« Enfin » ! « L’Apothéose » ! « Les Lions Rois d’Afrique » ! « Au Sommet de la Pyramide » ! « Pharaonique » !
Voilà quelques manchettes de la presse sénégalaise au lendemain de la conquête du trophée continental, la Coupe d’Afrique de Football, ce 6 février 2022.
Enfin ! Vainqueur des Pharaons d’Égypte, le Sénégal des Lions remporte donc pour la première fois le titre de Champion d’Afrique de football. Le Championnat était organisé par la Confédération Africaine de Football, CAF.
Majestueux ! Mbàra Wàcc Gainde Njaay !
Et l’accueil a été grandiose . Les images demeurent toujours vivaces d’une foule monstre de toutes les composantes du peuple sénégalais, toutes divergences rangées, déferlant dans les rues de Dakar, comme dans pratiquement tout le pays.
« Un peuple, l’unité une fois ! » titrait avec pertinence une publication pour décrire l’accueil.
Illustration de la capacité du sport, mais surtout du Football, à renforcer l’unité nationale.
Le sport s’avère en effet être un ciment de l’unité nationale, autant qu’il est un élément central de la mondialisation. Cette dernière accroit sa visibilité, et du même coup lui octroie une place clé dans l’espace public international.
En revanche, le sport contribue à « humaniser » la mondialisation, et devient ainsi un pur instrument de géopolitique.
Et les nations du monde l’ont bien compris, qui n’hésitent plus à investir massivement dans le sport pour tous les bénéfices à engranger. Nombreux aussi sont désormais les pays qui, dans le but de soigner leur image, de blanchir leur réputation, pratiquent le «Sport Washing», c’est-à-dire recourent à l’organisation de compétitions sportives internationales pour s’attirer les feux de l‘actualité. Avec en perspective des retombées sous forme de gains économiques, mais aussi en prestige, en rayonnement international et même en paix intérieure du fait de la cohésion nationale.
Le fait que la Fédération Internationale de Football Amateur, FIFA, et le Comité International Olympique, C.I.O, comptent plus de pays membres que l’Organisation des Nations Unies, ONU, en dit long sur la place et le rôle du sport dans les relations internationales.
De tous les moyens de promotion_ individuelle et/ou collective_ l’exploit sportif semble être le plus efficace.
Et là-dessus, le football, devenu sport universel, s’impose comme sport-roi; l’équipe nationale de football est généralement regardée et vue comme le drapeau du Pays.
Le Sénégal nous en a donné l’exemple ce 7 février, avec l’accueil réservé aux Lions, l’Équipe Nationale de Football.
Le trophée Coupe d’Afrique de Football place désormais le Sénégal au-devant de l’actualité, et confère au pays une plus grande visibilité internationale.
Pour le bien du Tourisme.
La quasi-totalité des marchés émetteurs de touristes sont membres de la FIFA, et l’actualité sportive devrait constituer un aiguillon pour (re) positionner le Sénégal sur le terrain de la compétition du tourisme international.
Il s’agit désormais de capitaliser sur la visibilité acquise pour mener, ou le cas échéant renforcer une campagne de promotion tous azimuts du tourisme.
Une telle campagne à axer sur un battage médiatique à coupler avec des rencontres avec les professionnels ( tour operateurs, agences de PR et de marketing…) devrait aussi faire la part belle aux marchés en perte de vitesse comme le marché britannique.
Il fut florissant il n’y a guère longtemps, comme résultat du bon partenariat que le Sénégal avait pu décrocher avec le grand tour operateur Thompson.
Beaucoup d’eau a coulé sous les ponts depuis. Pourtant reconquérir ce grand marché est à notre portée maintenant que le Sénégal acquiert avec le football un remplacement tout aussi sportif au Rallye Paris-Dakar qui jadis braquait les phares de l’actualité sur la destination Sénégal.
D’autant que Sadio Mané, star mondiale et figure phare de l’équipe des Lions, est aussi, est surtout connu au Royaume-Uni où il évolue.
La perspective nous parait alors sensée d’associer son nom à tout slogan de campagne sur ce marché précis où il ne manque pas d’admirateurs.
Il s’agira d’œuvrer à susciter chez ces derniers qui ont découvert le virtuose du ballon sur leurs pelouses, l’envie de découvrir son pays d’origine à baptiser, pour l’occasion, Manéland.
Elhadji Aziz Gueye
