« Les tyrans ont une grande connaissance des hommes. Ce ne sont pas des idiots. Ils savent exactement comment on manipule les peuples. Ils avancent jusqu’au bout, jusqu’au moment où la situation leur échappe » Emil CIORAN
La forte pression de l’opinion publique conjuguée à la mobilisation populaire exceptionnelle des sénégalais aussi bien à l’intérieur du pays avec la plateforme « Aar Li Nu Bokk » qu’au niveau international (manifestations de la diaspora en France, en Grande Bretagne…) a contraint Macky Sall à sacrifier son frère, pour tenter de desserrer l’étau autour du clan FAYE-SALL. Mais, ne nous y trompons pas : on est très loin du compte.
Au regard de l’effroyable carnage financier dans l’affaire PETROTIM qui porte l’empreinte de 3 prédateurs de l’économie sénégalaise (Macky Sall, Aly Ngouille N’Diaye, et Aliou Sall), la spectaculaire démission-éviction du notoire délinquant Aliou Sall est un minimum qui s’avère très insuffisant. Car, les charges sont lourdes (népotisme, prévarication, corruption passive et active, concussion, délit d’initié…), et les preuves accablantes (rapport n°94/2012 de l’IGE, publication des PV d’auditions d’AL Housseynou Wane, Directeur d’exploitation de PETROSEN, et de Mamadou Faye Directeur de PETROSEN, traçabilité du mouvement bancaire de 250 000 dollars au profit d’AGRITRANS, une société détenue par Aliou Sall « virement confirmé par El Hadj Kassé, ex porte-parole du Président qui a précisé la nature de la prestation, à savoir une consultance agricole », et confirmation du versement d’un salaire mensuel de 25000 dollars à Aliou le boulimique, sur une durée totale de 5 ans). La forfaiture abracadabrantesque (une trahison contre le peuple) dont le préjudice est évalué à des dizaines de milliards de F CFA ne saurait en aucun cas être soldée par une démission-éviction de la CDC. Aliou Sall doit renoncer à tous ses mandats de Maire de Guédiawaye, et de Président de l’Association des Maires du Sénégal, par une démission forcée comme pour la CDC (qui résulte de la pression populaire) et traduit devant une juridiction indépendante et impartiale, au même titre que ses complices, Macky Sall et Aly Ngouille N’Diaye qui relèvent de la Haute Cour de Justice (la justice sénégalaise sous Macky Sall, n’est pas crédible pour traiter cette affaire).
Au moment où les digues du régime s’effondrent de toutes parts, le camp présidentiel est désorganisé et totalement désemparé. PHARAON SALL qui se croyait invincible est désormais habité par le doute, surpris par la furie d’un peuple désabusé.
Les larmes de crocodile de son frère, Aliou Sall (un délinquant financier hors pair), dans une vaine stratégie victimaire, n’émeuvent personne. L’heure des comptes approche pour le clan FAYE-SALL. Lentement, mais sûrement.
Seybani SOUGOU – E-mail : [email protected]
La pauvreté, la misère et l’analphabétisme sont les plus grandes causes de notre sous-développement. Ils constituent, aussi, le terreau le plus fertile pour développer une «acceptabilité sociale» de nos déviances de toute sorte, particulièrement celles liées aux prévarications de nos hommes politiques. J’ai été gagné par une indignation rageuse et révoltante en voyant des jeunes et des dames de Guédiawaye, qui ont accepté de se faire manipuler par un personnage présumé avoir participé, en réunion (avec Frank Timis et d’autres qui restent à démasquer), au forfait le plus ignoble et le plus scandaleux perpétré contre le peuple sénégalais (générations actuelles et futures). Ces jeunes et femmes agissent contre leurs propres intérêts en étalant à la face du pays qu’ils n’ont aucune conscience de la gravité des faits reprochés à leur «leader» et de l’ampleur des conséquences de ceux-ci sur leur situation quotidienne. Ce présumé co-auteur du détournement et de l’accaparement de nos ressources pétrolières, est descendu, ce jour, dans «sa» mairie, en banlieue, à bord d’un véhicule 4 x 4 de marque LEXUS. Le véhicule que j’ai vu ressemble à une LEXUS RX 450hL dont le prix de base (sans aucune option) est de 73 700 euros, soit 50 millions de nos pauvres francs dévalués, comme le prouve le catalogue du concessionnaire (https://www.lexus.fr/car-models/#models). Le choix des options, comme en raffolent nos dirigeants, pourrait facilement nous rapprocher de la bagatelle des 100 millions de francs CFA. Ce qui rajoute à la cupidité et à l’inconscience l’indécence. Peu importe que le véhicule soit une voiture de fonction (même le Président français Jupiter Macron n’en dispose dans son parc officiel) ou une voiture personnelle (quelle source de revenus honnête, transparente et connue du présumé propriétaire aurait-elle permis un tel achat ?).
Voilà des détails importants qui auraient pu orienter et mettre la puce à l’oreille à nos journalistes et enquêteurs s’ils s’étaient donné la peine de comprendre la logique et la mentalité des nouveaux riches et parvenus au Sénégal. Dans tous les pays développés, l’acquisition d’un tel véhicule entraîne systématiquement une signalisation aux services fiscaux, de lutte contre la fraude et le blanchiment d’argent sale, etc.
Enfin, dans cette affaire, nous avions joint notre voix à celles de sénégalais(es) plus avertis(es) et mieux informés(es) que nous, il y a une année, à travers une contribution publiée ici même, intitulée «La république des conflits d’intérêts» (http://xalimasn.com/la-republique-des-conflits-dinterets-par-ibrahima-sadikh-ndour/). Que personne ne vienne nous dire que ce qui se passe maintenant est «une manipulation de puissances et intérêts étrangers» qui «veulent déstabiliser notre pays». Beaucoup sont au courant des micmacs opérés par une poignée de mafieux pour brader nos ressources naturelles à leur profit exclusif.
Nous venons d’assister, ce jour, une mauvaise et indigeste comédie de la série «Sal(l) pétrole gate». Le combat et la mobilisation doivent se poursuivre et s’intensifier pour la récupération de nos ressources que des vautours ont tenté de nous spolier.
Ibrahima Sadikh NDour