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La Sn Hlm au cœur d’un scandale

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PLUS DE 300 MILLIONS INJECTES DANS LE POS, NON LIVRAISON D’UN MARCHE PASSE AVEC LA CFAO

A quoi a fondamentalement servi le Plan d’orientation stratégique (Pos) réalisé par le cabinet d’expertise Adira pour le compte de la Société nationale des Hlm (Sn Hlm) et qui a englouti 350 millions de Fcfa ? Absolument à rien du tout, tranchent des sources très au fait du dossier. Outre ce manquement, la société dirigée par Ahmadou Moctar Ba se serait rendue coupable d’avoir octroyé à la Cfao un marché de plusieurs centaines de millions et dont la commande n’a jamais été livrée.

Les autorités de la Société nationale des Hlm (Sn Hlm) et leurs méthodes de gestion sont pointées du doigt et fortement décriées. Elles font l’objet de vives critiques venant de personnes très au fait de tout ce qui se trame au sein de la boîte. Parmi les casseroles imputées à Ahmadou Moctar Ba et son équipe, on cite le Plan d’orientation stratégique (Pos) que nos sources assimilent un véritable gouffre à millions. En fait de Plan d’orientation stratégique axé sur dix points, il s’agissait pour les autorités de la Sn Hlm de procéder entre autres, à l’évaluation du patrimoine de la société, à la valorisation de ce patrimoine, à la recherche de fonds, l’audit du personnel, la mise en place d’un plan social et l’organisation de départs volontaires. Pour avaliser ce plan réalisé par le cabinet d’expertise Adira, la direction générale le soumet, le 3 juin 2007, au Conseil d’administration pour validation. Bien défini et articulé autour de 10 points, le Pos, selon nos sources, va coûter à la Sn Hlm 350 millions de Fcfa. « Cette enveloppe a été engloutie dans des séminaires de formation sur la Petite Côte. Elle a servi également à payer des sursalaires », d’après des informations très sûres.

Pour mettre en œuvre le Pos, Ahmadou Moctar Ba et son équipe vont commencer directement par les départs volontaires. En effet, l’un des objectifs du Pos est de ramener à 138 le nombre de l’effectif du personnel jugé pléthorique (157 agents permanents, 32 temporaires et 13 stagiaires). C’est ainsi que le 1er juillet, la direction de la Sn Hlm remercie 17 agents temporaires. Pourtant, « certains d’entre eux ont capitalisé plus de 5 ans dans l’entreprise. Ce qui est une violation de l’article L42 du code du travail », éructent de rage nos interlocuteurs. Mais ce qui révolte le plus, c’est que « deux ans après, le personnel est au nombre de 222 agents, tous des permanents.De 700 millions avant les départs volontaires, la masse salariale a atteint 1,125 milliard de francs Cfa. Pourquoi dégraisser le personnel, si après on procède à des recrutements tous azimuts ? », s’interroge une source qui parle d’échec patent du Pos.

Des sursalaires à gogo

Citant Ibrahima Diouf, à l’époque Directeur des ressources humaines et des affaires juridiques (Drhaj) comme le maître d’œuvre des départs volontaires, nos sources dénoncent les sursalaires dont ont bénéficié certains agents de l’entreprise et membres de la Cellule d’appui, de suivi et d’élaboration (Case) du Pos. Ces derniers, au nombre de 12, sont le Drhaj Ibrahima Diouf (coordonnateur de la Case), le secrétaire général François Xavier Kane (coordonnateur adjoint de la Case), Saliou Mbaye (collaborateur du Dg), Moustapha Diop agent à la Direction commerciale, Serigne Mbacké Diop agent à la Direction financière. A ceux-là, il faut ajouter Ousseynou Cissé informaticien, Penda Tine Diallo agent à la direction financière, Jeremy Kampal ingénieur en bâtiment, Samba Datt agent à la Direction financière, Dr Babacar Ngom et Alex Thior. A chaque membre de la Case, il est mensuellement versé 150 000 Fcfa (pour les directeurs) et 100.000 Fcfa pour les agents simples. En plus, ces 12 personnes ont reçu, chacune, un appartement soit à Fass Paillotte, soit à Cambérène. Coût de ces appartements : 28 millions de Fcfa. « Non seulement, ils n’ont pas versé de caution, mais aussi ils n’ont pas commencé les remboursements », fulminent des sources.

Marché de badges magnétiques non fourni

Après la validité du Plan d’orientation stratégique (Pos) par le Conseil d’administration, « la Sn Hlm a passé avec la Cfao un marché de 98 millions pour la confection de porte électromagnétique et de badges magnétiques ». Ceci dans le but de réglementer l’accès au sein de la boîte. Pour franchir le portail de la société, les agents devaient être munis de badges. Le marché a été passé en 2008, mais jusqu’à présent, déplorent des sources dignes de foi, « la commande n’a pas été livrée ».

Version de la Sn Hlm

Saisie pour des explications par rapport aux griefs dont elle fait l’objet, la Sn Hlm a tenu à répondre par la voix de son secrétaire générale. Selon Ibrahima Diouf, il est prématuré de parler de l’échec du Pos dans la mesure où le plan qui ne date que de 2007 couvre une période de dix ans. Après avoir rappelé que l’objectif du Pos est de parvenir à la restructuration de la Sn Hlm, M.Diouf, qui s’est déplacé jusque dans nos locaux, refuse de se prononcer sur les 350 millions Fcfa évoqués par nos sources. « Je ne juge pas de chiffres sortis de nulle part. Il faut donner les détails des chiffres », évacue-t-il. S’agissant des sursalaires empochés par les membres de la Case, qui sont par ailleurs des agents de la Sn Hlm, il explique : « la Sn Hlm a voulu éviter de faire exécuter la mise en œuvre du Pos par un cabinet d’experts qui nous aurait coûté des millions. Et c’est le Conseil d’administration qui a autorisé qu’on paie cet argent ».

Sur les départs volontaires, il reconnaît que 17 temporaires et stagiaires ont été remerciés et leurs droits payés. Cependant, il soutient que « la Sn Hlm n’a fait partir que les profils qui ne lui convenait pas ». Et d’ajouter pour battre en brèche les informations faisant état des recrutements, : « on n’a fait que remplacer les personnes qui sont parties à la retraite. Pour faire partir la différence entre les 185 et les 138 que nous recommande le cabinet, nous attendons de disposer de moyens. Parce que cela demande des moyens colossaux ». Interpellé sur le marché octroyé à la Cfao et qui ne serait jamais livré, Ibrahima Diouf rectifie et estime qu’il est relatif à l’informatisation de la boîte. « Tout était mort, il fallait tout reprendre. Il nous fallait des serveurs, des onduleurs, des Pc, des imprimantes et des ordinateurs. On a profité de ce marché pour commander une porte électromagnétique et des badges magnétiques. La Cfao a monté la porte et livré les badges. Mais la Sn Hlm ne l’a pas exécuté, parce que cela a des incidences sur les salaires des agents. D’autant qu’à chaque fois qu’un agent entre et qu’on sort de la boîte, muni du badge, cela émarge. C’est pour cela qu’on s’est gardé d’utiliser les badges », argue le secrétaire général de la Sn Hlm.

Hawa BOUSSO

Lasquotidien.info

1 COMMENTAIRE

  1. Rien des surprenant.
    La SN HLM ne livre même pas les terrains qu’elle a vendu et encaissé l’argent, et le pire c’est que même avec des décisions de justice, avec des condamantions sévéres, elle n’en a rien à cirer.
    On ne voit cela qu’au Sénégal.
    Une société nationale qui se fout des décisions de justice.

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