« L’As » révélait que la Douane sénégalaise comptait déclencher des poursuites judiciaires contre l’homme d’affaires français Pierre Aïm, au cœur d’un contentieux pour fraude sur le sucre. Les soldats de l’économie ont enclenché la machine depuis la semaine dernière. À défaut de biens appartenant à Pierre Aïm, la Douane ne veut ni plus ni moins que la Justice casse la vente de la marque Africa Cola, de son siège et du matériel à la Soboa afin de lui permettre de procéder à une saisie. Une transaction que Pierre Aïm avait ficelée pour 3,5 milliards de Fcfa, se taillant ainsi un énorme bénéfice, puisqu’il avait acheté la défunte Nba à l’homme d’affaires Cheikh Tall Dioum pour des miettes. Si la Douane s’est radicalisée, c’est parce qu’elle a constaté que visiblement Pierre Aïm ainsi que son numéro 2 Franck Bavard avaient tourné le dos au Sénégal. Mis en cause dans une affaire de fraude sur le sucre, Pierre Aïm avait transigé à la Douane pour 1,033 milliard de Fcfa. Il avait versé séance tenante 100 millions de Fcfa, avant de s’engager à verser chaque mois 50 millions de Fcfa. Un engagement qu’il n’a pas honoré, alors que le ministre des Finances n’avait pas donné une suite favorable à un recours qu’il avait introduit pour contester les faits dont l’accusait la Douane.
Ces développements interviennent au moment où les Enquêtes douanières viennent de débusquer une rocambolesque fraude sur les importations de plastique. Une affaire qui aura nécessité des investigations durant plus d’un mois et mis en cause une célèbre société de la place évoluant dans le plastique. Alors qu’elle bénéficie d’un régime pour importer sans payer de droits, cette société, au lieu de réexporter, mettait discrètement le produit sur le marché, sans passer à la caisse. Ce depuis 2006 ! L’affaire a été découverte par les Enquêtes douanières, après plus d’un mois d’investigations. Filatures, recoupements…tout y est passé jusqu’à ce que le propriétaire de la société soit pris en…flagrant délit. Les faits étaient tellement évidents qu’il n’a pas cherché à les nier. C’est ainsi que la société mise en cause a transigé pour 1,3 milliard de Fcfa dont 400 millions de Fcfa payés au même moment, et le reste sous forme de moratoire. Il faut dire que dans cette affaire, la Douane a opté pour une démarche conciliante, puisqu’il lui était facile de faire écrouer le responsable moral pour faire monter les enchères, ce qu’elle n’a pas fait.
Cheikh Mbacké GUISSE
lasquotidien.info