Côte d’Ivoire : la victoire d’Alassane Ouattara ne doit pas être contestée
Par Charles W. Corey
Rédacteur
Washington – Les résultats provisoires du second tour de scrutin de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, le 28 novembre, donnant pour gagnant le candidat de l’opposition Alassane Ouattara avec 54,1 % des suffrages, doivent être vus comme « une victoire pour le peuple ivoirien » et ne doivent pas être contestés, a déclaré le sous-secrétaire d’État adjoint aux affaires africaines, M. William Fitzgerald.
Lors de l’entretien qu’il a accordé à America.gov le 2 décembre, après l’annonce des résultats provisoires, M. Fitzgerald a souligné que l’issue de l’élection montrait bien que M. Ouattara « était le choix du peuple ivoirien pour ramener le pays à une démocratie pluripartite ».
Selon des dépêches de presse, le Conseil constitutionnel ivoirien a rejeté la déclaration de la Commission électorale indépendante annonçant la victoire de M. Ouattara aux urnes. De plus, l’armée ivoirienne aurait ordonné la fermeture de toutes les frontières du pays.
Dans un communiqué diffusé le 2 décembre, le porte-parole du Conseil national de sécurité des États-Unis, M. Mike Hammer, a déclaré que les autorités ivoiriennes avaient le devoir « de laisser le processus démocratique se dérouler de manière pacifique et transparente ».
« Les États-Unis condamnent les actes de violence et d’intimidation visant à faire dérailler le processus démocratique et exhortent toutes les parties à s’abstenir de toute violence et de tout propos provocateur », a indiqué M. Hammer.
Les résultats – 54 % pour M. Ouattara contre 45,9 % pour le président sortant, M. Laurent Gbagbo – « montrent assez clairement que M. Ouattara a gagné. Le gouvernement des États-Unis félicite Alassane Ouattara pour cette victoire. Nous applaudissons également le président Gbagbo pour avoir tenu ces élections longtemps attendues. La Côte d’Ivoire est en état de crise politique depuis 2000, soit plus de dix ans. Le peuple ivoirien a attendu patiemment de pouvoir voter à nouveau. Je pense que la très importante participation au scrutin, tant au premier qu’au second tour, montre que le peuple ivoirien a parlé. »
« Toutefois, a-t-il poursuivi, la situation en Côte d’Ivoire est très compliquée, avec des problèmes politiques et sociaux qui résistent parfois à une solution. À l’heure actuelle, le fait le plus important est qu’Alassane Ouattara est le choix du peuple. »
Selon le haut responsable du département d’État, on prévoit que « dans cette course où tous les observateurs accrédités et crédibles ont qualifié les élections de libres et justes, ouvertes et transparentes, les résultats devraient rester définitifs. »
Selon le code électoral ivoirien, a indiqué M. Fitzgerald, les résultats provisoires doivent être soumis au Conseil constitutionnel pour ratification. « Mais clairement, puisque tout le monde a dit – tous les observateurs crédibles, y compris ceux des Nations unies – que l’élection était libre et honnête, nous pensons que le Conseil constitutionnel n’aura aucun motif de modifier les résultats finaux. »
En ce qui concerne les relations américano-ivoiriennes, M. Fitzgerald a reconnu qu’elles avaient « connu des difficultés ces dix dernières années en raison de la crise politique ». Cependant, les États-Unis se sont efforcés, dans de nombreux forums multilatéraux, tels que l’ONU, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) et l’Union africaine, d’aider à réintégrer la Côte d’Ivoire à la communauté internationale des gouvernements démocratiques. « Ces dix années ont été longues. Mais au final, un avenir très prometteur attend la Côte d’Ivoire et nous félicitons le peuple ivoirien. »
(Les articles du site «America.Gov» sont diffusés par le Bureau des programmes d’information internationale du département d’Etat. Site Internet : http://www.america.gov/fr/)