Dans un entretien exclusif accordé au journal «La Tribune», dans son édition du jour, une tante de la Sénégalaise condamnée à mort et exécutée le dimanche dernier, relève que prétendument annoncé, le mari de cette dernière n’avait pas une autre épouse. Récit…
«J’éprouve un sentiment terrible, indicible. Permettez- moi de me présenter d’abord. Je suis la tante de Tabara Samb. Pourquoi je dis tante, c’est parce que c’est ma maman Adjaratou Sakou Samb qui habite Kaolack qui a éduqué sa mère. La grand-mère de la défunte et ma maman sont de même père et même mère et ça ne fait pas longtemps que Tabara est au courant de cela car c’est après qu’elle et ses frères et sœurs se sont marié. Pour vous dire que j’en sais beaucoup sur Tabara. On parle de cinq maris, en tout cas, ce n’est pas ce que l’on a vu. Tabara s’était mariée avec un commissaire de police du nom de Farba Seck. De ce mariage sont nés trois enfants, Lamine, l’aîné, qui est un agent de police, son suivant Pape Doudou, sert à Kédougou et le troisième Babacar, le plus jeune, fait sa formation à Bango. Ces temps-ci ils ne cessaient de manifester leur inquiétude à leur père suite aux échos qui leur parvenaient, concernant l’exécution de leur maman. Leur papa n’a pas manqué d’apaiser leurs craintes avant de partir en mission au Congo. C’est avant-hier que l’on a entendu la terrible nouvelle. Après son divorce, Tabara qui logeait aux Parcelles Assainies est venue ici chez sa maman. Elle était allée en Gambie tout juste pour ramener son homonyme, la fille de son grand frère qui était venue passer ses vacances avec elle».
Le coup de foudre
«Alors qu’elle attendait un taxi juste après avoir débarqué du ferry, « Oncle », son défunt mari, de son vrai nom Ibrahima Niang l’a dépassée et s’est arrêté pour s’enquérir de sa destination avant lui proposer de la déposer. Tabara lui a répondu qu’elle allait à Serekunda mais préférait attendre le taxi. Ibrahima lui a dit qu’il y allait lui aussi et a insisté de sorte que Tabara est montée. En cours de route, ils ont échangé et « Oncle » ne tarissait pas d’éloges pour les femmes sénégalaises. Après lui avoir fait savoir qu’il avait divorcé d’une femme blanche, il lui a manifesté sa volonté de la prendre comme épouse. Cette dernière lui a rétorqué qu’elle allait chez son grand frère et que, s’il était sincère, il n’avait qu’à venir le voir quand ils seront chez son frère afin qu’elle fasse les présentations. Une fois à destination, « Oncle » lui a dit qu’il préférait attendre le lendemain. Ce qu’il fit d’ailleurs. Ainsi, Tabara a raconté à son frère les circonstances dans lesquelles ils s’étaient connus. « Oncle » en a profité pour dire sa volonté à son à son frère qui a, à son tour, demandé à Tabara son avis. Cette dernière a manifesté son consentement et le mariage fut scellé quelque temps après. Il loua une maison à Tabara et ils y vécurent en de bons termes et personne n’a jamais entendu de disputes ou de bagarre, car la défunte était douce et dévouée. Elle était affectueuse et d’une gentillesse exquise. Mais son mari se droguait, malgré tout, Tabara n’en pipait mot à personne, car elle était discrète et dévouée. Puis un beau jour, quelqu’un a débarqué chez eux, je n’étais pas présente, mais celui là pourra le certifier, car il y était. Donc un homme qui était recherché par la police est venu lui dire que son mari était sur le point de lui chercher une coépouse. Tabara lui a rétorqué que son mari ne prendrait jamais une seconde femme, car c’est elle qu’il aimait. Un jour, elle a découvert quelque chose de mystique dans la maison et ils ont fait des investigations. Suite à cela, on leur a dit énormément de choses et Tabara a soutenu qu’elle n’habitera plus dans cette maison après tout ce qu’on lui a dit, pour elle, c’était soit le déménagement ou le divorce. Finalement, Tabara a décidé de rester à la maison après la médiation de son frère. Et ce fut des disputes à n’en plus finir, mais Tabara n’en parlait à personne et continuait à gérer son ménage. Puis « Oncle » commençait à rentrer à des heures indues de la nuit, ce qu’il ne faisait jamais auparavant. Le jour du drame, son mari qui était tardivement rentré l’a trouvé dans la cuisine en train de lui préparer le dîner pour se disputer avec elle».
«Son époux lui a donné deux coups de couteaux»
«Tabara lui a dit de la laisser continuer tranquillement à cuisiner d’autant qu’il était rentré tard. C’est au moment que Tabara était revenue dans la chambre pour mettre le couvert qu’il s’est levé brusquement. Suite la dispute, son mari l’a, à deux reprises, piqué avec un couteau, à la tête et à la cuisse. Tabara est retournée dans la cuisine, comme elle était en train de frire des pommes de terre, elle lui a versé le contenu qu’elle avait au préalable retiré du feu. Mais il faut préciser que le défunt trainait quatre maladies, il souffrait du diabète et était cardiaque entres autres. Pourtant après l’incident, son mari lui a demandé de l’accompagner à l’hôpital et c’est lui qui conduisait le véhicule et la rassurait. En cours de route, il a voulu faire un détour chez sa maman pour lui faire part de ce qui s’était passé. Ce à quoi s’est opposée Tabara qui voulait qu’ils partent directement à l’hôpital. C’est ainsi qu’ils se sont mis à se disputer le volant et quand ils sont arrivés Tabara a été arrêtée par la police. Dix jours après, son mari est décédé, mais ce qui m’intrigue, c’est le fait qu’on ait condamné Tabara à mort car on nous avait fait savoir qu’elle était condamnée à perpétuité. Quand je lui ai rendu visite à la police, elle m’a dit que c’était la volonté divine, car elle et son mari n’avaient aucun problème. C’est récemment qu’on nous a dit qu’elle a été condamnée à mort. Pourtant elle était en état de légitime défense. Elle a interjeté appel mais n’a pas eu gain de cause. Je prie pour que Dieu l’admette au Paradis, car c’était une bonne femme et tous ceux qui disent qu’elle a rencontré son mari dans un bar racontent des histoires. Ils se sont connus au débarquement du ferry. Donc, toutes ces histoires qu’on raconte de gauche à droite ne sont que des racontars, car elle n’avait pas de coépouse et je ne lui ai connu comme maris que Farba avec qui elle trois enfants et « Oncle ». Notre souhait, c’est le rapatriement du corps dans les plus brefs délais. On demande de l’aide au président Macky Sall».
source : La Tribune