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La lutte, sport traditionnel sénégalais, ne se pratiquait pas avec frappe ni violence ! Par Mandiaye Gaye

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C’est un amalgame ou plutôt une confusion volontaire monstrueuse, que les adeptes de la lutte avec frappe ou militants de la violence gratuite, entretiennent pour dénaturer totalement la beauté de ce sport noble dans le vrai sens du mot. Il est inadmissible et dangereux du point de vue de la culture cette tentative d’ancrer dans l’esprit des générations actuelles et futures, que cette lutte-là avec frappe, est notre sport national. C’est archi faux ! Ce que nous voyons de plus en plus aujourd’hui au Sénégal, et que des promoteurs de lutte tentent de nous présenter pour des combats de lutte sénégalaise, est une falsification inacceptable d’une partie de notre culture, par une pâle copie des combats de gladiateurs romains. Et le ministère de la culture et des sports, chacun en ce qui le concerne, ne devraient pas tolérer un seul instant, que de telles fausses allégations qui, à la longue et à force de tapages médiatiques forcenés, risquent d’être un vrai mensonge, qui tend à devenir une fausse vérité admise malheureusement par certains Sénégalais, qui ignorent l’histoire de cette discipline. Il est net et clair, que de la lutte traditionnelle de chez-nous, ne rime et n’a jamais rimé avec la violence et la barbarie. Ce qui peut encore être vérifié aujourd’hui dans nos villages et le Sénégal des profondeurs. Par conséquent, Il faut mettre fin aux amalgames et mensonges fabriqués de toutes pièces sur la lutte traditionnelle sénégalaise, par des chasseurs de prime cupides, qui ne sont mus que par l’appât du gain, pour revenir effectivement à l’orthodoxie et rétablir la vérité historique depuis ses origines. C’est bien un devoir de mémoire qui nous incombe tous, mais et surtout davantage, à l’Etat, aux hommes de culture et historiens, afin de ne plus laisser prospérer et perdurer toutes ces contrevérités fallacieuses entretenue sur ce sport noble. Le fait, ressemble fort bien, à une conspiration du silence qui ne dit pas son nom.
La lutte actuelle avec frappe est totalement étrangère à notre culture sportive et ne nous concerne nullement, loin s’en faut. Cette barbarie est une création d’affairistes à la recherche effrénée de pognon par des voies détournées sous le prétexte de notre culture ou sport national. Cette lutte n’a ni de près ni de loin, des sources ou liens crédibles et vérifiables, qui la rattachent à nos différentes cultures de l’ensemble de nos ethnies, celles-là qui la pratiquaient pendant les fêtes populaires. Cette lutte, fondamentalement et sociologiquement, n’est pas un sport de chez-nous. Plutôt, ce sont les gladiateurs romains que cette lutte nous rappelle, peut être avec la différence, qu’ici, le vaincu n’est pas exécuté par le vainqueur, sinon, la ressemblance par la violence gratuite est tout comme. En vérité, cette forme de lutte avec frappe qui ne dénote que la barbarie et sauvagerie humaine, n’a rien à voir avec du sport, sinon, pas en tout cas, avec la lutte traditionnelle sénégalaise, car cette lutte avec frappe, nous le répétons à souhait, démontre rarement des gestes de technicité sportive ou de l’habileté des athlètes. Plutôt, les lutteurs se ruent de coups aveuglément sans même sauvegarder l’intégrité physique du combattant. Comme à l’image de la boxe avec des règles strictes, ce qui n’est pas, il faut le déplorer, le cas ici. Dans les normes, il devait à la rigueur tout au moins, y avoir des règles strictes et formelles, interdisant absolument la frappe à certains endroits du corps et autres coups dangereux pouvant handicaper à vie l’adversaire. Par ailleurs, les frappes à mains nues constituent des risques évidents susceptibles d’occasionner de graves accidents handicapant sur les deux lutteurs. Mais pourquoi donc, tout ceci n’attire pas jusque-là l’attention des autorités étatiques et de ceux qui ont en charge l’organisation de la lutte ou plutôt la bagarre, puisque c’est bien de cela qu’il s’agit et non de la lutte sénégalaise véritable? Même dans la lutte gréco-romaine, il n’y a pas de frappe, et la violence y est exclue.
