La révélation par l’Ong Jamra de l’existence «officielle» d’associations homosexuelles au Sénégal a généré un curieux de mélange d’étonnement et d’incrédulité au sein de la société. Présentes dans la sphère nationale depuis 20 ans, les associations dites «Lgbti» (sur)vivent tapies dans l’ombre et mènent leurs activités sans chercher à soulever le moindre doute sur leur orientation. «L’Obs» a mené son enquête.
La saillie avait giclé, escortée d’un murmure rauque et indéchiffrable. Puis elle avait laissé place à un silence sidéral qui, plusieurs années plus tard, fait encore froid dans le dos de ceux qui ont assisté à ce foudroyant lâchage de brides socialement promises à rester intimes. J. Bangoura n’en pouvait plus de se contenir, en avait assez de se cacher. Alors ce matin de 2017, au Centre national de lutte contre le Sida (Cnls) de Dakar, il a craché son «outing» à la face de tout un pays, du moins à la figure d’un échantillon représentatif de son organisation sociale. Dans un contexte national où les homosexuels sont «clashés», traqués et violentés, avouer publiquement son orientation sexuelle gay avait quelque chose de suicidaire. J. Bangoura a pourtant franchi la ligne jaune, repoussé les barrières. Sans se faire un sang d’encre du qu’en dira-t-on et des représailles, il a libéré la parole : «Vous savez quoi, nous sommes des homosexuels», avait-il lancé sans sourciller, lors d’une rencontre de sensibilisation entre des imams et organismes onusiens qui soutiennent les associations de lutte contre le Sida. Son «coming out» a vite pollué l’ambiance de la rencontre. Entre grognes, réactions de surprise émaillées de dégoût, il ne restait plus à J. Bangoura que d’agiter fièrement le fameux drapeau multicolore à la face des participants pour les faire basculer dans l’horreur. «Ça a créé un tollé monstre. Certains imams se sont immédiatement retirés de la salle, d’autres, bien que sous le choc, sont restés», raconte Alimatou Diop*, témoin de la scène et ancienne employée d’un organisme onusien qui a longtemps travaillé avec les associations «Lgbti». Bangoura est le président de l’Association «Prudence». Figure de proue de cette association homosexuelle sénégalaise durant des années, il n’est plus aussi engagé. Le Sénégalais d’adoption, né en Guinée, qui affichait un radieux sourire gay lors des interviews accordées aux sites et blogs étrangers, au moment où beaucoup de ses camarades se cachaient, se terre maintenant dans son coin. «En 2008, j’ai eu la possibilité de m’en aller. Je suis resté car je pensais que c’était ici que je serais le plus utile. Aujourd’hui, je me sens seul et découragé», se désolait-il en 2015. Face aux attaques, traques, arrestations, bastonnades et exhumations de corps de goordjigueens, J. Bangoura a compris que la liberté des homosexuels, pour laquelle il s’est battu ouvertement depuis la création de «Prudence» en 2005, n’est pas prête d’être adoptée au pays de la «Téranga». Il s’est alors exilé. «Bangoura n’est plus au Sénégal…Il est parti», renseigne Alimatou Diop. «Aides-Sénégal», «Sourire de femme», «Espoir-Hope», «Adama», «And Liguey Saloum»… Si Bangoura est parti jouir de sa liberté sexuelle hors du Sénégal, d’autres sont là. Les minorités Lgbti n’ont pas quitté les rangs. «Aides-Sénégal», «Sourire de femme», «Espoir-Hope», «Adama», «And Liguey Saloum» …sont encore répertoriés comme des groupements militant dans la protection et l’accompagnement des gays. A travers ces associations, dont certaines sont mises en place depuis presque 20 ans, les minorités s’activent (très, très) discrètement. Sous le regard bienveillant ou conciliant -c’est selon- des autorités publiques. «L’Obs» qui est allé à la rencontre de ces groupes ultra-discrets, a vadrouillé durant