Notre langage quotidien est parsemé de formules, de proverbes, de comparaisons, de
métaphores ; en d’autres termes, d’un ensemble de mots et de pratiques langagières transmis
de génération à génération.
Certains propos adressés à la femme, celle dont on dit que « l’esprit est aussi courbé que ses
mamelles », sont assez symptomatiques d’un état d’esprit profondément ancré dans les mœurs
et permettent de comprendre nos sociétés, leur passé, leur présent et, probablement,
d’envisager leur futur.
En l’espace de quarante-huit heures, des interlocuteurs, croyant me convaincre davantage de
l’importance d’entretenir une voiture, m’ont balancé sans sourciller cette phrase :
« La voiture est comme une femme ! »
Cette phrase, comme tant d’autres, est régulièrement utilisée dans nos conversations
courantes, sans que cela ne suscite la moindre interrogation.
C’est d’autant plus intrigant que très souvent, ce sont des femmes d’un certain niveau
d’instruction qui les utilisent, généralement dans des contextes où elles cherchent à se
positionner comme des protégées des hommes.
Comble du paradoxe ! Des personnes déclarées, autoproclamées ou présentées comme
féministes adoptent ces genres de position sur les plateaux des médias à des moments de
grandes audience : journée de la femme, fête des mères, faits divers concernant la gent
féminine, etc.
Difficile de défendre à la fois une égalité homme-femme et d’accepter d’être sous la
protection de l’homme, cet oppresseur, et de réclamer le droit de bénéficier des faveurs de son
tourmenteur.
Dans nos institutions et nos organisations associatives, les femmes réclament fièrement leur
part sous forme d’entités qui leur est exclusivement réservée.
Elles s’y retrouvent et se plaisent à agir en tant que femmes, oubliant le caractère intellectuel,
scientifique de ces regroupements qui n’ont pas grand-chose à voir avec la force physique, la
seule dont les féministes ne se disputent pas encore avec les hommes.
Au lieu de miser sur leur valeur intrinsèque, en tant qu’êtres humains dotés d’une capacité
intellectuelle, au même titre que l’homme (voir les résultats scolaires), les femmes demandent
toujours plus de considération à leur endroit.
Il faudra au préalable se déterminer entre l’égalité intellectuelle, celle des arguments, de la
capacité d’analyse, et l’acceptation d’une certaine infériorité du quotient intellectuel de la
femme par rapport à son « géniteur originel ».
En attendant de comprendre les zamaneries de Zeyda …
Amadou SOW/ FASTEF/UCAD
La femme, l’égale de l’homme? (Par Amadou SOW)
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