Ce serait hasardeux pour le président de la République d’espérer voir les 3500 logements préfabriqués de Tivaouane Peulh, qui devaient servir au recasement des populations des zones inondées de la banlieue. Pour cause, non seulement la Société Mhl, chargée de réaliser cet ambitieux programme, est incapable, faute de liquidités, d’achever les deux villas test à l’entrée de Pikine, mais aussi elle sera, de sources sûres, l’objet d’une plainte devant le Procureur dans les prochaines heures. Au motif qu’un ingénieur, un architecte et un géomètre, dont Mhl s’était attachée les services, courent vainement depuis des mois derrière leurs dus.
C’est un coup dur pour le président de la République, qui fondait un espoir démesuré sur les 3500 logements préfabriqués que lui a récemment fait miroiter la Société Mhl. En effet, la construction par celle-ci des deux villas test à l’entrée de Pikine va atterrir sur la table du Procureur de la République. Au motif que les porteurs du projet desdits logements doivent de l’argent à un ingénieur, Nasser Diop, à un technicien supérieur, Alsine Fall et à un géomètre, Abdou Kâne Sène dit Pape Sène. Et si tout ce beau monde a décidé de traîner la société en justice, c’est parce que la Société Mhl, chargée de construire les logements préfabriqués, n’a toujours pas payé, malgré le service effectué. Les mêmes sources d’ajouter que la plainte collective sera déposée dans les prochaines heures, après l’échec de nombreuses tentatives de médiation.
Arrêt des travaux des deux villas test, faute de liquidités
Une source proche du dossier de regretter : « après l’affaire des Turcs, voilà que le chef de l’Etat vient de nouveau d’être roulé dans la farine ». La preuve, ajoute notre interlocuteur, l’entreprise, qui a fait fantasmer de bonheur les plus hautes autorités sénégalaises, est aujourd’hui incapable d’achever la construction des deux villas test.
Comment Mhl est arrivée au Sénégal ? C’est deux proches collaborateurs du chef de l’Etat à la Présidence de la République, qui l’auraient fait venir dans notre pays. Et lors d’une audience au Palais, Wade a été séduit par le projet. Lequel projet, s’il était réalisé, aurait pu lui permettre de déguerpir une bonne partie des populations des zones inondées, pour les recaser à Tivaouane Peulh. Mais le rêve de Wade n’aura finalement duré que le temps d’une courte réflexion, car le projet en question est actuellement à l’arrêt pour, dit-on, manque de liquidités.
L’architecte Kandji entame une médiation, mais en vain
Joint au téléphone, l’architecte Kandji se réfugie derrière son serment, pour faire la moue. N’empêche, par devoir de vérité, il reconnaît avoir été interpellé maintes fois par les plaignants afin de rapprocher les deux parties et au mieux, de permettre à ces derniers de rentrer dans leurs fonds. « C’est ainsi que j’ai décidé d’entamer une médiation auprès de la Société Mhl, mais on m’a demandé de m’occuper du travail pour lequel j’ai été engagé comme architecte. C’est moi qui ai entamé l’œuvre et qui suis chargé de la continuer », dit-il au bout du fil. Quid de l’arrêt des travaux des villas test ? Là, l’architecte Kandji se dit lié par la confidentialité. « Quand on a prêté serment, on est tenu de se garder de faire des commentaires dans ce genre de dossiers », dit-il pour justifier son silence.
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