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La SONATEL sera bientôt à 4milliards de perte »

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Le bras de fer qui oppose l’Etat à l’Intersyndicale des travailleurs de la SONATEL, suite à sa décision de faire appliquer la surtaxe sur les appels entrants, se durcit. A ce jour le gouvernement exclut toute idée de suspension du décret portant cette décision tandis que l’Intersyndicale pour sa part refuse de surseoir à son processus de riposte. Ainsi, les deux protagonistes campent chacun sur sa position. Une situation dont les conséquences (perturbations du réseau téléphonique, de l’Internet, etc…) commencent à se faire sentir sur le fonctionnement des entreprises et des usagers du téléphone, du fax et de l’Internet, de façon générale. Mais ceux qui semblent en pâtir le plus ce sont les 35 à 40% de Sénégalais qui dépendent quotidiennement des émigrés qui leur assurent la dépense quotidienne. C’est parce que, Mohamed Aïdara Diop, le leader de l’Intersyndicale des travailleurs de la SONATEL, « les autorités ne semblent pas prendre la pleine mesure de la gravité de la situation »

Vous bouclez ce mercredi soir à minuit votre mouvement de grève de 6 (six) jours. Comment appréciez-vous le bilan de cette action d’envergure menée dans un secteur aussi stratégique dans la vie de nos populations ?

Je vous remercie de bien vouloir me permettre de faire le point avec vos lecteurs en particulier et les populations en général. Effectivement comme vous le dites nous venons de boucler l’exécution de notre mot d’ordre de grève qui a démarré le jeudi à 12h30 et va se terminer ce mercredi a 0h.

En ce qui concerne le bilan nous l’apprécierons sous plusieurs aspects. D’abord au niveau de l’adhésion et de la mobilisation des travailleurs nous sommes totalement satisfaits et de ce point de vue nous remercions tous les travailleurs et les travailleuses qui ont répondu à près de 95% à notre appel. Le reste, en dehors du top management, on a pu assurer le service minimum.

En ce qui concerne les autorités par contre, même si nous avons accepté de répondre présent à leur appel, dans le cadre de concertation mis en place par les Ministres du travail et celui des Télécoms, notre conviction est que les autorités ne semblent pas prendre la pleine mesure de la gravité de la situation. De toutes les façons nous leur avons transmis par écrit nos préoccupations et nous verrons ce qu’elles vont en dire.

En lançant votre mot d’ordre vous aviez promis d’assurer le service minimum. Est-ce ça été le cas parce qu’au niveau de l’Internet, nous avons parfois constaté beaucoup de perturbations ces derniers temps de même d’ailleurs qu’avec le réseau téléphonique.

Comme je l’ai évoqué tantôt, effectivement, nous avons assuré le minimum et la direction générale a même procédé à des réquisitions et Dieu merci nous avons pu régulièrement réagir au bon moment pour éviter toute interruption de service. Mais évidemment, vous conviendrez bien avec moi qu’un service qui doit être assuré 24h/24 ne peut pas ne pas souffrir de dysfonctionnements quand on reste plus de cinq jours sans maintenance ni mesures préventives et curatives sauf pour les cas critiques.

En procédant ainsi n’avez-vous pas le sentiment qu’il y a un risque fort d’avoir à dos tous les usagers qui subissent des désagréments quand bien même que certains avaient adhéré à votre cause ?

Je dois tout de suite dire que nous n’avons, alors jamais pour objectif de causer du tort aux usagers. D’ailleurs avant d’en arriver à cette situation, nous avons rencontré toutes les autorités ; d’abord le parlement, opposition comme pouvoir, le Conseil Economique et Social (CES) , les associations de consommateurs , les Centrales syndicales, les partis politiques ,toutes les familles religieuses (musulmanes comme chrétiennes ), notre ministre de tutelle, le Premier ministre et le Président de la République,. Nous avons fait des assemblées générales des marches, nous avons déposé un préavis qui a expiré depuis le 3 novembre après un arbitrage infructueux du Ministère du travail.
Maintenant le problème au Sénégal est que les enseignants, les médecins, les journalistes, les transporteurs, les travailleurs de l’électricité, les municipaux, les agents du nettoiement peuvent à tout moment aller en grève, mais dès qu’il s’agit des travailleurs de SONATEL, certains trouvent le moyen de se scandaliser. Mais les travailleurs de la SONATEL ne se sont jamais faits entendre pour des revendications de caractère interne que nous gérons toujours dans le cadre de notre entreprise. Mais aujourd’hui il s’agit d’un enjeu de dimension nationale qui touche un secteur qui génère plus de 6 % du PIB et la SONATEL à elle seule fait plus de 25% de la croissance du PIB et près de 14% des recettes budgétaires de l’ÉTAT. Avec un tel enjeu nous ne pouvons pas accepter que l’État fasse n’importe quoi surtout sur la base des tâtonnements et d’incohérences préjudiciables à l’avenir de notre pays.

