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La Liberté souffre, des juges sénégalais n’en ont cure (Par Adama SADIO ADO)

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Après une détention préventive, beaucoup de prévenus, notamment des responsables du parti démocratique sénégalais, bénéficient d’une liberté provisoire que la presse a eu la primeur et qu’elle assimile à une volonté du pouvoir politique d’apaiser la tension politique entre le pouvoir et l’opposition. Cette tendance démontre à l’envi la légèreté avec laquelle des mandats de dépôt leur ont été délivrés ou comment le pouls de la justice bat au rythme de la volonté du prince. Les multiples détentions préventives et libérations d’opposants politiques prouvent ô combien le bâtonnier Me Hameth Bâ avait raison en disant que « la justice sénégalaise est malade et n’inspirent pas confiance aux citoyens ». Les libérations tous azimuts notées ces temps-ci de responsables du PDS confortent tous ceux qui accusaient la justice de faire l’objet de manipulations pour assouvir les intérêts politiques du chef de l’APR, Président de la République. A ce rythme, tous les citoyens sénégalais ne partageant pas la politique du chef de l’Etat sont en sursis.

La justice n’a point pour objectif d’humilier ou de torturer un individu, mais plutôt de le corriger. La correction ne nécessite pas toujours la détention. La privation de la liberté doit demeurer l’exception dans une démocratie. La Liberté souffre au Sénégal. L’interdiction des marches et settings est devenue la règle, la liberté d’expression est malmenée, etc. Le droit ayant bon dos, une motivation « juridique » sera toujours trouvée pour « punir » les « enfants égarés de la république apérienne ». C’est dommage que les réformes constitutionnelles envisagées par le chef de l’Etat soient muettes sur l’amélioration de la crédibilité de la justice dont la consolidation de son indépendance. « La démocratie ne peut être garante de la liberté car, (…), seule la liberté est garante de la liberté », dixit Maurice G. Dantec.

 

Adama SADIO ADO

[email protected]

 

1 COMMENTAIRE

  1. Une infiltration de légionnaires au milieu des magistrats, ce n’est pas seulement une éventualité, c’est le minimum auquel un pouvoir qui mise sur la terreur jumelée avec la coordination de la presse des 100 devait penser. S’il n’y a pas une infiltration comment expliquer que la justice ait pris un arrêt de libération d’Aïda Ndiongue, qu’un communiqué « signé » par le procureur de la république manifestant son opposition à cette décision fasse le tour des médias, et que le même procureur face aux autres magistrats ait déclaré qu’il n’a jamais sorti un pareil communiqué ? Pourquoi il n’y a jamais eu enquête sur la source de ce communiqué ?

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