La lutte, en tant que sport, pratiquée sous sa forme actuelle doit être réformée, et la frappe totalement y interdite. Cette lutte, telle qu’elle fut connue dans l’histoire, doit Justement être ramenée à sa juste mesure et nature humaine et sportive d’antan. Autrement dit, à ce qu’il ne devait jamais cesser d’être, c’est-à-dire du sport pur, qui dévoilerait à l’occasion des combats la prouesse, l’habileté, la sportivité, la confraternité des lutteurs plus exactement des athlètes. Il est devenu impérieux et une nécessité absolue, de chasser des arènes la violence gratuite et la sauvagerie, qui accompagnent la lutte avec frappe sans le moindre contrôle, aussi bien avant, pendant et après les combats. Cette lutte avec frappe est indéniablement plus destructrice à tous égards par rapport à qu’elle nous rapporte au plan sportif éducatif. D’ailleurs, c’est très éloquent, le fait qu’elle soit totalement exclue des disciplines sportives olympiques du CIO, alors que la lutte gréco-romaine y est admise, en dit long.
En effet, les lutteurs avec leur langage ordurier qu’ils exposent à l’occasion de leur face à face dans un spectacle désolant et complètement débile, devraient être interdits des plateaux de télévision comme étant des scènes négatives pour l’éducation et la culture de notre jeunesse. Et les médiats devraient cesser d’ailleurs de nous présenter ces scènes de tragicomédies, puis qu’elles n’ont aucune signification utile sous aucun rapport, pour le peuple sénégalais. Nous constatons tous d’ailleurs, à travers cette lamentable présentation des lutteurs, l’absence notoire et manifeste de bonne tenue, de discipline et de civisme. Et il s’y ajoute que l’ambiance dans laquelle, ces lutteurs se meuvent, reflète tout, sauf un cadre sportif attrayant et empreint de civisme et de civilité. Voici des gens –pris pour des sportifs- mais qui se vouent aux gémonies. Ces gens-là, démontrent tristement, qu’ils ne sont même pas capables de s’accorder mutuellement le minimum de respect dû entre adversaires, pour un bref moment de quelques petites minutes seulement. Cela veut tout dire ! Cette lutte, bien au contraire, avec la médiatisation tout azimut et exacerbée en sa faveur, à qui l’on attribue effrontément pour l’embellir de fausses valeurs en tout, ne renvoie à notre jeunesse que de fausses images. Ces lutteurs-gladiateurs- que l’on nous désigne hypocritement comme modèle pour notre jeunesse est également une catastrophe. Cette lutte, qui assurément n’est pas une en vérité, capte maintenant à cause de la masse d’argent qui y est injectée, une partie de notre jeunesse, impressionnée et aveuglée cet argent fantôme. Ce qui les pousse inconsciemment à bouder très tôt les classes pour s’engager dans la lutte avec frappe à cause du mirage de l’argent. Quel gâchis ! Tout compte fait, s’il en est ainsi, ce sont des modèles négatifs, qui influent dangereusement sur la jeunesse, au plan de l’éducation et la culture. Ce sont de tels individus pris pour des « célébrités » qui sont à présent considérés malheureusement comme des vedettes nationales et super stars du pays, par notre jeunesse. Et cependant, indirectement, ils ne font qu’influencer négativement par le fait de provoquer la désertion de certains jeunes de l’école, au profit de cette maudite lutte, considérée malheureusement par certains parents et jeunes, comme actuellement, la source d’enrichissement le plus rapide.
C’est seulement dans cette discipline appelée, lutte avec frappe, où l’on note malheureusement, une absence inconcevable d’un minimum d’humanisme, ce qui justifie certainement, leurs comportements à l’image des bêtes, totalement dépourvus d’intelligence humaine. Mais pourquoi ? Parce que, comme des bêtes furieuses, ils détruisent inconsciemment, tels des éléphants dans un magasin de porcelaines, tout ce qui se trouve sur leur passage, sans aucune raison valable. C’est justement dans ce milieu-là où presque personne, ne semble capable de raisonner convenablement, pour pouvoir distinguer le bien du mal. En tout cas, personne jusque-là, n’a encore de manière officielle tenté ou agi dans le sens de ramener tant les promoteurs, lutteurs, supporters, en un mot, les différents acteurs de cette lutte à la raison, pour les sortir de ce trou. A savoir amener tous ces acteurs de façon nette et claire à prendre conscience de la violence qu’ils provoquent délibérément, sans aucune sanction à leur encontre.
