Aboubacry Sy alias Abou Thioubalo, 31 ans, artiste chanteur. L’auteur de Solution, fils de famille modeste, a vécu une enfance chaotique et surmontée de nombreuses galères avant de se faire une place au soleil.
Abou Thioubalo est aujourd’hui un garçon épanoui. Devenu un chanteur populaire à force de distiller des tubes dans le pays, Aboubacry Sy, le gamin de Pikine Icotaf, s’est fait peu à peu l’ami de la bonne société sénégalaise. Cet après-midi d’août, il reçoit au quartier tranquille de Cité Keur Khadim à Dakar, chez la styliste Fatou Diaw Mbengue, une amie. En body bleu moulant et jean noir, le bonheur barre son visage malgré les rigueurs du ramadan. L’auteur du tube Solution profite de la vie. « Jusqu’en 2009, j’étais dans la déche, raconte-t-il. C’est après la sortie de mon album Solution que j’ai goûté au bonheur de l’argent. »
L’argent, fruit des dividendes de son album à succès (Solution), lui sert aujourd’hui à sortir de l’abîme, de ses longues années de pénitence. A combler ses rêves, surtout. Comme de se construire une villa. « C’était ma première ambition, mon rêve le plus fou dit-il. Il me fallait restaurer la maison familiale de Pikine qui était délabrée. Je l’ai transformée en maison à étage, mais la construction n’est pas encore terminée. »
Garçon adulé, le leader du groupe Solution ne s’appartient presque plus. Au menu de ses activités d’étoile montante de la musique sénégalaise : des tournées à l’étranger après le mois de ramadan. Les grandes capitales européennes n’ont plus de secret pour lui : Paris, Londres, Milan, Bruxelles, Madrid, l’enfant de Pikine Icotaf connaît déjà. « Le succès me permet de vivre des choses dont je ne rêvais même pas quand j’étais gamin, dans mon Pikine natal », confesse-t-il. Pour ce Pikinois pure souche, issu d’un milieu trop modeste (c’est un euphémisme !), ne s’est jamais imaginé monter si haut. Et si brusquement. « Mais mon succès ne me monte pas à la tête, prévient-il. Je suis resté comme j’étais avant. J’ai les mêmes fréquentations, même si je ne peux plus m’exhiber comme avant. Je sais d’où je viens. J’ai galéré comme personne. »