre par un séminaire de formation de trois jours – à huis clos – de maîtres et professeurs à l’enseignement du conte, a indiqué Annie Coly, présidente du comité scientifique de l’événement, lors d’une conférence de presse. A partir du 1-er décembre, il y aura des tables-rondes et des spectacles gratuits, a dit Mme Coly
L’événement est organisé par les antennes ivoirienne et sénégalaise du Goethe-Institut en partenariat avec le ministère sénégalais de l’Enseignement préscolaire, de l’Elémentaire, du Moyen secondaire et des Langues nationales.
Massamba Guèye, un des animateurs du séminaire de formation, a dit que celui-ci enregistrera la participation de quelque 37 enseignants de l’élémentaire et du moyen secondaire, venus d’établissements de Dakar, de Kaolack et Saint-Louis.
‘’Il ne s’agit pas seulement de techniques mais d’artifices pour permettre aux enseignants d’être des séducteurs le temps du cours’’, a dit M. Guèye qui va animer le séminaire avec l’Ivoirien Taxi Conteur, l’Allemande Julia Klein.
Justifiant le choix de maîtres de l’élémentaire et de professeurs du moyen secondaire, la président du comité scientifique a expliqué que dans l’élémentaire, le conte est abordé à tous les niveaux, de la classe d’initiation au CM2.
‘’Au moyen et au secondaire, on aborde le merveilleux, le conte de fée en sixième, tandis que le conte philosophique est au programme en seconde’’, a dit Annie Coly, précisant que le projet a ciblé des enseignants qui travaillent plus particulièrement le conte, organisent des activités autour du conte.
‘’Ce sont des enseignants qui déplacent le public élève pour aller découvrir le conte dans d’autres espaces ou qui invitent des conteurs professionnels dans leurs classes’’, a-t-elle dit. Elle a ajouté que c’est ‘’une manière de renforcer les capacités de nos enseignants’’.
Plusieurs thèmes de formation sont au programme du séminaire : ‘’connaissance et pratique des outils de travail du conteur’’, ‘’incitation à la pratique de la langue/acquisition de la langue’’, ‘’le rythme du conteur : rythme du texte et rythme du récit’’, ‘’initiation à la narration active’’, ‘’travail avec le Kamishibai’’, ‘’cinq mots pour faire un conte’’.
Selon Bouya Fall du Goethe Institut, les invités de l’étape dakaroise sont les conteurs Mame Daour Wade, Dieynaba Guèye, Matar Diouf et Lamane Mbaye. Chaque spectacle est précédé d’une courte table ronde d’une heure sous forme d’entretien entre le public et les conteurs qui ne jouent pas le soir.
‘’Comment faire le lien entre l’oralité et l’écrit ?’’ (2 décembre), ‘’Conte et cohésion sociale’’ (3 décembre) sont, entre autres thèmes, au menu des tables rondes prévues avant les spectacles.
Ce projet, organisé sur la base du colloque scientifique sur ‘’l’oralité et la société du savoir’’, vise à ‘’renforcer la conscience de la nécessité de maintenir, de préserver, de rendre accessibles les connaissances orales’’, souligne une note de présentation.
‘’Un pont sera simultanément jeté vers l’Allemagne, vers la culture narrative et les limites de cette culture narrative avec la société de l’information’’, ajoute la même source. L’élaboration d’une page web, la conservation et la recherche de la connaissance orale voire l’hébergement sur le portail de l’oralité sont prévus.
ADC/ASG
excellent