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La faim s’invite dans les ménages

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De plus en plus, la précarité se fait sentir dans les ménages de la région de Sédhiou. Assurer les trois repas quotidiens devient une gageure. C’est la conséquence, dit- on, des ratés de la précédente campagne agricole. Des vivres de soudure sont ardemment attendus. Pendant ce temps, l’hivernage s’installe progressivement dans le sud du pays alors que la mise en place des intrants tarde à être effective.

«Dans les ménages de ce village, très peu de chefs arrivent à assurer les trois repas quotidiens. Avant-hier seulement, deux pères de famille sont venus me voir pour demander de quoi se mettre sous la dent ». Ce témoignage est de Aliou M’baye, chef de village de Dar Es Salam dans le Sonkodou des profondeurs, à quelques encablures de la frontière Gambienne. Il atteste du calvaire des chefs de ménages de la localité pour honorer les trois repas quotidiens.

Mouhamed Cissé, le président du conseil rural de Diana Bah et président du Cadre régional de concertation des ruraux (CRCR) des régions de Sédhiou et Kolda, confirme « la galère » consécutive, dit-il, à une mauvaise campagne agricole. « Il est vrai en effet que dans la région de Sédhiou beaucoup de familles ne sont plus en mesure d’assurer les trois repas quotidiens. Ce n’est pas qu’une seule zone qui en pâtit mais tous les départements de la région. C’est une situation du reste très difficile que nous avons constaté avec beaucoup de peine dans la région. Cela fait suite à la campagne agricole ratée de l’année dernière marquée par l’absence des intrants agricoles », explique M. Cissé.
Et de poursuivre que «l’Etat doit veiller à mettre en place très tôt un soutien avant la fin mai pour permettre aux producteurs d’exécuter convenablement leurs activités».

La dégradation des vallées de riziculture par l’envahissement du sable notamment dans les bas fonds de Bakoum, a brisé les espoirs, selon Naba Doumbouya, membre de groupement féminin de Moricounda. Selon lui, «ces vallées sont envahies par le sable, les canalisations sont bouchées et il devient quasiment impossible de développer la culture du riz». Quant au sel, il a fini de s’inviter à cette dégradation en faisant accroitre l’acidité des terres.

Naba Doumbouya constate pour s’en désoler : «dès la levée des plans, le sel détériore les cultures de riz. On en souffre depuis quelques années. L’institut national de pédologie y avait réalisé des diguettes anti-sel mais en raison de l’avancée rapide du phénomène, les ouvrages n’ont pas pu soutenir l’envahissement du sable et du sel. Aujourd’hui, nous sollicitons l’aménagement de ces vallées et l’équipement des producteurs pour assurer la sécurité alimentaire dans nos régions», a ajouté Naba Doumbouya.

Dans le Sonkodou et partout ailleurs dans la région de Sédhiou, de très nombreux foyers souffrent dans le silence, sous le pesant fardeau de la précarité. Suffisant pour le Cadre régional de concertation des ruraux(Cncr) des régions de Kolda et Sédhiou pour demander à l’Etat une généralisation des vivres de soudure dans la région de Sédhiou qui a déjà enregistré ses premières pluies, le week end dernier, à hauteur de quarante huit millimètres.
sudonline.sn

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