plusieurs semaines entre les fameuses «Unités» des Parcelles Assainies de Dakar, la Cité Millionnaire de Grand-Yoff et la Polyclinique de Dakar. En vain. Les adresses «officielles» de ces associations étaient toutes fausses. Comme chercher une aiguille dans un tas de foin, mettre la main sur ces supposés acteurs de la communauté homosexuelle sénégalaise, a longtemps été un long chemin de croix. Les faire parler encore plus. Certains, via leurs «contacts» au sein de certains organismes, ont parfois accepté de se prononcer avant de se rétracter. «J’ai tout tenté. Il avait promis de me revenir. Mais il ne prend plus mes appels», répond, désolé, un interlocuteur qui s’était engagé à faire parler un président d’association Lgbt. Après plusieurs tentatives, D. Diouf, président de «Aides Sénégal» qui compterait 400 membres, selon lui, est déniché. Voix grave derrière le combiné, l’homme annoncé hors des frontières sénégalaises dit être revenu depuis des mois. Sans chichi, après avoir attentivement écouté le pourquoi de l’enquête, il fixe le rendez-vous au lendemain. Retrouvé dans un des nouveaux quartiers de Dakar, il se détend aux premiers salamalecs, desserrant ses traits sévères et rigides. Physique de sportif fourré dans une chemise à rayures assortie d’un pantalon jean foncé, D. Diouf, jambes légèrement cagneuses, marque le pas en direction d’une ruelle. Après 3 à 5 minutes de marche, un bâtiment se dresse en majuscule. «C’est au troisième», précise-t-il en franchissant le portail d’un immeuble ordinaire. Sur place, un garçon, timide derrière un regard fuyant, ouvre la porte du jardin secret de D. Diouf. «Enfin, une adresse valide», raille-t-on gentiment. «Toutes les adresses que j’ai eu à donner sont exactes. Mais, au fil du temps, les finances nous permettent de changer de local ou bien l’environnement nous pousse à bouger», réplique-t-il. Vrai ou faux ? Mystère et boule de gomme. Seule certitude, l’adresse mentionnée dans les statuts de son association ne figure pas dans le plan parcouru chez le chef de quartier. A l’instar de «Aides Sénégal» de D. Diouf, les associations qui accompagnent la communauté gay au Sénégal fonctionnent, même si les adresses qu’elles donnent ne sont pas (ou plus) valides. Comme toute entreprise, elles ont un mode de fonctionnement, avec un président, une secrétaire, une direction financière et bien d’autres employés. Comme «Aides Sénégal», «Sourire de femmes» (association de lesbiennes), «Espoir-Hope», «Adama» et toutes les autres associations de protection des minorités sexuelles mènent leurs activités en totale discrétion. Question de survie. L’Etat, «promoteur» indirect de l’homosexualité ? Une posture intelligente qui offusque certains, dont les membres de l’Ong Jamra. En début juillet, lorsque Waly Seck avait agité une plainte, via son avocat, menaçant de traduire en justice l’imam Kanté qui l’aurait diffamé suite au scandale du tee-shirt siglé Lgbt, porté par le chanteur lors d’un concert, le président exécutif de l’Ong islamique, Imam Massamba Diop, avait déclaré que «si la plainte n’était pas retirée, Jamra rendrait publique la liste des 16 associations d’homosexuels et de lesbiennes bénéficiant d’une reconnaissance officielle avec récépissés délivrés par l’Etat». Saisissant la balle au bond, Moustapha Diakhaté, homme politique hyperactif sur les réseaux sociaux, invitait, à travers sa page Facebook, «l’Etat à confirmer ou à démentir ces graves et récurrentes accusations de Jamra». C’est alors que le ministre de l’Intérieur, Aly Ngouille Ndiaye a convoqué le mercredi 13 novembre 2019, le vice-président de Jamra, chargé de la communication, Mame Matar Guèye pour une séance d’explications. Dans l’intimité du salon de sa résidence dakaroise, M. Guèye