La majeure partie de la presse, devant une actualité embrassante pour le gouvernement, opte soit pour le black out soit d'être un vecteur de communication institutionnelle. Elle ne cherche plus la "vraie" vérité. Le droit constitutionnel du peuple à une information vraie semble ne plus être son souci. Elle est plus dans la communication que dans l'information. La presse qui dénonçait énergétiquement les dérives autocratiques des prédécesseurs de Macky SALL en arrivent parfois à en parler de manière méliorative. Les félicitations d'une presse au Général Moussa FALL suite à la bunkerisation des domiciles de leaders de l'opposition, l'arrestation illégale d'autres et l'assistanat de trois Sénégalais, le 17 juin 2022, en sont de parfaites illustrations. Nul ne peut analyser les causes de l'évolution du régime politique démocratique sénégalais vers un régime politique totalitariste sans intégrer le nouveau positionnement de la presse dans l'échiquier démocratique. Si la presse, en vertu de son devoir constitutionnel d'informer juste et vrai et son rôle de sentinelles de la démocratie, a été un des leviers déterminants des alternances de 2000 et 2012, elle a beaucoup perdu de sa crédibilité auprès de l'opinion publique sous le régime de la seconde alternance. La nature ayant horreur du vide, les réseaux sociaux ont démocratisé la parole publique et des activistes et chopent à la presse sa fonction de modelage de l'opinion publique. L'état pitiable de la démocratie sénégalaise est le reflet, à bien des égards, de l'état de la presse que nous admonestons. Pas de démocratie majeure sans une presse libre et forte. Dr Adama Sadio Ado
La presse sénégalaise sous Macky SALL
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Bravo tout est dit. Heureusement qu’il y’a les réseaux sociaux qui ont démocratisé l’accès à l’information.
Merci Mr Sadio pour cet article empreint de vérités. Juste rappeler cette phrase « la magie du clic, fera face à la toute-puissance du flic et du fric » Celui qui disait cela ne croyait pas si bien dire, car aujourd’hui il fait justement face à la magie du clic devenu son pire cauchemar. La presse domptée ou corrompue peut continuer sa désinformation honteuse et sa propagande nulle du régime injuste de Djimbori. Elle demeura toujours ridicule auprès de l’opinion qui sait désormais quoi s’en tenir.