XALIMA NEWS – La Raddho n’est pas loin de penser que Dame justice fait preuve d’injustice envers les libéraux. En tout cas, elle se dit «vivement préoccupée par la pratique judiciaire actuelle, consistant à interpréter systématiquement la loi pénale, dans un sens défavorable aux personnes poursuivies». Pour être plus explicites, Aboubacry Mbodj et ses collègues soulignent que «cette tendance regrettable des autorités chargées de l’application de la loi, trouve son illustration dans diverses espèces judiciaires récentes, notamment les affaires Me Elhadj Amadou Sall, Aïda Ndiongue, et Mamadou Lamine Massaly, pour ne citer que ceux-là». Entrant dans les détails, la Raddho estime que «dans l’affaire Me Elhadj Amadou Sall, alors que les propos incriminés sont de notoriété publique et n’appellent pas de lourdes investigations, la modalité de poursuite choisie se trouve paradoxalement être l’ouverture d’une information judiciaire et non la citation devant la juridiction compétente».
Les droit-de-l’hommistes regrettent aussi que «plusieurs semaines après son placement sous mandat de dépôt, aucune audition de Me El hadj Amadou Sall n’a eu lieu à ce jour, laissant croire à une volonté d’éprouver au maximum l’intéressé». S’agissant du cas Aïda Ndiongue, la Raddho souligne qu’«après avoir saisi et consigné d’office tous ses avoirs bancaires, ainsi que ses bijoux de valeur, la justice exige, pour son obtention de la liberté provisoire, qu’elle consigne des sommes en dehors du patrimoine saisi ; comme si, une personne pouvait avoir plusieurs patrimoines». A ce niveau aussi, disent les responsables de la Raddho, «la loi est interprétée dans un sens absolument défavorable à la personne poursuivie. En effet, bien que présumée innocente à ce stade, le patrimoine de la prévenue consigné d’office, est considéré comme ne pouvant servir de garantie pour l’obtention de la liberté provisoire. Par conséquent, la situation de Aïda Ndiongue ressemble à celle d’un combattant auquel l’arbitre attache les mains, puis le disqualifie pour non combativité».
Quant à Massaly, «placé dans un premier temps sous mandat de dépôt pour diffamation à l’égard de la gendarmerie», la Raddho rappelle que «le Parquet a déclaré ne pas s’opposer à sa remise en liberté provisoire par le Tribunal» avant de «curieusement» faire appel une fois la Lp accordée. Une «même attitude répétée par le Parquet général de la Cour d’Appel» qui se pourvoit en cassation après avoir accordé la Lp à Massaly. Cette «pratique des Cours et Tribunaux décrite ci-dessus porte atteinte aux droits des Justiciables», d’être jugés dans un délai raisonnable et accroît dans le même temps «la souffrance des personnes concernées». Face à tout cela, la Raddho «invite l’Etat du (Sunugaal) à promouvoir davantage le droit à un procès équitable, fondé sur l’indépendance des juges à l’égard du pouvoir exécutif, l’impartialité vis-à-vis des parties, le respect de l’équilibre des armes et le jugement des personnes poursuivies dans des délais raisonnables».
Le Populaire