Vous n’êtes pas sans savoir quand même, au moins 35 à 40% des sénégalais dépendent des émigrés, c’est-à-dire que le fonctionnement des ménages, jusqu’aux dépenses les plus ordinaires sont assurées par nos compatriotes via le téléphone, le fax ou l’Internet. N’est-ce pas dangereux alors de leur couper ce cordon ombilical qui les lie à l’extérieur ?

Je pense que c’est vraiment au Président de la République que vous devez poser cette question, lui qui soutient que les émigrés doivent accepter de payer la surtaxe « impôt « selon ses propres termes pour contribuer je ne sais à quel développement économique et social au Sénégal alors que rien qu’avec leurs envois ils participaient jusqu’à une époque récente pour plus du tiers du budget. La conséquence directe de cette mesure du Président de la République est une hausse de plus de 50% du coût des communications entrantes au Sénégal passant de 0,20 euro /mn à 0,33 euro en Europe et de 0,21 cents /mn à 0, 38 cents aux États Unis. Il devrait plutôt avoir une autre politique pour les immigrés si durement frappés par la crise financière et économique.

Où en êtes-vous dans vos discussions avec le gouvernement sur la question après plusieurs contacts officiaux et officiels ?

Mon sentiment est que ça ne bouge pas et nous avons peur d’un dilatoire, mais de toutes les façons nous restons vigilants et nous saurons arrêter à temps. Nous avions prévu de nous rencontrer ce mercredi (hier) à 16h mais finalement la rencontre a été reportée. Jusqu’à je ne sais pas encore. En tout cas c’est au sortir de cette rencontre que nous allions savoir si ça évolue ou pas.

Vous avez donc le sentiment d’être toujours dans le dialogue de sourds ?

Le véritable problème est que nous restons sur deux droites parallèles pour parler comme les mathématiciens : le gouvernement exclut toute idée de suspension du décret et nous aussi nous excluons toute idée de surseoir à notre lutte. Où se trouvera le point de convergence? Ainsi nos deux positions semblent pour le moment figées

Il semble que le patron de la SONATEL avait émis l’idée de verser à l’Etat la bagatelle attendue avec l’application de la mesure de la surtaxe des appels entrants. Est-ce vrai, si oui quelle a été la réponse de l’Etat ?

Je n’ai jamais assisté à une rencontre où le Directeur Général a eu à avancer de tels propos. Par contre, il a eu à dire au Président d’abandonner la surtaxe et que dans le cadre des concertations sereines que nous puissions réfléchir sur d’autres pistes. D’ailleurs certaines d’entre elles telles que la « codete »« le prélèvement pour alimenter le fonds du service universel fixé à 3% du chiffre d’affaires des opérateurs et les 95% sont directement reversés au fonds de soutien à l’énergie.

N’avez-vous pas le sentiment que si l’ensemble des Sénégalais ne font pas mienne cette lutte c’est parce que les télécoms coûtent plus chers qu’ils ne devraient l’être au Sénégal ?

Contrairement à ce que vous dites je pense que les Sénégalais adhérent parce que cette lutte est une lutte patriotique pour préserver le seul secteur qui fait la fierté de notre pays. En ce qui concerne les coûts justement du fait de l’application de la surtaxe les prix ont augmenté de près de 46 % en direction de tous les pays de l’UEMOA et ceux en provenance de l’Europe et des États Unis de plus de 50% au moment où la tendance en la matière est à la baisse. C’est dire simplement que cette lutte s’oppose plutôt à l’augmentation des tarifs

A combien estimez-vous la perte par journée de grève à la SONATEL

Nous avons subi sans aucun doute des pertes en termes de chiffe d’affaires sur les ventes mais aussi sur les autres aspects de notre activité. Nous allons en faire l’évaluation exhaustive, mais ce que je peux vous dire en ce qui concerne la mesure est qu’elle entraîne de faire des dégâts très lourds. Le volume du trafic entant a baissé de prés de 15% entre octobre et maintenant et si la tendance se maintient en fin décembre cela va faire un impact de prés de 4 milliards de perte sèche sur nos résultats sans compter la pression sur la trésorerie de la SONATEL s’il faut payer au mois le mois les factures que l’ARTP estime (à tort d’ailleurs) à près de 5,2 milliards par mois. Je signale à ce propos que le règlement international de Télécoms (RTI) fixe jusqu’à 7 mois avant de pouvoir recouvrer auprès des opérateurs.

