A quatre jours du scrutin législatif de juillet prochain et en attendant l’élection de députés de « type nouveau », les Sénégalais se rendent au moins à l’évidence que le Sénégal vit désormais sous une nouvelle ère. Celle de la fin de l’impunité et du règne des intouchables.
Sinon qui aurait pu imaginer un seul instant voir un ministre de l’Intérieur, fut-il un ancien, être cueilli comme un vulgaire malfrat et de puissants directeurs généraux de sociétés qui ont de l’argent et des honneurs, envoyés sans autre forme de procès à Rebeuss ?
Le climat politique est ainsi devenu si délétère au Sénégal que toutes les personnes qui ont assumé ne serait-ce qu’une parcelle de pouvoir dans l’ancien régime sont aujourd’hui préoccupées à sauver leur tête. Personne dès lors ne doit être surpris d’apprendre, chaque jour que dieu fait, que des personnalités de l’ancien régime tambourinent à la porte de l’APR, la nouvelle prairie verte. D’autres, un peu plus scrupuleux, tentent de se débarrasser par des mic-mac, de leurs biens mal acquis : prête nom, donne nom, abandon de nom, etc.
Dans cette atmosphère, même les futurs honorables députés s’inquiètent des risques de voir le nouveau pouvoir remettre en cause tous les avantages liés au mandat de parlementaire : Le faramineux salaire, le luxueux 4×4, l’abondante dotation en carburant ainsi que les immunités et le passeport de service.
Sans compter les cinq millions de prêt bancaire devant leur être accordé automatiquement pour leurs besoins d’équipement et d’habillement et d’autres conditions liées à leur nouveau statut.
En somme, toutes sortes d’avantages accordés aux élus du peuple dont certains s’en servaient honteusement pour sillonner les cinq continents en quête de tourisme ou autres, pendant que les gorgorlus étaient restés confrontés à des problèmes d’eau, d’électricité, d’habitat décent, de transport, d’éducation de leurs enfants voire de l’emploi.
Ces récriminations ont, pour la première fois dans l’histoire du Sénégal indépendant, meublé les débats menés autour de la campagne pour les législatives de juillet.
Désormais libérés de toutes contraintes, les Sénégalais semblent avoir opté pour un nouveau pacte avec leurs élus. Celui-ci sera basé sur l’assiduité à l’hémicycle, la concertation permanente avec les populations et la prise en charge de leurs préoccupations à travers les propositions de lois ainsi que par des notes relatives au contrôle de l’activité gouvernementale….
Autrement, le seul rempart restera le peuple, hors de l’hémicycle.