revient sur ce face-à-face : «J’ai remis séance tenante au ministre de l’Intérieur la liste des 16 associations, en y ajoutant même des documents confidentiels que le ministre n’avait pas demandés. Dont le financement de 195 millions de FCfa, accordé par l’ambassadeur d’un pays nord-américain à des associations d’homosexuels.» Mame Mactar Guèye accuse : «En délivrant des récépissés à ces associations, l’Etat promeut indirectement, sans le vouloir et sans s’en rendre compte, l’homosexualité. Pourquoi ? Une fois ces récépissés entre leurs mains, ces associations les utilisent pour des activités peu orthodoxes, notamment pour la captation de financements occultes, déplorait-il ce qui peut constituer un clin d’œil malsain à une certaine jeunesse tentée de croire que le chemin le plus court pour bénéficier de financement de projets serait d’aller militer dans des associations d’homosexuels. (…) Le plus grave est qu’ils interceptent les touristes homosexuels ou lesbiennes qui viennent en vacances pour leur trouver des partenaires. Ces gens-là, avant même d’arriver au Sénégal, ont déjà quelqu’un avec qui ils pourront passer leurs vacances.» A cause du Sida, elles sortent «couvertes» Moins shooté au buzz et à l’adrénaline de la médiatisation que la vigie de Jamra, B. Diouck se présente comme un citoyen déterminé à mener un combat contre ces associations pro-gays. On ne saura pas grand-chose de lui, sauf qu’il a été le premier à poster la photo du président de «Aides-Sénégal», D. Diouf, sur sa page Facebook, signalée et désinstallée quelque temps après son post. «Voici le président des homosexuels du Sénégal», écrivait-il en publiant une vidéo dans laquelle l’homme faisait un plaidoyer pour la cause des minorités, après un congrès en Egypte. Elégant dans un boubou jaune, D. Diouf s’est accordé le luxe de marquer ses empreintes. A visage découvert, il se présentait : «Je suis le président de Aides Sénégal, une association Lgbt basée à Dakar. Je représente les groupes-clés (sic) au sein de Ccm basé à Dakar et je suis aussi médiateur de santé au sein de la division de lutte contre le Sida. Nos activités tournent autour de la prévention et du plaidoyer pour créer un environnement favorable des groupes-clés au Sénégal parce que l’on a senti qu’il y avait beaucoup de violence, d’arrestations, d’agressions verbales et physiques à l’endroit de ces groupes qui ne peuvent ne pas être considérés comme des acteurs dans la réponse au Vih au Sénégal. Ils méritent d’être protégés et notre rôle est de travailler pour le respect de ces groupes au Sénégal.» Un speech court, concis et très explicite qui avait fait bondir Diouck. Regard déterminé, verbe hargneux, il explique s’être intéressé à ces «gens-là» parce qu’un de ses amis en faisait partie. «C’est quand on a découvert son homosexualité qu’il a quitté le pays. On n’arrivait pas à comprendre comment il a réussi à dérouler son orientation sexuelle sans éveiller de soupçons. Là, j’ai compris que ces gens-là sont très bien organisés à travers leurs associations financées à coups de millions de FCfa. Et ils reçoivent beaucoup de virements bancaires de l’étranger. Même pour leur mariage. D’ailleurs, lorsque mon ami a voulu épouser une fille au Sénégal pour masquer son homosexualité, j’ai tout fait pour que ce mariage n’ait pas lieu en affrontant sa famille. Et le mariage a été annulé. Vous savez, beaucoup au sein de leur communauté se cachent derrière le mariage pour tromper la société et c’est ainsi qu’ils transmettent le Sida à leurs femmes.» Le taux de prévalence national du Vih est de 0,9%, il serait de 27% au sein des minorités sexuelles au Sénégal. Des chiffres confirmés par les officiels sénégalais. Plaidoyer au conseil des droits de l’homme de l’ONU