Ce samedi 13 février 2010, la République « d’en haut » va se livrer une fois de plus à ce qu’elle sait faire de mieux : la bamboula. Dans le communiqué annonçant ce méga-gaspillage, il est écrit : « 1960-2010, le Sénégal a cinquante ans ». Ah bon ? Le Sénégal serait-il sorti de terre un matin (ou soir) de 1960 ? Avant cette date, notre pays n’existait pas ; ceux et celles qui sont nés avant cette date vivaient dans le cosmos intersidéral ou dans les entrailles de « Gandouana » pour paraphraser l’humoriste Mamane qui sévit délicieusement chaque jour à RFI. Que diantre, il y a quand même dans l’entourage du président des historiens pour nous éviter des bourdes pareilles. On donne ainsi raison à Sarkozy quant à notre absence d’histoire
Et puis, cinquante ans, c’est quoi même ? 50 ans de dépendance néo-coloniale, financière, économique, culturelle. Qui voudrait fêter le maintien des chaînes qui le retiennent dans la dépendance quasi esclavagiste ? Trouver matière à faire la fête dans les liens que nous impose la dépendance, de la pauvreté, dans la déconfiture du tissu « économique, dans les ténèbres de la Sénélec, il faut vraiment être dans la galaxie « d’en-haut » au Sénégal pour avoir une idée aussi « crade » comme aurait dit ma fille cadette.
J’ai entendu certains du Comité d’organisation claironner qu’ils veulent mobiliser 25.000 personnes au Stade Léopold Sédar Senghor. Les militants libéraux et certains des partis souteneurs y iront sans doute ; certains sénégalais crève-la fain accepteront sans doute (et ils auront raison) de prendre les « Ndiaga Ndiaye » mobilisés à cette fin contre 1000 F CFA pour aller applaudir les mièvreries qui y seront dites. Nous le savons, nos dirigeants (africains) ont le chic de faire étalage de fastes alors que leurs peuples manquent pratiquement de tout. De simples prises d’armes dans les états-majors militaires auraient suffi largement. Et encore.
Allez, amusez-vous bien, et faites nous croire que nous avons brisé nos chaînes coloniales.
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