Cela pourrait être une première dans les annales d’une élection en Afrique, terre par excellence de contestations électorales. Il est de tradition dans ces Républiques de voir l’opposition réfuter les résultats sortis des urnes et exiger bruyamment et virilement un second tour. Hier, quoi que l’on puisse dire, on a vu le Sénégal que l’on aime. Celui
dont le peuple s’est exprimé dans le calme et avec une forte participation pour désigner l’homme qu’il estime apte à porter ses aspirations durant les cinq prochaines années. A la continuité, ce peuple, si fier et qui peut surprendre, a préféré une rupture pour un Sénégal nouveau le tout arrosé par quelques ondes pluviales qui ont arrosé tout le pays dès la fermeture des bureaux de vote alors que le peuple manifestait bruyamment.
Signe annonciateur d’un Sénégal nouveau ? Les résultats sortis des urnes ont ainsi donné à la ville une folle ambiance avec une jeunesse libérée. Dans le même élan, plusieurs candidats et acteurs de la société civile ont félicité le vainqueur de cette élection qui sonnait la troisième alternance dans notre pays. Mais c’était compter sans ces gens qui considèrent ce pays comme leur propriété et qui bandaient les muscles, annonçant avec emphase que tout serait plié dès le premier tour. Ils étaient si certains de ne faire qu’une bouchée du candidat qui leur opposait une farouche résistance sur le terrain de la mobilisation. Tellement sûrs de leur victoire au premier tour qu’ils avaient invité leurs adversaires à respecter la volonté populaire. La même qui s’est exprimée de la part d’un peuple qui est sorti partout dans le pays pour célébrer la victoire sur ceux qui ne voulaient pas laisser le pays à des « aventuriers ».
Et voilà que les mêmes « aventuriers », justement, ont été plébiscités par le peuple souverain avec une victoire dès le premier tour pour leur candidat. Extraordinaire retournement de l’histoire, il a fallu attendre l’heure du crime pour les voir contester la victoire de leur adversaire et exiger un second tour. Pour un candidat qui a usé et abusé des moyens de l’Etat en plus de leurs butins de guerre à eux tous, c’est vraiment peu glorieux. Déjà contesté dans son camp qui ne pariait pas un seul kopeck sur lui, le candidat fonctionnaire milliardaire a manqué d’élégance en ne félicitant pas son adversaire dès qu’il est apparu que ce dernier avait gagné. Après avoir reçu une telle déculottée, on n’était en droit de s’attendre de l’armée mexicaine et de son candidat sans panache qu’ils fassent profil bas. On souhaite bien du plaisir aux nouveaux opposants qui feraient mieux de féliciter leurs adversaires plutôt que de placer encore ce pays qui a tant souffert dans l’incertitude.
kaccoor bi – le temoin