La modernisation d’une administration ne se décrète point. Elle est plutôt le résultat d’un long processus qui aura permis de promouvoir la culture de l’amélioration continue de qualité du service public et de l’optimisation des ressources.
Nous l’avons tous entendu lors de son discours du 3 avril 2016 pour nous informait de sa décision de présider le Forum National sur l’Administration et qu’il s’attendait à ce que les échanges soient fructueux. Personnellement je m’attendais à ce qu’il annonça l’ouverture du dialogue national pour trouver ensemble des solutions par rapport à l’éducation, le terrorisme, la division du pays suite au référendum, l’emploi des jeunes, les difficultés liées à la santé…Ma déception fut grande mais néanmoins je reconnais qu’il ait pris conscience que les maux du pays sont si graves qu’il faut s’asseoir et trouver des pistes de solutions pour redynamiser l’administration.
J’ai l’habitude dire que le premier Chef de l’État sénégalais qui a donné une gifle à la fonction publique c’est bien lui en mettant à des postes stratégiques des individus comme notre grand chanteur national et en violant la constitution en nommant à des personnes à l’image de yakham mbaye, youssou touré, jules diop à des postes de secrétaires d’État. Je n’ai rien contre ses amis mais j’estiment qu’ils pouvaient servir le pays ailleurs que dans le gouvernement car pour qu’une administration soit performante il faut dérouler le tapis rouge aux administrateurs civils et publics qui ont le service public dans leur veine et qui sont formés pour servir l’État.
J’avais aussi dit que ce n’est pas avec cette méthode que notre pays sortira de la pauvreté et que le pays avait plus besoin d’un Manager de la République qu’un premier ministre qui ne fait que relayer les propos de son chef. Si c’était le cas le Chef de l’État n’aurait point besoin de présider le FNA. On l’a d’ailleurs déjà vu lorsqu’il est allé présidé la rencontre avec le groupe consultatif de Paris. C’est dire comment l’organisation de notre État ne permet pas d’atteindre les cibles de résultats tant attendus par les populations.
Dans ma dernière contribution j’avais mis l’accent sur la nécessité d’adopter les conclusions de l’Intelligence Publique pour administrer efficacement notre pays et qui rentre directement dans le processus d’amélioration du service public et de l’optimisation des ressources nationales. J’espère que le Chef de l’État a bel et bien entendu mon appel et bien décortiqué mon message.
Toujours dans l’optique de l’IP je pense qu’il ne faudra pas tout mettre sur le dos de l’administration sénégalaise. Et quand Macky parle il fait uniquement allusion à la fonction publique c’est à dire les agents publics qui ont pour rôle d’octroyer un service public. Seulement il oublie qu’il est le premier agent public du pays et que si sa politique n’est pas comprise et partagée toutes les personnes qui sont sous sa gouverne (ses proches collaborateurs y compris)nul ne saurait appliquer sa vision. Donc il est important de clarifier sa pensée et dégager les grandes orientations qui doivent être matérialisées son projet pour le pays. Et cela ne devait pas se faire sous forme de slogan ou de chant populaire. L’État c’est du sérieux et il ne faut pas le gérer comme il était un parti politique.
La modernisation d’une administration est si importante qu’elle ne doit pas être décrétée. L’administration publique transcende la fonction publique; elle est la somme de la manière dont les politiques publiques sont conçues, élaborées mises en oeuvre, évaluées, corrigées et améliorées et la manière dont le cadre de gestion est pensé et adopté. Elle est aussi le résultat d’un long processus d’amélioration continue du service public et de la maîtrise des ressources publiques(humaines, matérielles, financières, économiques…) Et c’est là où le Présente présente d’énormes difficultés. Si le Président limite uniquement l’administration à la dimension humaine il risque de passer à côté de son mega-projet. Il va falloir circonscrire le problème bien définir les concept avant d’entamer quelque réflexions que se soit. Maintenant que l’appel de détresse est lancé il nous faut répondre adéquatement et ce nom de notre patriotisme.
D’abord il faut rappeler que la modernisation d’une administration doit répondre à une série d’objectifs et qui globalise la vie de la nation et le future du pays. Dans cette perspective un diagnostic sans complaisance est nécessaire. Cet exercice devra partir des besoins et des attentes des populations; ce qui permettra de mettre en place une relation down-top d’une part. D’autre il faudra analyser la capacité de nos ressources à supporter un tel changement de culture organisationnelle et nos façon de faire. Moderniser c’est aussi changer nos façons d’agir, de penser le service public et cultiver l’innovation, la créativité, la vérification interne, la reddition des comptes, l’amélioration continue pour faire mieux plus avec moins.
Ensuite nous devons savoir que la modernisation d’une administration est un mega-projet public qui doit impliquer toutes les parties prenantes(nationales, régionales et internationales). Dans cette dynamique les grandes phases inhérentes au management d’un projet doivent être respectées car elles permettront de maîtriser les coûts y afférents mais aussi la qualité, les délais, les delays, les risques et surtout la communication entre autres paramètres. Les grandes phases devront aussi être considérés car les points d’évaluation seront établis en fonction d’elles. Des outils comme les diagrammes de Gantt, d’Ishikawa (entre autres)seront considérés pour le management stratégique dudit projet.
Enfin il faudra que le chef de l’État démontre l’adéquation entre son PSE et le nouveau projet. Une telle action nous permettra d’être cohérent avec tout ce qui se fait depuis la mise dudit plan. Pour obtenir des résultats satisfaisants il devra confier à un Comité National de Management dudit projet. Cette entité ad hoc ne sera responsable que devant lui car le gouvernement sera soumis à des transformations structurelles et le fait que le travail soit confié à cette nouvelle unité sera une occasion pour les acteurs choisis d’avoir une distance nécessaire pour travailler objectivement et éviter toute forme de collusion. En dépolitisant cette nouvelle structure le Chef de l’État aura toutes les chances de voir son projet se réaliser. C’est pourquoi nous souhaiterons qu’il ne fasse pas la même le chose que le travail que l’équipe de Mbow avait rendu et qui avait coûté presque un milliard de nos francs et qui n’a pas permis au Président de mettre en oeuvre les recommandations qui s’en ont sorties.
Dans tout état de cause se méga-projet devra nécessaire inclure les étudiants des grandes écoles de notre pays(ENA, EPT, INSUT, Santé Militaire…) car ils devront travailler sous ce nouvel environnement et cela leur permettra d’être opérationnel dès leur entrée dans la fonction publique. Cette action fut déployée par le Maroc et a donné les résultats que nous connaissons aujourd’hui et qui vaut à ce pays l’hôte du prochain sommet mondial pour l’environnement.
Au demeurant, s’il est vrai que Macky veut réellement changer de cap pour moderniser l’administration il n’en reste pas moins qu’il devra s’armer de courage et de volonté car il a vraisemblablement toutes les cartes entre ses mains. Toutefois, en dépit du pilotage à vue qu’on lui reconnaît j’estime que l’heure de parler des vraies choses pour la nation est arrivée et que les forces vives de la nation doivent apporter leur contribution pour le bien commun et pour ce qui nous unit tous: la nation sénégalaise.
Comme exemple de projet qui devra entrer dans la modernisation de l’administration nous aurons: Rôle et gouvernance des sociétés étatiques: quels mission et mandat pour les nouveaux conseils d’administration.
Il est encore temps de changer de cap!
Fall Amar
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