Pour Jamra, B. Diouck et les militants anti-gay, si ces associations des minorités sexuelles ont réussi, durant des années, à évoluer dans l’anonymat, sans se démarquer du lot officiel des associations reconnues par l’Etat, c’est parce qu’elles sont enregistrées sur la base d’autres labels, différents de leur réel objet. En substance, elles sont accusées de cacher leur jeu derrière «la lutte contre le Sida» qui leur servirait de «couverture». «Nos gouvernants savent où elles sont et comment elles s’organisent. Pour moi, l’Etat est le premier à leur garantir l’épanouissement en leur délivrant des récépissés, alors qu’ils propagent le Sida et détournent nos jeunes frères», s’indigne B. Diouck. Malgré leur marginalisation et leur vie plus ou moins cachée, ces hommes et femmes, regroupés en associations avec des récépissés leur permettant de mener à bien leurs activités, cherchent avec tact et habileté à faire avancer leur agenda. «Prudence», «Espoir», «Adama», «Aides-Sénégal», avaient, en octobre 2013, lors du deuxième examen périodique universel de l’Etat sénégalais par le Conseil des Droits de l’Homme, écrit une contribution conjointe pour faire leur plaidoyer. Au prétoire des droits humains de l’Onu à Genève, leur plaidoirie pourrait prospérer. Mais dans une société aussi conservatrice et religieuse que celle du Sénégal, s’octroyer le droit de vivre son orientation sexuelle à découvert risque d’être ardu voire impossible. J. Bangoura ne sera sans doute pas le dernier à faire tomber, non pas le masque, mais son costume de «gayrillero» local… *Des noms ont été changés DOCTEUR D., MEDECIN DES LGBT DEPUIS 19 ANS «80% des Lgbt sont bisexuels, c’est une question de santé publique» C’est une confession à huis clos et à vitres closes. Dans l’intimité de son bureau, porte bien fermée pour ne rien laisser filtrer, le Docteur D., retrouvé dans une des structures du ministère de la Santé, renseigne d’emblée sur la genèse de sa relation avec les minorités sexuelles au Sénégal : «Tout a commencé avec l’enquête préliminaire menée vers les années 2000 qui avait identifié la présence de ces groupes dans le pays et leur manque d’information par rapport aux Ist (Infections sexuellement transmissibles) et au Vih (virus du Sida).» Pour faire face à cette menace, l’Etat du Sénégal se devait de renverser la tendance : «La solution était de se rapprocher d’eux, afin de leur faire intégrer le traitement et freiner la propagation rapide de la maladie.» Seulement, avoue Docteur D., «accéder à eux était difficile. Au tout début, c’étaient des contacts un à un. Une fois dépisté, le traitement était administré au porteur.» Chemin faisant, la cohorte de malades grandissait avec les dépistages. Docteur D. : «Il était alors question d’être beaucoup plus présent au sein de leur communauté en formant des pairs, des médiateurs censés donner l’information au sein de leur communauté en termes de pratiques à risque et moyens de prévention.» Pour ce faire : «Des rencontres étaient organisées à travers des focus groupes pour avoir une idée sur tout ce qu’ils ont comme pratiques et surtout, celles à risque. Les partenaires financiers étant là, il fallait qu’ils travaillent en termes de causerie, de sensibilisation, d’activités de proximité. Mais lesdits partenaires ne travaillaient qu’avec des associations légalement constituées. Ils ont donc commencé à créer des associations de lutte contre le Sida. Mais entre eux, car il n’était pas facile de les mêler aux autres parce que les questions qui les intéressaient ne l’étaient pas pour les autres. Le discours devait être focus sur eux et leurs pratiques. Ils étaient bien organisés. Via leurs associations, les Ong commençaient à les appuyer dans leurs activités de proximité comme