Quelles sont les perspectives dans les jours à venir et quels sont vos soutiens dans cette lutte que vous menez?

Nous allons évaluer, mais la ligne directrice reste la continuation de la lutte jusqu’à la satisfaction de nos préoccupations qui se résument selon le préavis à l’abrogation de la surtaxe sur les appels entrants mais aussi à la solution de la problématique du développement externe de la SONATEL sur lequel nous avons des divergences de fond avec France Télécom ;
Mais cette déterminations ne nous empêche pas de faire preuve d’ouverture et de sens de responsabilité afin d’arriver à des solutions qui préservent la performance du secteur des Télécoms au profit de tous les acteurs (État, consommateurs, opérateurs, travailleurs et la communauté sénégalaise)
En ce qui concerne les soutiens nous remercions la CSA, le CUSEMS , la FGTS, la CNTS FC et l’UTS avec qui d’ailleurs nous avons mis en place une Coalition pour fédérer nos luttes autour des préoccupations des travailleurs du pays.
Nous remercions aussi toute la population Sénégalaise en réaffirmant notre engagement à servir le Sénégal à partir de notre responsabilité professionnelle pour que vive le secteur des Télécoms comme moteur de la stratégie d’une stratégie de croissance accélérée dans la concertation et la sauvegarde des intérêts supérieurs du pays.

Fenêtres

1- « Nous ne pouvons pas accepter que l’État fasse n’importe quoi surtout sur la base des tâtonnements et des incohérences »

2-« Notre ligne directrice reste la continuation de la lutte jusqu’à la satisfaction totale à nos revendications »

3-« Les autorités ne semblent pas prendre la pleine mesure de la gravité de la situation »

1 COMMENTAIRE

  1. Nous en savons maintenant ce que renferme le pacte maçonnique qui a été signé à Libreville sous l’égide de Bongo, qui a parrainé Macky Sall pour son entrée dans la loge africaine, où il a rejoint un certain Abdoulaye Wade, son prédécesseur sénégalais. Ils sont tous deux sous la tutelle d’Alassane Dialy Ndiaye, leur patron sénégalais. C’est au nom de ce pacte scellé avec le parrain qu’à un haut niveau, les instances de la maçonnerie africaine ont décidé que Wade ne devait pas mettre en prison un frère, malgré les preuves de détournement qui ont été fournies par les services de renseignement américains sur l’existence d’une villa à Huston payé avec 50 000 dollars en cash et le reste par virement bancaire. Les services français avaient aussi la preuve de la commission d’un milliard de francs Cfa sur les 10 milliards transférés à Godard, que Macky Sall est allé négocier lors d’une rencontre à Paris. L’argent de cette commission a servi à l’achat d’un appartement dans la proche banlieue parisienne, déclaré chez le Notaire au nom de sa sœur Rokhaya, elle aussi embauchée à l’ambassade du Sénégal à Paris dès le limogeage d’Idrissa Seck et la montée en première ligne de Macky Sall. Le Premier ministre qui a déclaré le soir de sa nomination que Wade est son père et Karim son frère a fait nommer son frère Aliou à l’ambassade du Sénégal en Chine, et poursuivi avec son beau-frère Faye, au Consulat du Sénégal à New York. Là aussi, les « frères » ont fait valoir une règle qui fonctionne aussi chez les mafieux, ils n’ont pas touché à la famille. Faye et Sall sont toujours en poste. Comme ils ont fermé les yeux sur la libération du beau-frère de Macky Sall, arrêté en Argentine pour trafic de drogue, que le Premier ministre Macky Sall est allé voir à Buenos Aires, dans sa prison et négocier sa libération. Il a acheté aux deux frères deux villas jumelées à Diamalaye, deux anciens trafiquants de drogue. Mais ça aussi, selon la règle propre à l’obédience, on ne touche pas à la famille. Ils se sont aussi tus quand Macky Sall, qui louait un petit appartement à Derklé jusqu’en 2002, qui s’est fait acheter sa première voiture par Masseck Ndiaye, qui lui amenait une certaine Yaye Fatou, a acheté au bout de six ans une radio à 200 millions, mise an nom de son Conseiller en communication Alioune Fall. Il a aussi acheté une maison à un milliard de francs, mise au nom de son épouse, rasé et construit en deux mois la maison familiale de Fatick. Un château au milieu d’un quartier pauvre, Peulgha Nord.
    Macky Sall a assez menti aux Sénégalais, il est temps qu’il soit découvert.

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