La Gambie, la CEDEAO et Macky sall! Par Fall Amar

Depuis un certain temps la Gambie est au centre du débat sénégalais, le seul pays qui semble vouloir tirer profit à la chute de Yayah Djameh. Je me désole de voir la manière dont certains sénégalais s’approprient de cette crise tout en occultant les vraies difficultés que vivent leur concitoyen. Ils estiment que leur voix sera entendue jusqu’aux Nations Unies pour que l’actuel chef de l’État gambien quitte le pouvoir. Cette propagande est de mauvaise foi et n’ira pas loin. Si cette organisation avait une seule légitimité, jamais les USA n’auraient jamais attaqué l’Irak et la Syrie serait déjà tombée.

Ils ignorent complètement le mode opératoire de ce machin pour emprunter les mots de De Gaule. Il en est de même pour la CEDEAO qui est une simple association de chefs d’État qui n’a aucun pouvoir pour installer ou destituer un président.
Elle était où quand Alpha Condé confisquait le suffrage des guinéens? Elle était où quand macky sall refusait de se conformer à la décision de la cour de la justice concernant le PDS et de respecter sa parole en réduisant de 2 ans son mandat? Elle était où quand Robert Guey avait pris le pouvoir en Côte d’Ivoire…

Avant de faire du forcing en Gambie, cette organisation doit tout faire pour trouver une solution qui tiendrait en compte les intérêts du peuple gambien. Ni un embargo, ni une intervention militaire ne permettront la mise en place d’une solution viable. Ils doivent mettre sur la table toutes les options possibes avant de proposer celle qui à leurs yeux semble être la meilleure. Mais ce n’est pas en décidant de façon arbitraire d’aller en Gambie le 19 pour installer barow qu’ils aideront le peuple gambie. D’ailleurs je suis convaincu que personne parmi cette association de chefs d’État ne mettra ses pieds à Banjul pour cette date car ils tiennent beaucoup à leur propre bien-être.

En décidant de la sorte ils viennent de montrer à la face du monde leur impuissance et leur incapacité à trouver des solutions politiques et électorales au sein de ses états membres. Ce que Yayah demande est acceptable car si la CENI a reconnu avoir fait des erreurs avant même la proclamation des résultats officiels il est normal que le candidat qui s’est senti menacé puisse demander un recompte des voix. C’est cette demande qu’a mis le camp yayah sur la table. Alors quelle est celle de barow si ce n’est de dire que yayah lui-même qui avait reconnu les résultats. Si vraiment le camp de barow estime être majoritaire dans le pays quelque soit le cas de figure un décompte ne devrait pas être problématique.

Qu’on arrête d’avancer que la Cour Suprême de la Gambie n’a qu’un seul juge donc aucun recours ne devrait y être deposée. C’est faible comme argument car tant et aussi longtemps que l’institution n’est pas dissoute elle reste opératoire. Si Yayah a nommé 49 officiers après le premier décembre rien ne l’empêcherait d’en faire autant pour renforcer l’effectif de la Suprême Court. C’est pourquoi je suis contre toute idée de refaire une élection car la SC peut belle et bien départir les 2 candidats.

Je ne suis ni partisan de Djameh encore moins celui de barow mais au regard de la position de certain journalistes du groupe de youssou ndour qui participant à nous éloigner des réalités catostrophiques de macky sall et de son régime nous devons réagir. Cette organe de presse est en train de dénaturer le débat public national et tout le monde s’interroge sur leur implication nébuleuse de la situation en Gambie.

La proposition de l’actuel président est pertinente pour des gens qui souhaitent la paix et le succès de la Gambie. Quoi que nous puissions dire ce que ce dernier à fait pour son pays aucun président sénégalais ne l’a fait. Oser dire non à l’occident promouvoir le made in Gambia sont autant d’actions qui méritent d’être soulignées. Entre temps notre cher macky continue son travail qui consite à voyager comme si le Sénégal n’est pas assez confortable pour exécuter sa mission. D’ailleurs son comportement nébuleux face à la crise doit être dénoncée et tôt au tard la vérité sortira sur son véritable rôle dans la crise gambienne. Macky devait prendre le leadership et ce malgré ses différends avec Yayah. Le fait qu’il ait pris position d’emblée l’écarte. Et cela ne fait que prouver l’idée que le president sénégalais est inapte à diriger le pays. S’il avait fait une bonne lecture de la situation et s’il avait fait un peu de prospective il ne se serait pas impliqué aussi rapidement. Actuellement, je puis vous dire que l’implication de Macky Sall qui a fait sortir Yayah de ses quartiers. Le Sénégal a été inefficace et les retombées seront néfastes. Non seulement c’est lui qui conseille Adama Barow mais il est en train d’activer ses contacts pour imposer dissuader yayah de quitter le pouvoir.

Au nom de quoi le président sénégalais s’active de la sorte? Il faut qu’il sache que la paix en Casamance ne dépend pas de la présidence de yayah à la tête de l’État gambien. Elle dépend d’un leadership sénégalais fort et de la capacité du président à faire des propositions de sortie de crise pertinente. C’est pourquoi j’estime qu’il faut arrêter de faire porter à la Gambie un quelconque pouvoir pour trouver une solution dans la partie sud du pays. Un président qui n’est pas capable de faire une année scolaire normale ou de mettre en place une compagnie aérienne en l’espace de 5 années ne sera jamais en mesure de trouver une solution à une crise qui date de plus de 20 ans. Yayah n’est rien plus qu’un bouc émissaire pour la paix en Casamance.

Pour terminer je préconise la poursuite des négociations et cette fois avec l’Union Africaine, la société civile gambienne et les amis véritables de la Gambie. N’oublions pas de considérer que quelque soit l’issue des discussions Yayah et son camp n’accepterons pas que le travail accompli depuis 22 ans soit balayé une fois hors du pouvoir. Donc toute option de solution devra tenir en compte cela comme un critère discriminant.

Qu’Allah protège la Gambie et ses fils.

Fall Amar