Le secrétaire d’Etat à la coopération Alain Joyandet a affirmé avoir protesté officiellement auprès de Washington, après qu’un avion transportant un hôpital de campagne a été refoulé. Le Quai d’Orsay minimise et dément.
La France a protesté officiellement auprès de Washington à propos de la gestion de l’aéroport de Port-au-Prince, où un avion français transportant un hôpital de campagne a été refoulé, a indiqué samedi le secrétaire d’Etat à la Coopération, Alain Joyandet.
« Via l’ambassade américaine, j’ai fait une protestation officielle auprès de Washington », a déclaré M. Joyandet à la presse à l’aéroport de Port-au-Prince, précisant que la même démarche avait été faite depuis Paris.
Le ministre français des Affaires étrangères « Bernard Kouchner a appuyé la démarche », a souligné le secrétaire d’Etat, qui a précisé s’être entretenu avec le secrétaire général de l’Elysée, Claude Guéant et le Premier ministre François Fillon et avoir notamment évoqué cette question avec eux.
La France n’a émis « aucune protestation » auprès des Etats-Unis à propos de la gestion de l’aéroport de Port-au-Prince, a affirmé samedi à l’AFP le ministère français des Affaires étrangères, après l’annonce d’Alain Joyandet.
« Il n’y a eu aucune protestation du gouvernement français au sujet de la gestion de l’aéroport de Port-au-Prince », a affirmé le porte-parole du Quai d’Orsay, Bernard Valero.
« La coordination franco-américaine en matière d’aide d’urgence en faveur d’Haïti s’effectue de la meilleure façon possible compte-tenu des très graves difficultés liées aux conséquences dramatiques du séisme ayant frappé Haïti et l’ampleur des dégâts causés », a ajouté Bernard Valero.
L’avion français avait été refoulé vendredi de l’aéroport international, engorgé par des dizaines d’appareils transportant des sauveteurs ainsi que des secours destinés aux victimes du séisme de mardi.
Selon M. Joyandet, l’appareil devrait finalement atterrir dans l’après midi samedi. « Il y a désormais une liste des avions autorisés à atterrir et il est dedans », a-t-il indiqué. L’hôpital de campagne doit ensuite être installé sur le terrain de la résidence de l’ambassadeur français à Haïti.
Paris avait fait pression sur Washington, qui assume la gestion de l’aéroport à la demande des autorités haïtiennes, pour que cet avion puisse atterrir, a expliqué M. Joyandet, car a-t-il expliqué, « il fallait que les avions avec des secours à bord ou destinés à prendre en charge des ressortissants (français) puissent atterrir ».
« Il y a eu un problème de coordination et de discernement, c’est tout », a déploré le secrétaire d’Etat. « Quand un avion arrive avec un hôpital de campagne, il doit atterrir, il doit être prioritaire », a-t-il insisté.
Mercredi, le ministère français des Affaires étrangères avait indiqué que les Etats-Unis et la France s’étaient entendus pour coordonner leurs efforts d’aide à Haïti.
M. Kouchner et son homologue américaine Hillary Clinton se sont entendus pour « coordonner les efforts d’aide mobilisés par les Etats-Unis et la France » et « conjuguer les actions des uns et des autres sur place », avait affirmé le Quai d’Orsay.
M. Joyandet a par ailleurs annoncé que cinquante ressortissants français avaient été placés à bord d’un Airbus de l’organisation Action contre la faim (ACF) et qu’une centaine d’autres devaient également quitter Haïti dans la matinée à destination de la Guadeloupe.
Quelque 200 Français qui auraient dû être évacués vendredi étaient restés bloqués et avaient dû passer la nuit à l’aéroport, émettant des protestations, a-t-il précisé.
Selon un bilan fourni samedi par le ministère français de la Défense, 239 ressortissants français ont d’ores et déjà été évacués et 240 personnels de secours et 30 tonnes de fret, ont été acheminés à Haïti.
(source AFP)/liberation.fr