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La République Tchèque reconnaît avoir détourné des masques et des respirateurs destinés à l’Italie

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De quoi refroidir sérieusement les relations diplomatiques entre Rome et Prague. Alors que la Chine avait envoyé à l’Italie des milliers de masques, ainsi que des respirateurs afin d’aider le pays à combattre l’épidémie de coronavirus sur son sol, le précieux matériel a été, par erreur, récupéré par la République tchèque.

L’affaire, révélée par plusieurs médias italiens dont les quotidiens La Repubblica et La Stampa, avant d’être confirmée dimanche 22 mars par le vice-Premier ministre et ministre de l’Intérieur tchèque Jan Hamacek en personne, a du mal à passer dans l’opinion publique italienne, même si Prague tente de jouer à présent l’apaisement.

L’histoire démarre le mardi 17 mars. Ce jour-là, les autorités publiques tchèques se vantent d’avoir réussi à saisir des masques et des respirateurs qui, disent-elles alors, ont été «volés à des entreprises tchèques par des criminels sans scrupule qui voulaient les vendre à des tarifs majorés sur le marché international».

Le lendemain, l’agence de presse britannique Reuters indiquait d’ailleurs dans une dépèche que la République tchèque avait saisi près de 700.000 masques, en prenant le soin de souligner que leur provenance n’était pas claire.

Des cartons avec des inscriptions en mandarin

Dans la foulée, la nouvelle n’a pas non plus échappé à l’oeil aiguisé d’un chercheur tchèque, Lukas Lev Cervinka. Et ceci va s’avérer être déterminant pour la suite puisque l’home a été le premier lanceur d’alerte dans cette affaire, comme le relate la presse italienne.

Lukas Lev Cervinka, par ailleurs membre du parti Pirate tchèque, doutant de la version officielle après avoir vu des cartons estampillés des drapeaux italiens et chinois, décide en effet d’envoyer des photos des masques et des respirateurs à plusieurs ONG européennes.  

Tout s’emballe lorsque plusieurs organisations indiquent que certains cartons ont des inscriptions en mandarin signifiant : «aide humanitaire chinoise pour l’Italie».

Le ministère de la Santé tchèque commence ensuite par démentir les informations du lanceur d’alerte mais des médias du pays s’emparent de l’histoire et diffusent à leur tour les images.

Après enquête, les autorités tchèques finiront par admettre vendredi qu’après avoir procédé «à des investigations plus poussées», il s’est avéré «qu’une partie de ces masques» provenaient d’une cargaison de la Croix-Rouge de la province chinoise du Zhejiang à destination de l’Italie. Prague ne précisant toutefois pas comment cette cargaison s’est retrouvée sur son territoire.

100.000 masques au total

Toujours selon les médias tchèques, ce don chinois représente un peu plus de 100.000 masques du total. Les autorités locales avaient annoncé de leur côté que sur l’ensemble de la saisie, 380.000 masques seraient distribués aux hôpitaux locaux. 

«Nous essayons de comprendre ce qu’un don chinois pour l’Italie faisait sur notre sol. Mais nous sommes en discussions avec les deux pays et je peux assurer qu’il n’y aura aucune perte pour l’Italie», a assuré le ministre.

Résumé de ce retentissant cafouillage : Pour les Italiens, les autorités tchèques ont détourné des masques chinois destinés aux hôpitaux du pays, mais selon Prague, ces masques se sont retrouvés dans un stock saisi dans le cadre d’une opération contre des trafiquants, et Rome ne souffrira pas de cette affaire.

Reste que selon le journal Hospodarské Noviny, une partie du matériel aurait déjà été distribué aux hôpitaux tchèques et, en attendant, aucun responsable italien de premier plan n’avait réagi publiquement dimanche à cet embrouillamini. 


Cnews

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