XALIMANEWS- Halimatou Ba est une femme d’allure très calme et discrète. Professeure et chercheuse à l’Université de Saint-Boniface (USB), elle se dédie à l’enseignement des matières fondamentales en travail social et à la recherche. Voilà que sa nomination parmi les 100 femmes noires distinguées de 2020 par le Canada International Black Women Event (CIBWE) la place au-devant de la scène.
Cette reconnaissance ne surprendra personne parmi ses collègues, encore moins son entourage.
« J’ai été surprise quand j’ai su que j’avais été mise en nomination à un tel évènement, se rappelle Halimatou Ba. Je suis très heureuse de cette sélection. Je ne connaissais pas vraiment le CIBWE avant, mais c’est une grande fierté pour moi. Je remercie vraiment Alphonse Lawson d’avoir pensé à moi et certainement à tant d’autres femmes noires à Winnipeg… Un beau matin, j’ai reçu un courriel qui m’informait de ma présélection. »
Le CIBWE est la plus grande plateforme canadienne qui célèbre les accomplissements et les réussites des femmes noires au Canada. Il se trouve que la plus récente étude de Halimatou Ba traite aussi de la réussite professionnelle des femmes immigrantes francophones africaines.
Elle a vulgarisé les résultats de sa recherche à l’occasion d’un forum au congrès de l’Acfas (Association de promotion et défense de la recherche en français) à Ottawa, ensuite à la Journée de réflexion de la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) à Halifax et, enfin, au Réseau en immigration francophone du Manitoba (RIF Manitoba).
Pourquoi un tel sujet de recherche, et qu’est-ce qui le rend si particulier? Selon Halimatou Ba, « lorsque l’on parle de recherches sur des femmes immigrantes, le plus souvent, leur objet vise à cerner les aspects difficiles liés à l’immigration, et non les résultats positifs. J’ai voulu vraiment axer ma recherche sur les femmes noires immigrantes qui ont réussi professionnellement ».
Réussir, qu’est-ce que cela entend? C’est justement ce qu’elle a dû déterminer en premier lieu. « Ce qu’on peut considérer comme une réussite est large, reconnait-elle. Et ce qui est une réussite pour les uns ne l’est pas forcément pour d’autres. Dans le cadre de ma recherche, je définis “réussite” comme une réussite professionnelle accompagnée de satisfaction personnelle. C’est pour cela qu’il fallait que mes répondantes aient elles-mêmes la sensation d’avoir réussi. »
La fierté de Halimatou Ba va au-delà de la réussite de ces femmes immigrantes. Elle concerne aussi sa participation à l’élargissement de la communauté francophone minoritaire au Manitoba, et c’est l’USB qui lui procure ce privilège.
« Je travaille depuis 12 ans dans la formation en français, ici, à l’USB. Ma contribution à la francophonie, c’est de former des travailleurs sociaux bilingues. Je pense qu’être à l’USB, un établissement qui favorise le développement des francophones, a joué en ma faveur dans cette sélection.
« L’évènement du CIBWE avait pour objectif de mettre en avant les contributions des femmes noires, mais pour moi, c’était aussi l’occasion de mettre en avant ma contribution au développement du français dans un contexte minoritaire. »
C’est donc avec une fierté légitime qu’Halimatou Ba a assisté à l’évènement qui, cette année, s’est déroulé virtuellement le 17 octobre 2020. « Certains de mes collègues et amis ont été surpris d’apprendre ça, car je suis assez discrète en temps normal, mais tout le monde a partagé ma joie. »
Ustboniface