les causeries, les campagnes de dépistages, la distribution de préservatifs etc. Tout ce qui est offre préventive et curative était tout le temps distribué…Malheureusement, il est difficile de faire la différence entre promouvoir la santé au niveau de ces groupes et promouvoir ces groupes.» Dans une société qui scrute beaucoup, prendre le risque de se faire découvrir en a perdu beaucoup. «Un de nos médiateurs, lorsque les gens ont appris qu’il était homosexuel, ils en ont parlé à sa mère qui a piqué une crise et est morte, témoigne le Docteur. Finalement, il ne pouvait plus rester dans ce pays et il est parti.» «Les endroits comme les daaras, les internats, le milieu carcéral sont des niches pour homosexuels» Si certains observateurs peu avertis pensent que ces associations sont à l’origine de la prolifération de la maladie du Sida au Sénégal, tel n’est pas l’avis du Docteur D. «Les gens ne comprennent pas, mais sans ces programmes, on verrait pire dans ce pays, avance-t-il. Vous savez, à nous seuls praticiens, on ne peut pas accéder à ces groupes. On ne sait pas qui ils sont, où ils sont et les endroits qu’ils fréquentent. Seule leur communauté peut nous aider à accéder aux malades. En tant qu’acteur de la santé, ce qui nous intéresse, c’est la santé des populations. Au Sénégal, nous avons surtout affaire à des bisexuels. 80% des Lgbt sont bisexuels. Des hommes qui ont des rapports sexuels avec des hommes, mais également avec des femmes, qui peuvent se marier et avoir des enfants. Ainsi, c’est donc une question de santé publique. Je pense que n’eut été le Vih, ces groupes n’intéresseraient personne. Ce sont des gens extrêmement vulnérables à la maladie et nous partageons cette société avec eux. On ne sait pas qui est qui. Les protéger indirectement, c’est nous protéger. On ne sait pas qui va courtiser notre sœur, notre fille, notre proche. On ne sait pas ce qu’ils ont et ce qu’ils sont. C’est important de favoriser leur prise en charge et faire en sorte d’avoir un environnement qui le favorise. S’il y a des perturbations, ça les pousse à entrer dans la clandestinité. Et c’est le refus de soin. Ils vont certes en pâtir, mais ne seront pas les seuls.» Docteur D., qui refuse naturellement de dévoiler le secret professionnel en donnant des exemples de cas d’homosexuels qu’il traite chaque jour, se rappelle cependant ce garçon qui a été enfanté par une malade mentale et qui a grandi dans une maison d’accueil où il est devenu homosexuel. «A ses 18 ans, il devait quitter le centre. Sans parents, sa maman morte depuis des années, le bonhomme qui n’a jamais reçu de visite durant toute sa vie au centre, était désemparé au dehors. Cuisinier de profession, il n’avait pas de travail. Chaque matin, je le trouvais devant notre structure. Il n’avait pas où vivre, quoi manger. Trahi par la nature, son côté efféminé empêchait les membres de sa communauté de l’héberger. Finalement, il est parti en Mauritanie où il travaille.» Selon Docteur D., «là où il y a de la promiscuité avec des gens de même sexe, il y a des risques. Parce qu’à un certain âge, les gens cherchent à assouvir leur pulsion sexuelle n’importe comment. Les endroits comme les daaras, les internats, le milieu carcéral, sont des niches pour homosexuels.» Praticien professionnel mais aussi père de famille, Docteur D. traite la communauté gay depuis 19 ans. Et cela a impacté l’éducation qu’il donne à ses enfants : «Travailler avec eux m’a beaucoup appris. Je suis devenu paranoïaque avec mes enfants. Ils ne partent pas en vacances, encore moins en colonie. Même avec leurs sœurs, je crée tellement de barrières qu’à la limite, je les agresse. Ce que je vois et entends par jour m’y oblige.»
D.Diouf,
Président de l’association « Aides Sénégal »