Face à un contexte difficile et une profusion d’informations, de désinformations, fake-news… qui parfois fondent les opinions, à tort ou à raison, des outils comme la veille ou l’intelligence économique peuvent aider, de par leur approche prospective, stratégique ou évaluative.
Le nouveau régime du Sénégal qui cristallise tous les espoirs du pays en majorité jeune, veut incarner la rupture. Il sort héros de cette troisième alternance démocratique dans un contexte complexe à tous égards. Des considérations géopolitiques à celles politiques, en passant par la situation socioéconomique difficile, le régime peut mesurer le lourd fardeau de l’héritage : un cotexte géopolitique qui requiert la vigilance, une conjoncture internationale et une société Sénégalaise engluée dans une crise à deux dimensions à savoir socioéconomique et politique.
A l’image de toutes les sociétés modernes, le Sénégal est à l’air des technologies et des réseaux sociaux. Le pays est en effet en proie à la profusion de connaissances, informations, analyses, discours, avis… souvent pluriels et contradictoires. Les technologies de communication facilitent leurs productions, circulations et accès. L’abondance des opinions de plus en plus multiformes, la profusion d’informations, l’incertitude informationnelle et l’avènement et la densification des réseaux sociaux sont autant de facteurs qui complexifient les interactions (échanges et perceptions) entre gouvernants et gouvernés et conditionnent entre autres les opinions. Puis à sources nombreuses et diverses, fusent des connaissances et commentaires sur des sujets de plus en plus nombreux et précis. Cette surcharge informationnelle (« infobésité ») crée des redondances, des divergences et du doute, voire des rumeurs. De nombreux sujets donnent lieu à des amplifications médiatiques, à des approximations qui circulent à contre courant de la ligne de communication ou du moins des attentes du gouvernement. Le doute permanent, même reposant sur de la désinformation, finit par avoir un impact négatif et altère la confiance de l’opinion.
Trouver des moyens de recréer la confiance face aux informations peu ou pas structurées, peu ou pas certifiées.
Dans ce contexte, les gouvernants sont confrontés à plusieurs défis?: suivre des sujets de plus en plus nombreux, dans les domaines multiples qui forment la gestion de l’Etat au sens élargi du terme. Le volume des contenus, en particulier dématérialisés, augmente de façon rapide, avec de plus en plus d’informations peu ou pas structurées, peu ou pas certifiées. La veille et l’intelligence économique ont tout leur sens face a une telle situation. La veille et l’intelligence économique sont par excellence des outils avant-gardiste pour lutter contre ces dérives?: contrôle, traçabilité des données, débats publics et controverses, factchecking, etc. Ces garde?fous recréent la confiance informationnelle nécessaire, en particulier, aux acteurs publics et aux décideurs. La veille et l’intelligence économique permettent de recréer la confiance informationnelle nécessaire par une démarche axée sur une approche prospective, stratégique ou évaluative peut aider à y faire face. Les activités de veille et d’intelligence économique apportent des réponses à une partie de ces enjeux, par l’identification, la sélection, l’analyse et la mise à disposition d’informations clés. La rupture annoncée ne saurait être menée sans une approche prospective, stratégique ou évaluative que seule la veille stratégique et l’intelligence économique peuvent permettre de réussir.
*Cheikh Mbacké SENE Expert en Communication stratégique, Veilles & intelligence économique Doctorant en administration des affaires au School of Business and Economics, Atlantic International (Hawaï, USA) Ancien Conseiller Technique Email : [email protected]