Dans le monde complexe de la politique, les alliances se forgent souvent sur le feu d’une ambition mutuelle et d’objectifs partagés. Cependant, ces alliances peuvent être aussi fragiles que puissantes. L’un des changements les plus spectaculaires et les plus conséquents dans la dynamique politique se produit lorsque des alliés de confiance, nommés à des postes clés par leurs mentors, décident de changer d’allégeance et de rejoindre les adversaires de leur mentor. Ce phénomène connu sous un autre nom, somme toute bêtifiant, même s’il n’est pas nouveau sous nos cieux, continue de façonner profondément le paysage politique, et de manière des plus troublantes qui soit. Le Président Macky Sall, l’homme sans qui certains de ces traitres seraient encore au sous-sol du landerneau en train de brouter la carotte politique par la racine, ne mérite point pareil traitement qui tache ses auteurs (pas que métaphoriquement)!
La relation mentor-protégé
La relation mentor-protégé en politique repose sur la confiance, la loyauté et une vision partagée de l’avenir. Les mentors, souvent des politiciens chevronnés ayant une influence significative, nomment leurs protégés à des postes ministériels, diplomatiques, de direction, etc. leur offrant ainsi des opportunités de grandir et de se démarquer dans l’arène politique ou, jamais ne se seraient-ils aventures n’eut été ces nominations. Ces nominations ne visent pas seulement à pourvoir des postes ; ce sont des mesures stratégiques visant à garantir que les politiques et la vision du mentor soient mises en œuvre. Le Président Macky Sall, dans son rapport avec ses alliés, n’a pas dérogé à cette règle. En douze ans de magistère, sa vision pour le Sénégal n’aura changé qu’en s’améliorant. Du « Yoonu Yokkute » au Plan Sénégal Emergent, l’homme a été constant dans sa démarche, et irréductible dans sa hardiesse patriotique de sortir notre pays de l’ornière du sous-développement. Il aura couvert le Sénégal et les sénégalais de son regard bienveillant. Sénégalais qui, déjà, le réclament ! Des marécages il fera sortir de nouvelles villes, et des broussailles des jardins, marquant le paysage national de son empreinte indélébile. Les hommes et les femmes qui, aujourd’hui, l’attaquent de manière éhontée et sans retenue, étaient ceux qui, il y a moins d’un an, chantaient sa gloire et magnifiaient – à juste titre – sa vision et les programmes qui en étaient les leviers. Les plus virulents de ses opposants aujourd’hui sont des hommes et femmes qui lui doivent leur notoriété, des individus qu’il aura hissés au plus hauts des échelons, non pas qu’ils étaient meilleurs que le reste de ses compagnons de longue date, mais parce qu’il a cru qu’ils étaient mieux à même d’exécuter sa vision. Quelle honte !
Le tournant
Malgré les liens forts qui peuvent exister, les paysages politiques sont en constante évolution, tout comme les ambitions et la loyauté des individus. Le tournant survient souvent lorsque les protégés sentent que la vision de leur mentor ne correspond plus à leurs propres ambitions ou à l’évolution du climat politique. Cela peut être déclenché par divers facteurs, notamment des différences idéologiques, des ambitions personnelles ou des pressions extérieures d’autres factions politiques.
Dans le cas e figure qui nous intéresse, il ne s’agit d’aucun de ces scenarii. Ce qui se passe ici relève purement et simplement d’actes de trahison la plus abjecte, tellement dégoûtant que nous nous imaginons mal que ces caméléons puissent se regarder dans la glace ans rendre leur petit déjeuner !
Ces trahisons deviendront, à coup sûr, des points centraux dans les récits politiques à venir, façonnant la perception du public et influençant les stratégies politiques futures.
Le phénomène des alliés politiques se retournant contre leurs mentors témoigne de la nature instable de la politique. Cela souligne l’importance de la loyauté, l’influence de l’ambition personnelle et la dynamique en constante évolution des relations politiques. Tant que la politique restera un jeu de pouvoir et d’influence, de telles trahisons continueront d’être une caractéristique déterminante du paysage politique. Et c’est vraiment dommage. D’aucuns, peut être bien, trouveraient mon jugement excessif. Ce serait tant mieux. Je préfère cela qu’a la posture d’un spectateur silencieux…et complice !
Moussa SY
DSE-USA
Atlanta, GA