Bonjour et félicitations Seydou, de cette réflexion féconde sur l’un des marqueurs les plus caractéristiques de la société sénégalaise, le manque d’empathie vis a vis de l’autre, qui n’est une conséquence du caractère profondément individualiste de nos sociétés.
Contrairement à ce que l’on pense, nos sociétés ne sont pas communautaires, elles sont plutôt individualistes, centrées sur l’individu, la concurrence, la compétition et la réussite personnelles.L’individu est mis au devant, ce qui se retrouve dans certaines expressions très populaires « sama bop momala gueuneul dou bagne nala », « dieuf dieul niakh tedde », « tekki », teranga », « daradia », « golo dou liggeye baboune di doundé » etc. etc.
Cela découle à mon sens de deux héritages , l’héritage de la sociologie de nos différentes ethnies, à part quelques rares exceptions, l’héritage islamique et judeo chrétien.
La solidarité et l’entraide viennent après la réalisation de l’individu. « Dimalé, yeurmandé, diappalé, taxawou ».
C’est l’une des explications de l’echec des projets socio politiques à caractère socialiste, communiste et communautaire .
Malgré toutes les proclamations sur le Projet et les valeurs, regardez actuellement, cette course féroce et effrénée vers les postes et les terangas de la part des vainqueurs du 24 mars 2024. On n’a même pas pris le soin de changer les structures « budgétivores et non efficientes », on se les partage comme telles sans aucune transformation systémique !
Bonne fête d’Assomption à tous !
Youssou Diallo
Président du Club Sénégal Émergent
Wakh bou bari rekk. Bo nieuwone occident wala USA fi niou nekk kham louye societe individualiste.
je ne partage pas cette conception. votre these relève d’une généralisation abusive.
Non, la société sénégalaise est loin d’être individualiste. Bien au contraire le communautarisme et la pauvreté ambiante au Sénégal sont à l’origine de la promiscuité avec son corrolaire des problèmes de santé publique.
1. C’est seulement au Sénégal où tu peux voir une personne qui a réussi financièrement prendre en charge à elle toute seule une voire deux dizaines de personnes (logement, nourriture en particulier).
2. C’est seulement au Sénégal où lors d’événements malheureux ou joyeux que des personnes de tout bord (famille, amis, connaissance tout court) viennent apporter leurs contributions financières
3. c’est seulement au Sénégal où on a une industrie de la mendicité. Aujourd’hui on a même une forte affluence de mendiants venus de la sous région.. Pourquoi? Parce que le Sénégal a la culture du partage.
4. C’est seulement au Sénégal où on partage le même canaris et le même pot à boire. Aduna potou daal laa Kou naan diokh ça morom : cela c’est le Sénégal
5. Au Sénégal on partage encore le même lit pour deux vote trois personnes qui ne sont pas dans un lien de mariage. On pourrait citer à l’infini des exemples de valeurs ou traditions sénégalaises qui contredisent ton assertion de société sénégalaise individualiste.
On peut toutefois discuter à savoir les conséquences de ces comportements communautaires au plan économique, social et sanitaire.
Je suis toutefois d’accord avec toi sur ta critique concernant ce qui est appelé aujourd’hui projet. Oui nous étions en droit d’attendre un changement notoire dans la rationalisation des agences ou directions mais ce n’est pas encore le cas. Mais je pense que cela ressemble plus à une affaire de partage de dividendes politiques que d’individualisme.