La raison du plus fort est toujours la meilleure. Nous l’allons montrer tout à l’heure. Un jeune opposant, dans un pays sahélien d’Afrique, s’était mis à rêver de changer son pays. Il commença à tracer son sillon dans un vaste champ électoral, Survint un jeune monarque que l’appétit du pouvoir en ce pays tenaillait.
Il interpella notre tout aussi jeune opposant en ces termes : « Qui te rend si hardi de lorgner mon pouvoir, Et aussi de te dresser en travers de mon chemin en direction de 2024 ? »
Réponse de l’opposant tout tremblant de peur : « Mais sire, je croyais qu’on était en démocratie et que j’avais le droit de me présenter à telle élection qu’il me plairait ? Et puis, je peux d’autant moins menacer votre trône que vous et votre concurrent arrivé deuxième en 2019 êtes désormais comme pain et lait caillé ! »
Alors le monarque, furieux et affichant un « niangal » d’enfer : « Ironise toujours. De plus, on m’a dit qu’en 1982, dans votre région, vous avez pris les armes contre mon pouvoir ! »
L’opposant : « mais sire, en cette année-là, j’étais un tout jeune enfant, je n’avais que 8 ans… Et puis, c’est le président Abdou Diouf qui était au pouvoir… »
Le monarque : « Justement, c’est mon mentor. Et puis, si ce n’est toi, ce sont tes parents car, on me l’a dit, vous ne m’aimez guère. A preuve, en 2019, vos trois départements ont voté contre moi ! »
L’opposant : « mais sire, c’est la démocratie, vous-même, vos régions d’origine et d’adoption vous ont plébiscité…»
Le monarque : « tais-toi ! Et puis, non content, tu te permets de venir te faire masser par une nymphe dans un salon situé à quelques dizaines de mètres seulement de ma permanence historique. C’est de la provocation ! »
Sans laisser le temps à son interlocuteur de répondre, le monarque poursuivit sa diatribe : « Vous et vos camarades de l’opposition, vous ne perdez rien pour attendre car je vais vous réduire à votre plus simple expression ! Vous ne savez même pas ce que c’est qu’un Etat. Avec ma Police, ma Gendarmerie, ma
Justice, ma Section de Recherches d’Opposants, la Division des Investigations criminelles oppositionnelles, mon Assemblée nationale, mes innombrables mouchards… votre compte est bon ! Quant à toi, jeune impertinent, on m’a dit que tu nargues ma Justice et refuse de répondre à sa convocation !
Le jeune opposant, d’une voix plaintive : « Mais non, sire, sur conseil de mon marabout et de mes avocats, j’ai décidé de déférer… »
Le monarque : « Quoi, déférer à la convocation de mes juges ! Tu aggraves ton cas… Gendarmes, arrêtez-moi ce malappris, car il trouble l’ordre public en plus… »
Là-dessus, sans autre forme de procès, le jeune opposant fut embarqué par les pandores et embastillé…
Mamadou Oumar NDIAYE