Dans le vaste panorama des relations internationales, les liens entre la France et l’Afrique occupent une place singulière, teintée d’histoire, de complexité et parfois de controverses. L’expression « Françafrique » évoque une époque révolue, marquée par des accords opaques, des ingérences discutables et des intérêts divergents. Cependant, l’heure est venue de tourner la page et d’ouvrir un nouveau chapitre dans cette relation emblématique.
L’ascension politique de Bassirou Diomaye Faye, porté par le parti souverainiste et panafricain Pastef, au Sénégal incarne ce changement profond. Son accession au pouvoir marque un tournant historique dans la lutte contre la domination étrangère et les pratiques néocoloniales. Plus qu’un simple changement de gouvernement, c’est une véritable réaffirmation de la souveraineté nationale et du désir de coopération équitable.
Jean-Luc Mélenchon, figure de proue du mouvement des Insoumis en France, apporte son soutien indéfectible à cette transition vers une relation plus équilibrée entre la France et l’Afrique. Son engagement en faveur de la solidarité internationale et de la justice sociale résonne avec les aspirations de nombreux peuples africains pour une autonomie véritable. Sa visite au Sénégal pour rencontrer Ousmane Sonko, leader de Pastef, illustre cette solidarité agissante et cette volonté de construire un avenir commun basé sur le respect mutuel et la coopération sincère.
La nouvelle perspective des autorités sénégalaises sous la direction de Bassirou Diomaye Faye est claire : mettre fin à l’ère de la Françafrique et ouvrir la voie à une coopération plus respectueuse et mutuellement avantageuse. Le Sénégal se positionne désormais comme un acteur souverain et panafricain, refusant toute forme de subordination à une puissance étrangère. Cette vision audacieuse et ambitieuse vise à établir des relations équitables avec toutes les nations, sans exception, dans le respect des principes de dignité, d’autonomie et de solidarité.
Dans un contexte mondial marqué par des rivalités géopolitiques et des tensions croissantes, le Sénégal envoie un message fort en faveur de la paix, de la coopération et de l’unité africaine. Alors que certains pays se tournent vers d’autres puissances en quête de protection ou d’alliance, le Sénégal affirme sa volonté de rester maître de son destin et de coopérer avec tous ses partenaires sur un pied d’égalité. Cette posture courageuse et résolue inspire non seulement les nations africaines, mais également le reste du monde, en rappelant l’importance de la dignité et de la liberté dans les relations internationales.
La fin de la Françafrique ne signifie pas la rupture des liens entre la France et l’Afrique, mais plutôt une réinvention de ceux-ci sur des bases plus solides et plus équitables. C’est l’occasion pour les deux parties de renouer avec l’esprit de partenariat et de coopération qui devrait caractériser leurs relations. La France, en reconnaissant la légitimité des aspirations africaines à la souveraineté et au développement, peut jouer un rôle constructif dans cette transition vers une coopération gagnant-gagnant, où chaque partie contribue à la prospérité et au bien-être de l’autre.
En définitive, l’avenir des relations entre la France et l’Afrique semble prometteur, à condition qu’il soit animé par une volonté partagée de rompre avec les vestiges du passé et de bâtir un avenir basé sur le respect mutuel, une coopération sincère et une solidarité active. Cette entreprise représente un défi stimulant, mais aussi une opportunité historique de réaffirmer les valeurs fondamentales telles que la liberté, la dignité et la fraternité qui devraient guider les interactions entre les peuples du monde.
Amadou Mohamed Ndour , juriste diplômé en droit et relations internationales de l’Université Paris II Panthéon Assas, ancien coordonnateur de JPS France.