Une question importante sans réponse que cependant beaucoup de gens se posent, est celle de savoir d’où vient exactement cette importante masse d’argent qui finance cette lutte avec frappe ? L’argent qui circule dans ce milieu, dont la provenance est inconnue, devait, logiquement, inquiéter au premier chef, le gouvernement de la République. Eh oui ! Dans la mesure où comme nous le savons tous, l’argent ne tombe jamais du ciel et ne pousse non plus de terre. Il est dès lors, logique et indispensable pour l’Etat du Sénégal, de chercher à savoir la source ou provenance de cette masse d’argent, avec toutefois c’est évident, la matérialisation de sa traçabilité.
La lutte avec frappe, et comme elle est organisée maintenant, est en quelques sortes et dans une large mesure, un foyer de refuge de voyous repentis et convertis en lutteurs, sans pour autant s’être débarrassés de leur premier vice. Devenus subitement riches, tout leur est alors permis sur les plateaux de télévision sans aucune restriction, avec leurs prestations complètement débiles qui démontrent à suffisance combien ils sont ridicules et peu intelligents. Ainsi, il est rare de voir ou d’entendre de nos mastodontes de lutteurs, en dehors de bander leurs muscles comme de vulgaires gladiateurs ou des bêtes de foire, prononcer un discours cohérent ou alors émettre des idées pertinentes d’utilité publique ou relatives à l’amélioration de nos conditions de vie sociale.
En prenant l’exemple récent de ce lutteur, qui a méchamment, volontairement et de façon délibérée cassé le doigt de son adversaire, quelle justification valable pourrait-on donner humainement à un tel acte dans un combat de lute normale ? Aucune, raisonnablement et objectivement ! Est-ce que réellement, son intention, c’était uniquement pour terrasser son adversaire dans la sportivité ? Bien sûr que non ! Mais ce qui est encore ahurissant, déplorable et qui rend le geste plus grave, c’est le verdict prononcé par l’arbitre. Car bizarrement, en lieu et place d’une sanction sévère avec des pénalités pécuniaires contre l’auteur, pour geste antisportif, non ! On lui accorde par-dessus tout cela, le bénéfice de la victoire. Avouons que c’est un verdict dépourvu de bon sens et un geste qui n’a rien et absolument rien à voir avec la lutte proprement dite sport national de notre pays. En y regardant de près de manière objective et lucide, on peut dire sans ambages, que vraiment cette lutte avec frappe, ne comporte à tous égards, que des bizarreries incroyables pour des personnes tant soit peu raisonnables. Et de surcroit, comment peut-on comprendre, que le règlement dans le cas d’espèce, puisse donner la victoire à l’agresseur sur décision médicale, au détriment de l’agressé ? C’est inconcevable comme décision, surtout venant de la part d’un médecin ! Dans une discipline sportive qui se respecte, l’agresseur serait disqualifié pour avoir usé de geste non conventionnel dans un combat de lutte proprement dit. Ensuite, il a été signalé dans ce milieu toujours, le port d’arme blanche en permanence par certains lutteurs ou supporters. N’est-ce pas de trop tout cela, et totalement étranger à la lutte et aux lutteurs traditionnels. Ceux-là, que l’on magnifiait avant pour leur bravoure, prouesse, technicité, sportivité, respect de l’adversaire, humilité dans la victoire, le tout dans un esprit chevaleresque.
Au demeurant, il faut oser le dire haut et fort, le milieu de la lutte actuelle, est malsain, car on y trouve et y rencontre en son sein, tout ce qui est peu ou non recommandable en société. Dans ce milieu, évoluent notamment des promoteurs de lutte qui flirtent avec la drogue, le grand banditisme y sévit aussi avec ses anciens caïds, certains lutteurs en rupture de ban fréquente aussi ce milieu ; sans compter certains promoteurs indélicats et arnaqueurs, qui ne se désintéressent pas du tout de l’argent sale, de la fraude et de la corruption.
Mandiaye Gaye
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